Thèmes A B C D E F G H IJK L M N O PQ R S T UV WXYZ

 

Abeillage
 

Droit seigneurial autorisant le seigneur à prélever une part du miel produit dans les ruches se trouvant sur son domaine

 
Abenavis
  En Vivarais, droit de prendre de l'eau dans un cours d'eau
 
Acapte
 

Droit seigneurial de mutation au seigneur (surtout usité en Guyenne & Languedoc ) à sa mort ou à celle du censitaire qui pouvait consister en le double des fruits d'une année (en argent ou en nature).

Toujours en Languedoc, on appelle également "acapte" un bail à cens perpétuel dans lequel le défricheur moyennant un droit d'entrée et un cens symbolique acquérait la possession quasi définitive des terres. Le bail était généralement accompagné d'une autorisation de planter, notamment de la vigne.

 
A cher prix
  Droit dû à quelques seigneurs ecclésiastiques les autorisant à réclamer à la mort de leur censitaire un droit extraordinaire du 12ème de la valeur de l'objet donné à cens.
     
Acte d'habitation
  En vigueur dans certaines provinces, notamment dans le sud. Il s'agit pour un seigneur dont les terres ont été désertées suite à une crise, de "recruter" de nouveaux habitants en passant avec eux un contrat devant notaire précisant droits et devoirs de chacune des deux parties.
   
Affeurage
  Droit seigneurial sur les boissons et certaines denrées vendues dans les tavernes.
     
Afforage
  Droit seigneurial qui permettait au seigneur de se faire donner une certaine quantité de vin, bière... lors de la mise en perce d'un tonneau avant que le débitant ne puisse le vendre. synonyme de jallage.
     
Afforestage
  Droit d'usage consistant à faire pâturer les bêtes dans la forêt seigneuriale. Surtout en usage en Provence & Languedoc. (= afforestament en Béarn)
   
Affouage
  Droit d'usage concédé par le seigneur de prendre du bois mort pour le chauffage dans une forêt lui appartenant
   

Affouagement

  Nom donné, principalement en Provence à l'opération qui consistait à fixer pour chaque viguerie ou communauté son nombre de feux, c'est-à-dire d'unités imposables devant servir de base à l'impôt.
   
Agrier
  Droit seigneurial imprescriptible, comparable au champart, et payable en nature
   
Aguage
  Droit payé sur l'utilisation des eaux courantes pour les prés et les moulins
     
Aguzaige
  Rétribution en grains que chaque métairie versait au forgeron en Armagnac et Lomagne. Pour une métairie d'une paire de bœufs, ce droit s'élevait à un demi sac de grains par an. En Bigorre, ce droit était appelé Lauze.
   

Ainesse (droit d')

  Afin d'éviter le démembrement des fiefs lors des successions réglées à parts égales entre les différents héritiers, il s'est établi, dans les pays de droit coutumier, un droit d'aînesse qui attribuait au fils ainé (au détriment des cadets et des filles) une part importante de l'héritage paternel et maternel. Selon les régions, règles et quotités étaient différentes.
   
Albergues (ou alberges)
  Rente seigneuriale qui correspond à l'ancien droit de gîte que le seigneur et sa suite pouvait exercer chez ses vassaux.
   
Apaiseur
 

Sorte de juge de paix destiné à apaiser les querelles à Lille et Valenciennes. A Lille, les curés des 4 plus anciennes paroisses les élisaient tandis qu'à Valenciennes, ils étaient nommés par un magistrat de la ville.

   
Arban
  Terme provincial désignant les corvées dues au seigneur. Dans la Marche, il s'agissait des journées de travail du métier de chaque mainmortable ou de charrois.
   
Asséeur
  Dans les communautés d'habitants ou paroisses, l'asséeur était chargé d'établir le rôle de taille tandis que le collecteur en faisait la levée. Les deux fonctions ont été réunies en 1600.
La tâche était peu convoitée car l'asséeur, en déterminant "qui devait payer quoi" devait ménager les intérêts des uns et des autres : faire payer les riches le conduisait souvent à se heurter à leur vindicte (ils refusaient d'être lourdement imposés) mais en contrepartie il devait davantage taxer les pauvres qui se retournaient contre lui.
   
Assemblée provinciale
 

A ne pas confondre avec les Etats provinciaux. Les assemblées provinciales ont été créées vers la fin de l'ancien régime dans toutes les provinces autres que les Pays d'Etats afin, d'une part, répondre aux critiques adressées aux intendants en matière de répartition d'impôts et d'autre part, pour palier au manque d'assemblées représentatives au niveau des généralités.
3 degrés d'assemblées provinciales furent institués dans les pays d'élections :
1- les assemblées dites provinciales mais en fait établies dans les généralités.
2 - les assemblées de second degré, appelées "commissions intermédiaires" instituées soit dans le cadre de l'élection, soit dans une nouvelle circonscription appelée "département" (Normandie) ou "district" (Lorraine, Alsace)
3 - les assemblées municipales dans les paroisses de campagne, les villes conservant leur organisation passée.
Chaque assemblée comportaient des membres des 3 ordres chargés d'assister les intendants et de faire contrepoids à leur autorité. Sur le plan fiscal elles répartissaient l'impôt et le collectaient dans les assemblées municipales.
Dans les généralités de Tours et Bordeaux qui regroupaient plusieurs provinces une commission intermédiaire fut créée dans chacune des provinces subordonnées au siège de la généralité. (Assemblée à Tours, avec commissions intermédiaires en Anjou, Maine et Touraine)

   
Assignal
  En Bourgogne, titre écrit qui assure la propriété d'une censive. mais également marque faite par le gruyer des bois délivrés à l'usager.
   
Assiette
  * Base sur laquelle l'impôt est calculé.
* Assemblées représentatives diocésaines en Languedoc qui répartissaient la charge de l’impôt fixé par les Etats provinciaux.
   
Assis
  En Champagne, impôt sur les vins qui voyageaient par eau
   
Assol
  En Languedoc, livre dans lequel on décrit les propriétés terriennes
   
Aubaine (droit d')
  Droit pour la couronne ou pour un seigneur haut justicier de réclamer les avoirs des étrangers morts sur le sol français. Constituant un frein au commerce et à l'investissement étranger des assouplissements se sont mis en place pour certaines catégories de personnes (marchands fréquentant les foires de Lyon et de Champagne, soldats étrangers au service de la France, ouvriers étrangers travaillant en France, provinces frontalières) mais lors de son abolition en août 1790 il avait en fait presque complètement disparu.
   
Auciège
  Dans le Beaufortain (Savoie), redevance annuelle consistant en une part de production fromagère en contrepartie de la jouissance d'un alpage.
   
Aumage
  A Orléans, droit d'Aides sur les vins
     
Aveu  & dénombrement
  L'aveu est l'acte par lequel un vassal reconnait tenir de son seigneur des fiefs, terres ou droits divers.
Le dénombrement est la description de ces biens, contrôlé par le seigneur, mais ensuite vérifié par la Cour des Comptes.
     
Bailleur
  Petit officier établi dans les halles de la ville d'Amiens pour lever & fournir aux marchands & fabriquans des Tables dont ils ont besoin pour placer leurs marchandises. Son droit est d'un sol par chaque marchand.
     
   
Bans de police
 

Décisions de simple police ordonnées par le seigneur haut-justicier ; elles peuvent concerner les moissons, les vendanges, la pêche, la chasse, l'hygiène, l'éclairage…

   
Banalités
  Droits payés au seigneur local ou à la communauté pour l'usage obligatoire et public d'un instrument ou d'un bâtiment ne relevant que de lui (le moulin, le pressoir, le four...). Le seigneur quant à lui se devait de les entretenir ainsi que les chemins y conduisant.
En Bretagne, la construction de moulins était interdite sur des terres roturières et un droit de vent permettait la construction tandis qu'en Normandie il était impossible de construire un moulin à eau au bord d'une rivière si les deux bords de la rivière n'étaient pas dans le même fief.
Les sujets astreints à un moulin étaient les "banniers" ou les "moutaux" et se vendaient avec le moulin.
Les banalités comptaient parmi les droits seigneuriaux les plus détestés. Les taxes se prélevaient au moulin sur le blé à moudre et la farine (souvent 1/24e de la farine) et les meuniers étant souvent lents ou malhonnêtes, les villageois se plaignaient d'être volés tant sur la quantité que la qualité.
Les banalités n'existaient pas partout car plusieurs coutumes en dispensaient. En quelques endroits, les habitants étaient "abonnés" (en payant une rente annuelle par feu), et allaient moudre, cuire, presser où bon leur semblait, le seigneur étant également déchargé de ses obligations d'entretien (Guyenne, Lorraine et en quelques endroits de Provence). La banalité restait effective en Bretagne, Bourgogne, Auvergne, Poitou
   
Banc & étanche
  Droit existant dans certaines seigneuries de Bretagne autorisant les seigneurs à vendre leur production de vin et cidre au détail en toute exclusivité avec exemption de tout impôt. Ce droit ne s'appliquait que quelques jours dans l'année.
   
Banvin
  Droit exclusif reconnu au seigneur qui l'autorise à vendre exclusivement, pendant un certain nombre de jours (environ 1 mois) vin, cidre, sel... de sa production avec exemption de toutes taxes royales. Pendant cette période, les cabaretiers pouvaient vendre leur vin aux seuls étrangers.
   
Barrage (domaine & barrage)
  D'abord droit féodal, il se transforma en droit royal perçu au passage des marchandises à certains endroits, pour l'entretien des chemins, pont ou à l'entrée des villes. A Paris, il s'agissait d'entretenir le pavé. Boissons et bestiaux, différemment imposés ne payaient pas ce droit.
A l'origine de ce nom, la barre posée sur le chemin pour marquer le péage.
   

Bastion

  Fraction de la noblesse bretonne qui imposait souvent et bruyamment sa volonté aux Etats provinciaux exerçant ainsi une véritable tyrannie sur le reste de l'assemblée.
   
Beffroi
  Dans les villes du Nord, il s'agit d'une tour de ville dans laquelle montaient des gardes pour surveiller les alentours. Une cloche permettait de donner l'alarme. A partir du XIV ° siècle, les beffrois sont munis d'une horloge.
   
Bladage
  Droit seigneurial que l'on trouve notamment à Albi qui consistait en une redevance en grains acquittée pour chaque bête de labours.
   

Blairie

  Droit seigneurial consistant en une redevance d'avoine contre la permission accordée par le seigneur de faire pacager les bêtes dans l'étendue de sa seigneurie une fois les récoltes enlevées. Existait surtout en Bourgogne, Nivernais et Auvergne.
   
Bourgeois
 

Habitant qui possède des privilèges, le droit de bourgeoisie étant acquis au bout d'un certain temps de résidence ou après avoir acquitté une taxe. Sous l'ancien régime, devenir bourgeois atteste d'un certain niveau de richesse et d'honorabilité tout en déterminant un certain mode de vie car l y a souvent obligation de posséder un immeuble dans la ville ou de participer aux charges communes...
La qualité de bourgeois, en général héréditaire procurait des privilèges variables mais qui pouvaient être importants (exemption de taille, de droits d'entrée de marchandises, participer à la vie politique de la ville...
A Paris, le délai avant de devenir bourgeois était d'un an et un jour, mais à Lyon ou Marseille il était de 10 ans.

     

Bourgeoisie active

  Bourgeois qui exercent des profession libérales: avocats, médecins, notaires, procureurs, titulaires de petits et moyens offices
     

Bourgeoisie oisive

  Rentiers occupés à gérer leurs biens fonciers. Ils sont tous propriétaires d'une ou plusieurs maisons en ville, possèdent des terres à blé, vignes, rentes de toutes sortes sur des particuliers ou municipalités
   
Bureau de la ville
  Autorité administrative de la ville de Paris constituée du Prévôt des Marchands et de 4 échevins élus par les délégués des bourgeois.
Le tribunal jugeait les conflits liés au commerce, à la batellerie et aux voies de navigation mais également les ponts, sources et fontaines, quais, chaussées et fortifications.... les appels étant du ressort du Parlement de Paris.
     

Cabaret bourgeois

  Maisons dans lesquelles les bourgeois vendaient leur propre production vinicole. Ce vin, qui n'avait donc pas été taxé puisque non transporté, représentait un important manque à gagner pour les villes qui cherchaient à restreindre le droit. Lyon avait par exemple essayé d'interdire aux acheteurs d'entrer dans les maisons de ces bourgeois et la vente devait se faire à travers une ouverture pratiquée dans la porte.
   
Cahier de doléances
  Cahiers rédigés par les électeurs à l’occasion de la convocation d’états généraux et contenant leurs doléances et leurs voeux. Rédigés par ordre, il y avait les cahiers du tiers-état, du clergé et de la noblesse, mais aussi ceux des corporations qui rédigeaient les doléances propres à leur activité.
Les plus célèbres sont ceux de 1789 qui reflètent souvent de manière pittoresque les idées et désirs du peuple à la veille de la révolution.
   
Cantonnement
  Droit pour le propriétaire d'une forêt grevée de droits d'usage de s'en réserver une partie en toute propriété abandonnant le reste à la communauté. La seule contrainte était que cette dernière portion soit suffisante pour assurer la subsistance de la communauté.
   
Capage
  Sorte de capitation municipale levée en Provence en des circonstances extraordinaires comme la réparation d'une église, d'une horloge...
   
Capitainage
  Taille particulière au Forez levée par les Châtelains du roi sur leurs justiciables.
   
Capitouls
  Magistrats municipaux de Toulouse ainsi nommés car l'hôtel de ville où ils siégeaient s'appelait le "Capitole". Au XVIIIe siècle l'élection des capitouls se faisait par classes : 2 gentilhommes, 2 anciens capitouls, 4 avocats, 8 notaires, médecins, bourgeois ou commerçant. Pour être élu il fallait être né à Toulouse et y être domicilié depuis au moins 10 ans.
   
Cartulaire
  * Recueil de chartes contenant la transcription des archives d'un établissement religieux, d'une ville ou d'une famille établi pour d'éviter de manipuler les originaux.
* Recueil de titres relatifs aux droits temporels d'un monastère, d'une église (ex : cartulaire de l'abbaye de Saint-Amant de Boixe de l'évêque Guillaume de Blaye) Voir chartrier
   
Cens
  Le propriétaire d'une censive payait une rente annuelle au seigneur : le cens, charge réelle accrochée à la terre qui marquait la dépendance. Ce n'était pas le plus lourd (souvent modique) mais le plus général des droits seigneuriaux. Il était la marque essentielle caractérisant la terre roturière. Perpétuel, irrachetable, grève tous les tenanciers successifs d’une terre.
Il se payait souvent en argent, parfois en mesures de grains, poule, gants... et pour les arrérages, le seigneur passait avant tout autre créancier.
Cens et champart, représentaient en quelque sorte le loyer de la terre.
   
Censier
  Registre ou rouleau dans lequel un propriétaire établit la liste des biens dépendants de son domaine ou de sa seigneurie, avec l'indication des cens et rentes qu'il en doit tirer.
   
Censitaire
  Celui qui devait le cens au seigneur du fief
   
Censive
 

* Tenure paysanne donnée à cens par un seigneur.
La terre restait noble au regard du seigneur, mais roturière au regard du censitaire. Se concédaient à titre de censive des maisons, jardins, vignes, prés, labours... Le censitaire avait le domaine utile de la terre et cette propriété était perpétuelle, proche de la vraie propriété à ceci près qu'il n'avait le domaine direct qui lui aurait permis de l'acenser
* Registre contenant la liste des biens (souvent des terres) asujetties au cens

   
Centièmes
  En Artois, l'impôt est réparti entre les communautés selon le principe des " centièmes ", taxe foncière assise sur un cadastre dressé en 1569 et révisé au 18e siècle. Les centièmes sont acquittés par tous, y compris le clergé et les nobles.
Avec ce revenu, les Etats d'Artois payent le don gratuit, les aides extraordinaires, les fourrages en remplacement des impôts traditionnels (taille, gabelle, aides) qui n'ont pas cours dans la province.
   
Champart
 

Dans de nombreuses provinces c’est le plus lourd des droits seigneuriaux : une redevance due au seigneur en nature et proportionnelle à la récolte (entre le tiers et le 20ème de la récolte). Il s'applique aux terres nouvellement défrichées et porte souvent sur les « bleds », vignes, bois, légumes, et arbres fruitiers en étant généralement exemptés. il s'oppose au cens, annuel et fixe, mais constitue avec lui le loyer de la terre. Selon les régions, il porte aussi les noms de terrage, agrier, gerbage, tâche, tasque... La dîme se prélevait avant le champart, Dieu étant le principal seigneur.

   
Charrois
  Transport effectué par chariot pour le compte du seigneur. Compte au nombre des corvées.
   
Charte
  Il s'agit d'un acte concédant des franchises, des privilèges, des titres de propriété ou de vente. Pour les familles, les chartes permettent d'apporter la preuve de leurs privilèges et droits sur un bien ou un titre.
   
Chartrier
  Archives seigneuriales. Les actes les plus importants étaient conservés dans des "layettes", tandis que certains étaient résumés et rassemblés dans des cartulaires que l'on consultait plus souvent que les originaux.
Des inventaires de chartriers étaient réalisés par les seigneurs qui classaient leurs documents par catégories, lieux, droits.... Aveux, censiers, papiers-terriers se retrouvaient dans ces chartriers.
     
Cinquantenier
 

Officier qui exécute les ordres de la Ville, qu'il reçoit du Quartenier, pour les faire savoir aux Bourgeois. Chaque Quartenier a sous lui deux Cinquanteniers.
Cinquantenier, étoit autrefois le Juge d'un Village & petit lieu, comme les Centeniers l'étoient des lieux un peu considérables, & les Comtes des grosses Villes.

   
Dépointement
  Vieille coutume picarde qui empêchait un propriétaire de congédier à volonté un fermier et attribuait à ce dernier un certain droit sur la chose louée.
   

Droits de chasse & pêche

  Privilège de la noblesse jusqu’en 1789. Le droit de chasse était interdit à tout autre et condamnable à de lourdes peines pouvant aller jusqu'à la mort en cas de récidives.
   
Châtellenie
  A l'origine, les châtellenies étaient des offices ou des commissions révocables à volonté : des châtelains à la solde du roi étaient envoyés dans les bourgades les plus reculées pour y rendre la basse justice. Plus tard et localement, certains d'entre eux profitèrent de troubles pour s'approprier la propriété de leur châtellenie et exercer une haute-justice mais dans nombre de provinces comme l'Auvergne, le Poitou ou le Dauphiné, les châtellenies restèrent de simples offices royaux.
C'est ainsi qu'il y eut deux sortes de châtellenies : les unes royales, les autres seigneuriales et l'on se sert indifféremment du titre de Prévôté ou de celui de châtellenie pour parler d'une seigneurie ou justice qui ne relève pas directement de la couronne
Les châtellenies disparurent en 1749 avec les vicomtés, vigueries et autres juridictions inférieures établies dans les villes où un bailliage ou sénéchaussée existait.
   
Chaumage (droit de)
  Droit pour les pauvres de ramasser le chaume laissé par les moissonneurs qui s'en servent alors comme fourrage, combustible, couverture pour leur toit...
   
Chemier
 

De "chef mier" ou maison. Nom donné surtout en Poitou à l'aîné des co-héritiers d'un fief chargé de prêter foi et hommage pour tous ses co-héritiers.

     
Chevage
  Redevance annuelle, fixe, semblable à la capitation mais perçue par le seigneur sur les paysans considérés généralement comme des serfs
   
Cimetière
  Jusqu'au XVIIe siècle le cimetière, géré par le conseil de fabrique était un lieu ouvert situé dans et autour de l'église, où les vivants aimaient se retrouver. Peu à peu, le clergé fit en sorte que le lieu devienne clos et surtout à l'abri des profanations.
Au XVIIIe siècle, l'hygiène devient un nouveau critère dont il faut tenir compte, car le manque de place associé au besoin qu'éprouvaient certaines personnes (nobles & notables) à être enterrés dans l'église, font qu'il n'est pas rare de déterrer un corps pour en enterrer un autre. Considérés comme insalubres, certains cimetières furent alors déplacés hors des villes, et en 1776, il devient interdit d'enterrer quelqu'un dans l'église.
   
Civerage
  Dans quelques provinces, redevance en avoine due au seigneur par ses tenanciers sur les censives
     
Codécimateur
 

Terme de Jurisprudence. On appelle Codécimateurs, plusieurs Seigneurs qui perçoivent les dixmes d'une même Paroisse. Les Codécimateurs sont tenus de fournir la portion congrue au Curé qui n'a point de gros, ou un supplément, si le gros ne monte pas à 300. livres, & 150. livres pour un Vicaire, si l'Evêque juge nécessaire qu'il y en ait un. Chaque Codécimateur est tenu solidairement de payer ces sommes, sauf à lui à poursuivre le régalement contre les autres.

   
Colombier
  En principe, le droit d'avoir un colombier n'appartenait qu'aux seigneurs haut-justicier, et en Dauphiné aux nobles. Les volières bâties sur piliers, le bas formant hangar ou étable étaient permises à tout propriétaire d'au moins 50 arpents de terre labourables. Les cahiers de doléances de 1789 sont plein de lamentations sur les dommages faits au récoltes par les pigeons et réclament, pour le moins, qu'ils soient tenus enfermés pendant les semailles.
     
Colonge
  Mode de tenure Alsacien dans lequel le propriétaire baillait à perpétuité des immeubles répartis entre plusieurs personnes contre une rente et l'obligation de faire juger les différends à propos des fonds concédés par lui-même assisté de tous les preneurs.
   
Communauté
  Réunion d'un groupe de personnes en corps auquel on donne la possibilité de discuter, défendre des intérêts communs, ester en justice, contracter...
Il y avait des communautés religieuses, d'arts & métiers, ou d'habitants des villes, bourgs ou villages.
L'objet de ces dernières consistait à pouvoir s'assembler en lieu donné pour
* délibérer des affaires communes (assurer la police, surveiller les finances de la communautés, exploiter les biens communaux, entretenir les bâtiments publics, assurer l'enseignement...
* nommer chaque année maires, échevins, consuls, syndics ou autres officiers selon l'usage du lieu pour administrer les affaires communes, à la différence près que dans le nord le syndic n'était qu'un simple porte-parole des habitants, alors que le consul du sud était un véritable magistrat.
* nommer des asséeurs et collecteurs chargés dans les lieux taillables de déterminer l'assiette et d'assurer le recouvrement de la taille,
* désigner des messiers et autres préposés pour la garde des moissons, des vignes, & autres fruits...
Nombreuses et bien structurées dans l'est et le sud elles étaient investies d'un véritable pouvoir, tandis que dans l'ouest, pays d'habitat dispersé, elles n'avaient pas de véritable autorité et se confondaient souvent avec la paroisse. Le rôle du syndic était alors tenu par le marguillier.
     
Communautés (gestion)
  Sur le plan financier, la gestion de ces communautés se révéla être un véritable casse-tête chinois. Comment percevoir l'argent nécessaire à son entretien alors que ses habitants, déjà très lourdement imposés avaient peine à seulement subsister ?
Au milieu du XVIIe siècle, pratiquement toutes les communautés d'habitants étaient endettées, parfois très lourdement, à tel point que les intérêts des emprunts ayant servi à payer les intérêts des premiers emprunts restaient impayés....
Colbert par un édit de 1667 tenta de résoudre le problème en contraignant ces communautés à récupérer leurs biens aliénés depuis 1620 (tout en s'engageant à rembourser leurs acquéreurs sous 10 ans). Le taux d'intérêt des emprunts restants fut fixé à 4,17 % et une nouvelle taxe fut prélevée sur les populations.
   
Compoix (ois)
  Ancêtre du cadastre propre au sud de la France (pays de taille réelle) qui recense les propriétés foncières et immobilières. On y détaille le nom des contribuables et l'énumération de leurs biens chiffrée.
   
Comptablie
  Droit de traite particulier à Bordeaux et à sa sénéchaussée ainsi nommé en raison du comptable chargé de le percevoir. Il concernait toutes les marchandises importées ou exportées
   
Conduit
 

Sauf-conduit accordé aux marchands qui, moyennant une taxe, bénéficient sur leur itinéraire de la présence à leurs côtés d'une escorte à la solde du seigneur

   
Conservation de Lyon
 

Tribunal de la conservation des privilèges royaux des foires de Lyon : juridiction lyonnaise qui dès le XIVe siècle veillait à la conservation des privilèges des foires et jugeait rapidement sans trop de frais les litiges entre marchands. En 1535, la Conservation est habilitée à procéder aux saisies des biens pour dettes contractées tandis que son ressort est étendu à tout le royaume, les appels étant reçus par le Parlement de Paris.

   
Convoi de Bordeaux
  Droit de traite levé à Bordeaux sur les vins et eaux de vie exportés par eau. A l'origine de ce droit, les bourgeois et marchands bordelais qui payaient les frais d'une escorte destinée à garantir la sécurité des envois. Si l'escorte n'existait plus sous l'ancien régime, les droits avaient subsistés et s'étaient étendus, outre le vin, aux prunes, miel et sel à l'entrée, tandis qu'à la sortie, il concernait en plus des produits précités les châtaignes, noix, résine et cire.
Des bureaux de perception étaient installés à Blaye, Bourg, Langon, Libourne, la Teste de Buch
   
Commune jurée
  Type d'organisation municipale que l'on retrouve dans le nord de la France. Un serment unit les habitants tandis que des magistrats permanents choisis par les "bourgeois" exercent les droits et privilèges qui font l'objet d'une charte concédée par le seigneur.
   
Compoix (ois)
 

Registre public fait par autorité de la Cour des Aides et ancêtre du cadastre propre au sud de la France (pays de taille réelle) qui recense les propriétés foncières et immobilières. On y détaille, par communauté, le nom des contribuables et l'énumération de leurs biens chiffrée, les valeurs, nommées allivrement, étant exprimées en livres, sols, deniers et sont .
La recherche sera donc effectuée pour tout le diocèse alors que le compoix sera effectué pour une communauté.

   
Consul
  Dans les régions du sud (Nîmes, Montpellier, Aix, Marseille, Perpignan....), certaines communes, appelées " Consulats " étaient dirigées par un maire assisté d'un collège de consuls.
Parfois, le terme pouvait s'appliquer à des syndics et officiers de corporations d'arts et métiers.
Le terme de consul a également été utilisé pour désigner les juges des tribunaux de commerce institués en 1563 à Toulouse, Bordeaux, Orléans, Tours, Bourges, Angers... leurs membres étant souvent pris parmi les consuls de ces villes, ils le conservèrent dans ce cadre juridique.
   

Coq de village

  Notable local qui disposait d'un pouvoir politique et économique dans sa paroisse. Appartenant à l'aristocratie locale, le coq de village était souvent gros laboureur, marchand, fermier-général, maître de poste....
Organisés en dynasties, ils se transmettaient les grandes exploitations agricoles, établissaient leurs enfants dans les cures avoisinantes ou les études de notaires tout en rayonnant souvent au-delà de leur seule paroisse.
   
Corvée seigneuriale
  Prestation en nature (labours, moissons, fenaisons, transports, ramassage bois, réparation clôtures, entretien…) due par les paysans à leur maître pour l’exploitation du domaine seigneurial. Coutume ou conventions en réglaient le temps, la durée ou la nature, mais au pire elles allaient jusqu'à 12 jours par an.
   
Cotterie
  Mode de tenure picard similaire à la censive. Le cottier tenait ses terres de manière héréditaire et perpétuelle. Il ne pouvait simplement pas modifier la configuration des bâtiments. Son épouse avait droit à la "vivenotte", plus important que le douaire puisqu'elle disposait de l'héritage sans rendre compte à ses enfants.
   
Cour Conservatoire du Sceau Mage
  Tribunal situé à Toulouse jugeant en premier ressort les litiges relatifs à l'exécution des contrats
   
Coutume
  Usages et pratiques juridiques qui s'appliquaient à tous les domaines de la vie quotidienne et qui avec le temps, ont pris force de loi. On distinguait les pays de droit coutumier et les pays de droit écrit (ou droit romain) les premiers plutôt situés au nord et les seconds au sud. En fait, cette limite n'était pas tout à fait aussi rigide car des pays de droit écrit connaissaient des coutumes (Bordeaux se référait d'abord à la coutume bordelaise, aux coutumes voisines et au droit naturel avant d'en arriver au droit romain) tout comme les provinces du nord de la France se référaient au droit romain en cas de lacunes ou d'obscurité dans une coutume locale. Parfois, c'était la coutume de Paris qui faisait foi.
La rédaction de ces coutumes fut entreprise dès le 13e siècle pour être rendue obligatoire en 1454 mais il fallut attendre le milieu du 16e siècle pour que la tâche fut à peu près réalisée. Bien souvent les rois (Louis XI, Louis XIV....) ont tenté de les uniformiser mais ils se sont généralement laissé décourager par leur masse énorme, leur obscurité et les réticences de certaines provinces peu disposées à modifier leurs usages. Malgré tout, plus de 60 coutumes générales et environ 300 locales furent rédigées au cours de cette période même si l'unification tant espérée n'eut jamais lieu.
   
Danger
  Droit seigneurial d'un dixième dû au seigneur pour la vente de bois relevant de sa seigneurie. Parfois,on lui devait le tiers du prix de vente, le danger étant en sus. En d'autres lieux, le tiers existait sans le danger, ou le danger sans le tiers.
En Normandie, tiers et danger étaient au profit du roi.
   
Deffaix (ou défais)
  Lieu où il est interdit de pénétrer et de chasser.
   
Démembrement de fief
 

Partager un fief en plusieurs parts dont chacune aura les mêmes devoirs envers le seigneur.

   
Denier St André
  Droit de traite de 1 denier pour livre de la valeur des marchandises transportées sur le Rhône depuis le Vivarais.
   
Dénombrement
  Comptage des habitants d’un lieu. Le dénombrement de feux est un document qui contient l'état nominatif des chefs de famille (ou de foyers) d'une localité donnée en vue
   
Dépointement
  Vieille coutume picarde qui empêchait un propriétaire de congédier à volonté un fermier et attribuait à ce dernier une certain droit sur la chose louée.
   
Déshérence
  Droit pour le seigneur de recueillir les successions de ceux qui mouraient sans héritiers. Le droit attribuait généralement les immeubles au seigneur haut justicier et les meubles au seigneur local. Quelques coutumes, comme en Anjou ou dans le Maine considéraient comme succession en déshérence celle où les héritiers se situaient dans la ligne conjointe.
   
Diocèse civil
  Division de la généralité en Pays d'Etats.
     
Directe
  Territoire relevant d'une seigneurie souvent employé pour désigner des héritages roturiers dépendant de cette seigneurie.
   
Directoire
  Sous l'ancien régime, s'applique au Conseil de la noblesse de la Basse-Alsace, siégeant à Strasbourg qui connaissait les affaires des gentilshommes avec appel au Conseil souverain de Colmar.
   
Don gratuit 
  Taxes sur le clergé et les Etats provinciaux. Le clergé considérait qu'il était exempt de toute contribution aux charges de l'état par droit divin. S'il y participait, ce n'était que par sa propre volonté et non par obligation.
De même, les Assemblées des pays d'Etat considéraient que leur contribution aux charges de l'Etat n'était qu'un don bénévole qu'ils étaient libres de refuser.
C'est ainsi qu'est né le terme de "don gratuit" qui s'appliquait aux sommes que les assemblées ecclésiastiques et les pays d'état ne manquaient jamais de voter pour le roi. D'ailleurs, chaque fois que des Etats tentèrent de s'en affranchir comme le Languedoc en 1632 la répression ne tarda pas : le pouvoir royal ne tolérait l'indépendance des états qu'à la condition que ses finances n'en souffrent pas.
   
Douane de Lyon
  Droit essentiellement d'entrée d'abord établi sur les étoffes de soie, d'or et d'argent en provenance de l'étranger pour protéger la manufacture lyonnaise. Il s'étendit peu à peu à toutes les marchandises arrivant de l'étranger puis à celles en provenance du Languedoc, Provence et Dauphiné. Les bureaux des douanes lyonnaises se multiplièrent tant et si bien, qu'au début du 17e siècle on en comptait 167.
   
Douane de Valence
  A l'origine simple péage établi en 1595 sur le Rhône, elle s'agrandit pour devenir selon Colbert, la plus grande charge commerciale en terme de nombre de bureaux : il y en eut jusque dans l'Auvergne, le Forez, le Beaujolais, la Bresse et le Bugey, 110 autour du Dauphiné, 28 autour de Lyon, et même 6 en Provence.
Contrairement à la douane de Lyon qui n'était qu'un droit d'entrée, la douane de Valence se levait en général sur toutes les marchandises entrant, sortant, ou traversant le Dauphiné, aussi bien par voie de terre que fluviale.
   

Droits de chasse & pêche

  Privilège de la noblesse jusqu’en 1789. Le droit de chasse était interdit à tout autre et condamnable à de lourdes peines pouvant aller jusqu'à la mort en cas de récidives.
Sur les rivières non navigables les seigneurs avaient un monopole équivalent à la vente d'un permis de pêche, mais les décisions quant aux périodes de pêche ou aux outils autorisés relevaient des Eaux & Forêts.
   
Droits seigneuriaux / féodaux
  Droits rélevés par le seigneur sur ses vassaux ou paysans censitaires. Ils étaient de toute nature, rentes, services, pouvoirs de commandement, monopoles, privilèges & honneurs... Acapte, bordelage, banvin, cens, champart, lods & ventes, corvée, banalités…étaient des droits seigneuriaux et pesaient très inégalement suivant les provinces (env 25 % en Bourgogne contre seulement 1 à 2 % en Languedoc).
Certains de ces droits sont annuels, d'autres ne se prélèvent que ponctuellement.
L'abonnement remplaçait parfois des redevances variables par des sommes fixes et souvent inférieures.
   
Droit seigneuriaux sur le fief
  Parmi les droits sur le fief on trouve la foi et l'hommage, cérémonials dus par le vassal à son souverain, la garde seigneuriale pour un vassal mineur, la commise (confiscation du fief en cas de félonie du vassal)
Si à l'origine le fief ne rapportait au seigneur que l'assurance d'une aide, peu à peu de nouveaux droits en ont fait une source de profits ; l'alberge en fait partie, mais également les droits de mutation à chaque changement de seigneur ou de vassal :
* le rachat ou relief : si certaines coutumes (Amiens, Artois, Vexin, Anjou, Poitou, Bretagne) appliquaient ce droit à la succession directe, il ne touchait en général que les successions collatérales. En principe, ce rachat s'élevait à environ une année de revenus
* le retrait féodal
* le quint équivalent à 1/5 du prix perçu par le seigneur direct au moment de la vente du fief
* le guet
* droit d'épaves : selon le principe de "tout ce qui n'appartient à personne appartient au seigneur" (une vache égarée, des débris échoués sur une plage....
* le service d'ost, fut remplacé par une rente que le seigneur percevait sur ses vassaux...
     
Droits seigneuriaux sur les censives
  * les lods & ventes acquittés sur les successions (=treizième en Normandie)
* droit de déshérence
* Au décès du censitaire, le droit de meilleur catel permettait au seigneur de choisir le meilleur meuble de la succession
* la mort du seigneur ou du censitaire entraînait le paiement de l'acapte
* l'accordement en Berry pour toute mutation d'héritages censuels autres qu'en ligne directe
* l'essogne et l'exporle qui n'étaient que de modiques droits d'entrée
* le lauret (Marseille)
* l'épingle appelée drouille en Bugey, Bresse et Forez
* droit de civerage
* tiers lods en Dauphiné, Forez et Lyonnais
...
   

Droits seigneuriaux

sur les personnes

  * Tous nouveaux mariés doivent différents devoirs et redevances à leur seigneur (julie, mestriquet, pelotte, noçage...)
* Les nouveaux bourgeois d'une ville payaient un droit de bourgeoisie qui se partageait souvent entre le seigneur et la communauté
* différentes redevances touchaient les chefs de foyer : fouage, fumage, feu croissant et vacant
* droit de batardise
* droit d'aubaine
* droit d'indire
* droit de chevage
* droit de formariage
* droit de souage
* droit de capitainage (Forez)
* droit de faitage
* droit de monéage
...
   
Droits seigneuriaux sur la communauté
  La communauté devait parfois une rente au seigneur des lieux, acquittée pour l'ensemble de ses membres et des cens pour la propriété des communaux : blairie,
C'est également le igneur qui autorisait les fêtes, nommait les officiers, réglementaient les usages, fixait les dates des travaux des champs...
* droit de cantonnement
* droit d'herbage
* droit de chaumage
...
   
Droits seigneuriaux sur les exploitations
  Les laboureurs de la seigneurie en plus du champart (= terrage dans le Berry), devaient rentes et corvées fixées en fonction de l'importance de leur exploitation : bladage, rente sur toutes les bêtes d'un cheptel, abeillage.
* droit de tierce
* droit de messerie
* droit de vinage
* droit de grappillage
* droit de gambage
* droit de glanage
* droit de fromagieu (un fromage payé par les éleveurs de brebis)
* droit d'ovieu (payable en oeufs)
* droit de pailleu
* droit de poivrieu (payable en poivre)
...
   
Droits seigneuriaux sur le travail
  Les censitaires étaient tenus d'effectuer des corvées pour le compte du seigneur (= arbans) et ces services gratuits pouvaient être des travaux des champs, des transports (= charrois), l'entretien de la vigne (= vinade), l'entretien des possessions immobilières du seigneur (= bohade), du jardinage...

Ces corvées pouvaient représenter une dizaine de jours par an et les laboureurs en devaient davantage que les manouvriers. Nourris, les corvéables devaient pouvoir rentrer chez eux le soir.
...
     
Droits sur les possessions du seigneur
  Entraient dans cette catégorie toutes les banalités, obligeant tous les habitants de la communauté à utiliser les outils, la contrepartie étant pour le seigneur d'en assurer le libre-accès et l'entretien.
* droit de fournage ou de mouture
* droit de moult (en plus de la redevance destinée au meunier)
Mais aussi les droits d'usage que les villageois avaient sur les terres de la seigneurie :
Les bêtes pâturaient contre rétribution : la blairie (surtout en Bourgogne, Nivernais, Auvergne), le pasnage, la glandée, l'herbage (Picardie), paquéage, préage (Touraine),dont l'importance était fonction de la taille du troupeau ou encore le droit de triage.
Les villageois pouvaient aussi avoir le droit de prélever sur les terres de leur seigneur bois, chaume... pour leur usage personnel. Parmi ces droits :
* droit de marronnage
* droit de naisage
* droit de chaumage
* droit d'affouage
* corvée de la Pentecôte (Seigneurie de Louvois en Champagne) : les habitants pouvaient abattre et enlever autant de bois qu'ils le pouvaient depuis le soleil levant jusqu'à midi
Parfois, le seigneur préférait recevoir un droit annuel pour l'ensemble de ces usages dans les bois communautaires.
* droit de chasse et pêche
...
     
Droits de passage
  En contrepartie de l'entretien des chemins, ponts, bacs et espaces verts les seigneurs prélevaient des droits de passage :
* barrage, pontenage (au passage d'un pont), travers (pour montrer que le droit est du en passant "à travers" a terre du seigneur, passage, tonlieu, charnage, péage, trépas, rouage, bac
* droit de pulvérage
...
     
Droits seigneuriaux sur le commerce
 

Ces droits se partageaient entre ceux liés à la vente de la production seigneuriale qui bénéficiait de privilèges comme pour le banvin ou ceux liés aux foires et marchés que le seigneur haut justicier autorisaient. Parfois si ces foires étaient franches, c'est à dire que si l'on ne payait pas de taxes royales sur les marchandises vendues, les seigneurs eux, continuaient à lever différentes taxes qui se décomposaient en :
* une taxe à l'entrée, variable selon les bêtes (pied-fourché), l'attelage, le nombre de roues et la nature du chargement : rouage,
* une taxe pour l'étalage dans la halle, et une autre à l'extérieur "sur le pavé" moins élevée : étal, droit de coup (ou coupage) sorte de droit de place pour s'installer sur la foire,
* une taxe pour l'utilisation des poids & mesures : aunage, pesage, jaugeage, droit de mesure, mesurage,
* une taxe sur la vente des marchandises : hallage (= minage, leyde, bichetage, étalage), havage, ..
* cartelage, palette, levage, ménage, quintelage, sciage, sexterage, trépas.... dont les modalités formaient les coutumes de la seigneurie et figuraient sur une pancarte.

...mais également sur la consommation, toutes les denrées pouvant être taxées :
* le bétail (issues, escas, écarts) et la viande (accise en Alsace)
* le pain
* les boissons : forage, afforage, bouteillage, chenelle, gambage, jallage, taverne, bouchon...
Ces droits permettant à celui qui s'en acquitte de fixer les prix, mettre en perce, surveiller les jeux de carte et la danse dans les cabarets.
*

     
Droits seigneuriaux honorifiques
 

Droits d'églises, proportionnels au rang du seigneur.Tous les personnages d'importance et autres coqs de village rivalisaient pour obtenir ces prééminences d'église :
* chapelle particulière ... ouverte ou fermée
* une tribune dominant l'assistance
* un banc avec accoudoir, avec ou sans coussin
* des armoiries dans l'église
* certaines places étaient plus honorables que d'autres,
* être aspergé d'eau bénite en priorité sur les autres paroissiens
* droit de litre au moment des funérailles

Droits de chasse, tout noble pouvait chasser au fusil avec son chien mais le seigneur haut justicier organisait de grandes chasses à courre avec chiens et oiseaux. (le roturier ne pouvait chasser qu'avec permission à la colle ou au filet - jamais au fusil)
* droit de hue : certains des villageois devaient participer à la chasse en tendant des filets, faisant des battues...
* manger au chien : d'autres devaient donner "gîte & couverts" aux chiens du seigneur
* droit de colombier

Droits de sanction
* Fourches patibulaires
* Pilori : poteau qu'un seigneur haut justicier fait élever à un carrefour principal pour marquer son autorité et qui sert pour les punitions corporelles non capitales
* carcan : poteau où l'on attache un criminel par le cou sur une place publique exposé à la risée des passants.

   
Drouille
  Synonyme d'épingle ou pot de vin en usage dans le Bresse, le Bugey et le Forez. La drouille était une petite rétribution versée à l'agent du seigneur en plus du droit de lods & ventes.
   
Echats
  Droit d'octroi sur les vins entrant dans Bordeaux qui constituait l'une des principales recettes de la ville.
   
Échevin
 

T. n.m. Officier qui est élu par les habitans d'une ville pour avoir soin de leurs affaires communes, de l'entretien & de la décoration de la ville. A Paris il y a un Prévôt des Marchands & quatre Echevins. Ils ont un Bureau & une Jurisdiction qui s'étend sur tous les ports, & sur les Marchands de plusieurs marchandises qui y abordent par eau. Ils sont maîtres de la navigation des rivières qui se rendent à Paris. Ils connoissent aussi des rentes constituées sur l'hôtel de ville, & des différends qui naissent pour les rentes, ou entre les payeurs. Ils mettent les taux aux marchandises & denrées, &c. Les appellations en ressortissent au Parlement. Aux autres villes il y a un Maire & des Echevins. On les appelle Consuls en Languedoc, en Provence & en Dauphiné ; Capitouls à Toulouse, & Jurats à Bourdeaux. Anciennement les Echevins étoient Assesseurs & Conseillers des Comtes, & Juges des villes. C'est pourquoi en quelques villes ils s'appellent Pairs, qui est un nom de Juges, Assesseurs, ou Conseillers. Ils jugeoient même seuls les petites causes, & de là vient aussi qu'en plusieurs villes ils ont usurpé le premier degré de Jurisdiction, pour juger les causes légères, & ils ont basse Justice.

   
Enclosure
  Mouvement de clôture des champs visant à passer d’une agriculture communautaire (principe des 3 soles : blé, céréale de printemps, orge ou avoine, et jachère pour troupeaux) à une forme individuelle d’exploitation au bénéfice des grands propriétaires qui ont cherché à rentabiliser leurs exploitations, et à « clore » leurs terres pour les soustraire aux pratiques communes. A entraîné l’élimination progressive des paysans indépendants
   
Ecole paroissiale
  En 1695, puis en 1698, deux édits ont institué une école élémentaire dans chaque paroisse placée sous la surveillance du curé. Cette éducation, catholique, visait à enrayer la progression du protestantisme. Ces édits furent inégalement appliqués.
   
Epaves
  Tout objet trouvé sans que le propriétaire ne soit connu ou débris des naufrages échoués sur la côte. Les épaves appartenaient au seigneur haut justicier de l'endroit où elles étaient trouvées.
   

Epics du Rhin

  Imposition alsacienne destinée à la construction de digues appelées "épics" qui protégeaient contre les inondations du Rhin.
   
Equivalent
 

Impôt du Languedoc qui était supposé "équivaloir" aux aides. La province levait à son profit des droits sur la viande, le poisson et le vin en contrepartie de l'attribution au pouvoir royal d'une somme fixe appelée préciput. L'équivalent devint l'une des principales sources de revenus du Languedoc qui l'afferma. Si jusqu'en 1704, l'équivalent ne fut perçu que dans les villes murées après cette date il le fut partout.

   

Etats (pays d’)

  Provinces récemment rattachées au royaume qui conservent jusqu'à la fin de l'ancien régime des assemblées représentatives appelées " Etats provinciaux ", leur conférant un droit de regard sur l'administration générale et fiscale. Représentant les trois ordres, les états sont constitués de membres de droit (évêques et abbés, détenteurs de fiefs, maires ou consuls) et de députés élus suivant des procédures très diverses mais toujours très restrictives. Ni le bas clergé, ni le monde paysan, ni le petit peuple des villes ne sont représentés (sauf dans quelques vallées pyrénéennes). La convocation royale est indispensable aux réunions généralement annuelles, dirigées par un président (de droit le plus souvent) et contrôlées par des commissaires royaux (gouverneurs et intendants à partir du 17e siècle).
Les pays d'états étaient les provinces rattachées tardivement au domaine royal : Languedoc, Bourgogne, Provence, Bretagne, Artois, Béarn, Navarre, Cambrésis, Flandre…
   
Etats généraux
  Assemblée des 3 ordres du royaume : clergé, noblesse et tiers état. Avant l'ancien régime, les états généraux n'ont jamais été très populaires et ne se réunissaient qu'en temps de troubles en se montrant toujours parfaitement inutiles. L'échec de 1614 et la longue interruption qui avait suivie avaient encore ajouté à leur déchéance.
   
États provinciaux
 

Assemblée régulière des 3 ordres dans les pays d'états (Bretagne, Languedoc, Bourgogne, Dauphiné et Provence) habilitée à prendre des décisions administratives et fiscales, l'une de leurs principales attributions était le vote de l'impôt. Ils en assuraient la levée, l'administration et l'emploi. Tout au long de l'ancien régime, le roi tenta de réduire leur nombre et leur pouvoir.

   
Fabricien
  Membre du conseil de fabrique d'une paroisse. Il est chargé de l'administration des revenus et des dépenses (la fabrique étant tout ce qui appartient à une église paroissiale, les fonds et revenus attachés à son entretien, l'argenterie, les ornements, etc...)
   
Fabrique
  Association dont les membres sont généralement élus chargée de gérer les biens paroissiaux. À l'origine les fabriques étaient composées de membres du clergé (marguilliers) mais par la suite les fabriciens furent des laïques élus par les paroissiens.
   
Faitage (ou festage)
 

Droit seigneurial dû pour obtenir la permission de construire et posséder une maison. Parfois, il pouvait s'agir d'un droit d'usage permettant de prendre du bois sur les terres du seigneur pour la charpente et le toit des maisons.

   
Féodalité
  Ensemble des lois et coutumes qui régirent l'ordre politique et social du IX° siècle jusqu'à la fin du Moyen-Age et dont certaines sont toujours en vigueur sous l'ancien-régime. Sous les Bourbons la féodalité disparaît peu à peu. Lors des guerres de religion, Henri IV obtint l'obéissance des seigneurs féodaux et Richelieu châtie leur insubordination en abattant leurs châteaux et en remplaçant leurs pouvoirs locaux par l'administration des intendants. La défaite de la Fronde fait disparaître les dernières survivances féodales.
Mais si la féodalité n'existe plus en tant qu'organisation administrative, elle subsiste sur le plan économique, civil et surtout agraire.
Au début de l'ancien régime, la dépréciation de la monnaie fait que les redevances dues aux seigneurs se réduisent à presque rien et ces derniers hésitent à exercer tous leurs droits de peur que leurs terres ne soient désertées.
Par contre, au début du XVIIIe siècle, même s'il n'existe plus qu'une ombre de seigneurie, l'augmentation du prix des denrées agricoles fait que les seigneurs mettent plus d'empressement à réclamer leur dû, la tyrannie féodale se réveille et les droits féodaux recommencent à peser très lourd sur la paysannerie.
De multiples contestations naissent de l'obscurité des coutumes, de l'absence de titres, d'arpentages... les procès se multiplient. Les gens de justice sont les premiers bénéficiaires de ce regain de féodalité tandis que les gens du peuple sont à nouveau avilis, opprimés et croulent sous les multiples taxes et droits.
Il faudra attendre 1789 pour que l'ampleur des revendications soit exprimée dans les cahiers de doléances et ces droits seigneuriaux abolis.
     
Feu croissant et vacant
 

Droit seigneurial notamment pratiqué en Bresse qui consistait en un prélèvement d'une mesure de grains par feu croissant acquittée par tout nouveau venu ou d'une mesure pour feu vacant c'est à dire au départ définitif de la seigneurie

   
Fieff
  Terme moyenâgeux qui réunissant 3 éléments distincts :
*la tenure (un domaine)
*un droit (un titre, une fonction, des droits de justice, des tonlieux, des péages...),
*un revenu (rente que le seigneur concédait à un vassal afin de lui assurer des moyens d'existence. En contrepartie, ce dernier devait lui prêter serment et fournir certains services (aide militaire, assistance judiciaire, aide matérielle...).
Au 16e siècle le fief jusqu'alors viager, devint peu à peu héréditaire et fut dès lors considéré comme un élément du patrimoine transmissible aux héritiers.
     
Fief de dignité
 

Duchés, marquisats, comtés, vicomtés et baronnies qui anoblissaient immédiatement les rares roturiers à en avoir bénéficié.

   

Fief (dénombrement de)

 

Cahier ou registres contenant la description des biens composant les fiefs et des redevances qui sont exigibles. (+/- synonyme aveu & dénombrement, hommages)

   

Finage

 

Autrefois, étendue d'une juridiction ou d'une paroisse relevant d'une communauté d'habitants. Le finage redevenait la propriété de tous quand les récoltes étaient rentrées. Ce terme est surtout employé dans les provinces de l'est.

   
Foi & hommage
 

Promesse solennelle de fidélité faite par le vassal à son seigneur effectuée dans le respect des coutumes locales.
Sous l'ancien régime la cérémonie avait perdu l'importance qu'elle revêtait au moyen-âge et l'on se contentait de dresser un acte notarié.

   

Foires

 

L'établissement de foires et marchés était un droit régalien et seul le roi ou des seigneurs haut justicier à qui il avait délégué son pouvoir pouvaient les autoriser. Dédiés aux échanges de proximité les marchés tenaient une place très importante dans la vie des communautés urbaines et villageoises. On y trouvait soit des commerçants qui s'approvisionnaient en produits frais, soit les producteurs eux-mêmes en provenance des villages avoisinants qui venaient vendre leurs produits une ou deux fois par semaine..
Ce qui différencie le marché de la foire est la périodicité, la foire ayant lieu une ou plusieurs fois par an mais sans excéder une par mois. Elles duraient souvent d'une journée, mais les grandes foires comme celles de Lyon, Beaucaire, Guibray..... s'étalaient sur une ou deux semaines.

Si ces foires & marchés ont conservés une grande importance jusqu'au 17e siècle, c'est que les taxes qui frappaient durement le commerce épargnaient souvent les marchandises destinées aux foires. (Les foires de Rouen étaient exonérées de 50 % des droits de sortie et du droit de gros ; les foires de Lyon étaient exemptées des droits de la douane de Lyon et des 4/5ème des traites foraines...)
A partir du 17e siècle, leur déclin pour différentes raisons :
*les problèmes de religion en avaient écarté les protestants,
*les enlèvements d'hommes pour alimenter les guerres en éloignèrent beaucoup d'autres.
*l'amélioration des voies de communication et des techniques commerciales les rendirent moins nécessaires.

   
Forléal
 

Dans les pays de langue d'oc, les forléaux sont des mercuriales qui donnent le cours légal des denrées

   
Formariage
 

C'est le mariage qu'un serf pouvait contracter en dehors de sa seigneurie, ou avec une personne d'une autre condition que la sienne. Le serf, moyennant un "droit de formariage », "demandait" l'autorisation de se marier à son seigneur.

   

Fouage

 

Droit dû au roi ou à un seigneur sur chaque feu, maison ou famille. En quelque sorte l'ancêtre de taille, depuis que qu'il devint perpétuel sous Charles VII.
En quelques endroits, il s'agit du droit de ramasser du bois de chauffage

   
Fourches patibulaires
 

Piliers auxquels étaient pendus les condamnés à la potence. Les fourches patibulaires étaient une marque de haute justice, même si elles ont parfois été usurpées.
En Anjou et Touraine, la coutume voulait que les Comtes aient 6 piliers, les barons 4 et les châtelains 2.

   
Fournage
 

Droit seigneurial payé pour utiliser le four banal collectif qui se trouvait dans les villages. En ville, des "fourniers" (boulangers) affermaient le four et l'usager leur laissait le fournage souvent équivalent à 1/16e de la pâte ou à une miche sur 24. Les campagnards pouvaient avoir un four chez eux, mais dans ce cas, le seigneur faisait payer un droit au feu en récompense de la permission concédée.

   
Franc-alleu
 

L'alleutier disposait de sa terre en pleine propriété et pouvait en faire ce que bon lui semblait sans la moindre contrainte quant aux charges et obligations féodales.. Le droit de propriété y était absolu (par opposition au fief ou à la censive).
Les évolutions du régime féodal entraînairent une très nette diminution du nombre d'alleux en France, mais dans certaines régions et notamment en Basse Auvergne, les alleux représentaient encore au XVIIIe siècle, jusqu'à 30 % des terres. Localement ils pouvaient même être majoritaires, la France allodiale couvrant presque tout le sud (sauf Provence et Guyenne) et l'est du royaume. Ailleurs, ils étaient très rares, voire inexistants car proscrits dans les coutumes régionales.
Si les seigneurs tentèrent souvent d'accaparer ces terres libres sans toujours y parvenir, le roi y parvint en 1629, en décidant qu'en l'absence de titres, "tous les héritages ne relevant d'autres seigneurs étaient censés relever du roi"

   
Franc-fief 
  Droit payé au roi exigé d’un roturier qui faisait l’acquisition d’un héritage noble ou féodal. Il était égal à la valeur d'une année de revenus versée tous les 20 ans. Jusqu'en 1771 certains pays étaient exempts du droit de franc-fief : le Perche, Chartres, Orléans, Angers, Abbeville mais à cette date le roi révoqua cette exemption et il s'appliqua dans tout le royaume. En Artois et en Franche-Comté il n'était payable qu'une seule fois alors que partout ailleurs il s'appliquait également à toute transmission.
   

Frèches

 

Terme en usage dans l'Anjou pour désigner des rentes solidaires, les plus détestées de toutes car elles entraînaient constamment des difficultés entre "confrécheurs".

   
Fumage
 

Droit seigneurial consistant généralement à prélever quelques boisseaux d'avoine sur chaque habitant faisant feu et fumée

     
Gambage
  Droit seigneurial acquitté par les brasseurs de bières dans certaines localités des Pays-Bas
   
Garde seigneuriale (ou royale)
  Droit pour un seigneur, ou le roi, de tenir sous sa garde et de percevoir les revenus d'un fief possédé par un mineur. La garde royale s'achevait à 21 ans, la garde seigneuriale à 20 ans.
Les coutumes variaient beaucoup sur l'étendue de ce droit et les conditions requises pour l'exercer.
   
Garde orpheline
  Tribunaux spéciaux propres à certaines villes de Flandre chargés de veiller sur les intérêts de orphelins mineurs.
   
Gardiage
  Territoire situé autour de la ville de Toulouse soumis à l'autorité des capitouls.
     
Gardier
 

Nom d'un Officier qu'avaient autrefois les Dauphins dans la ville de Vienne. L'établissement du Gardier avait pour fin la défense des droits que le Dauphin avait dans Vienne, comme Comte. Ce n'était pas seulement le Dauphin qui avait un Gardier ; cet Officier, que l'on peut mettre parmi les Officiers de Justice, avait aussi été établi par d'autres Seigneurs pour la conservation de leurs droits, & pour avoir sous sa garde leurs fonds, leurs forêts, leurs maisons, quelquefois même à titre de fief.

   
Généralité
  Jusqu'à Henri II, il n'y avait au dessus des élus locaux que des généraux des finances qui siégeaient à Paris à l'exception de quelques chevauchées en province. Au milieu du XVIe siècle, Henri II a multiplié les généraux et les a sédentarisés en province à la tête d'une circonscription administrative nouvelle : la généralité.
Parfois, plusieurs petites provinces sont regroupées pour former une généralité (Moulins englobe Bourbonnais, Nivernais et Haute Marche), mais dans d'autres cas, une province est divisée en plusieurs généralités à l'instar de la Normandie qui a formé 3 généralités : Rouen, Caen et Alençon.
En 1542, François Ier en constitua 16 pour faciliter la levée des impôts et gérer tout ce qui avait rapport aux finances. A leur tête il nomma un Receveur général et au XVIIe siècle elles furent placées sous l’autorité des intendants dépendant du roi.
Dans la langue du XVIIe et XVIIIe siècles les termes de "généralité" et "intendance" se confondent, le mot "généralité" s'appliquant aux pays d'élections, alors que les receveurs de pays d'état pouvaient s'appeler différemment.
Leurs subdivisions s'appelaient généralement "élections" en pays d'élections, "diocèse civil" en pays d'état.
D'autres généralités s'ajoutèrent par la suite pour parvenir, en 1789 à un total de 34.
* 16 premières généralités : Agen, Aix, Amiens, Bourges, Caen, Châlons, Dijon, Grenoble, Issoire, Lyon, Montpellier, Paris, Poitiers, Rouen, Toulouse, Tours.
* créations ultérieures : Alençon, Auch, Besançon, Bordeaux, Corse, La Rochelle, Lille, Limoges, Metz, Montauban, Nantes, Orléans, Pau, Perpignan, Riom, Soissons, Strasbourg, Valenciennes
Celles-ci pouvaient indifféremment être pays d'élections ou pays d'état et étaient désignées sous le nom de "pays conquis".
     
Glanage (droit de)
  Droit de ramasser les épis laissés par les moissonneurs à condition que la dîme ait été prélevée. Il était plus particulièrement permis - et même exclusivement permis dans certaines provinces - aux vieillards, enfants, estropiés et autres personnes dans l'incapacité de travailler.
   
Glandée (droit de)
 

Droit d'usage consistant à faire paître des porcs dans les forêts pour les nourrir de faines et de glands. Pour éviter les excès, l'usage était limité dans le temps. En Anjou, c'est le charnage, le porcage en Normandie, tandis qu'en Auvergne ou en Bourbonnais il s'agit du paisson..

   
tioGouvernance
 

Titre que l'on donne à plusieurs bailliages des provinces d'Artois et de Flandre (Lille, Douai, Arras, Béthune)

   
Grands jours
 

A l'origine, sessions extraordinaires tenues dans quelques villes de leur ressort, par des cours souveraines pour y entendre les plaintes des habitants contre les officiers de justice ou y expédier plus rapidement les affaires qui pouvaient l'être. Apparues vers 1450, ils furent particulièrement utiles dans l'immense ressort du Parlement de Paris rapprochant ainsi la justice des justiciables.Au XVIe siècle, il y en eut 17 de convoqués dans le ressort du Parlement de Paris, 3 dans celui de Toulouse, 4 dans le ressort de Bordeaux (Agen et Limoges), et 2 dans celui de Rouen.
Au XVIe siècle, les grands jours se transformèrent en commissions extraordinaires chargées de rétablir la sécurité dans les provinces et réprimer les désordres que la justice ordinaire ne suffisait pas à empêcher. Dans certaines provinces ces assemblées terrorisaient les populations, notamment en Auvergne, Poitou, Guyenne, Berry.... et en 1679, Colbert écrivait "il n'y a rien de si important que de mettre partout les peuples en repos et punir sévèrement les crimes qui seront commis par les petits tyrans de province."

   
Grappillage (droit de)
  Droit similaire au droit de chaume en matière viticole. Les pauvres ont le droit, après la vendange, de passer ramasser les grappes restées sur la vigne.
ssèrent soula é diecte du roi.
   
Guet
 

Droit seigneurial de guet et de garde qui contraignait les censitaires à veiller à la sûreté du château seigneurial. Au XVe siècle, ce droit se transforma en versement d'une somme modique payable en argent.

   
Guet de la mer
 

Institué par une ordonnance de 1681, il concernait les habitants des paroisses situées à moins de 2 lieues de la mer tenus d'assurer la surveillance des côtes. Sexagénaires, syndics et collecteurs en étaient exemptés.

     
Hallage
 

Droits perçus par le seigneur ou le roi sur les denrées vendues sur les foires et marchés, principalement les grains. (= minage)

   
Halles
  Places publiques servant de marchés pour les différentes denrées. Paris avait sa halle aux grains, aux vins, aux veaux, aux draps, aux cuirs, au beurre....
Les ports, quais, halles et marchés de Paris ont souvent servi de prétexte à l'institution de nombreux offices parfois étranges comme les rouleurs de tonneaux, les contrôleurs de poissons, les essayeurs de beurre et de fromages.... Ils furent source d'importants revenus pour la monarchie surtout à la fin du règne de Louis XIV.
   
Haro
  Coutume de Normandie qui voulait qu'en cas d'attaque, d'insultes ou de violences portées contre quelqu'un, cette personne crie "haro !"pour demander une protection publique. Quiconque se trouvait alors à proximité était contraint d'interrompre ce qu'il faisait pour se saisir du malfaiteur. A défaut, il devait une amende au seigneur, amende qui portait également le nom de "haro".
   
Havage
  Droit qui consistait à prendre dans tout sac de grains apporté au marché autant de grains que sa main pouvait en contenir. Le vendeur qui avait "payé" ce droit était alors marqué à la craie. Les bourreaux en bénéficiaient .
   
Haut conduit
 

Droit de péage intérieur levé en Lorraine pour la réparation et l'entretien des grands chemins. La province étant partagée en 5 districts, il se prélevait au passage des marchandises d'un district à un autre.

   
Herbage
 

* droit d'usage dans les bois d'autrui pour le pacage des bestiaux (le seigneur pouvait prendre une bête à laine sur 10, 20 ou 25 qui pacageaient dans sa seigneurie).
Ce droit s'appliquait surtout en Picardie et dans les pays avoisinants.

   

Hiérarchie des corps de ville

 

L'ancien régime, très attaché aux honneurs et préséances avait établi une hiérarchie correspondant à une réalité sociale (qui a pu varier selon les époques et les lieux) :
* Clergé
* Noblesse (haute et moyenne)
* Officiers de justice royale
* Officiers de finances
* Juges seigneuriaux
* Avocats & procureurs (avoués)
* Notaires & greffiers
* Huissiers,
* Sergents
* Négociants & marchands
* Gens de métiers (par corporations, maîtres et compagnons. Les métiers requérant des compétences techniques particulières étant en tête - bijoutiers, bouchers…)
* Salariés, agriculteurs
Certaines de ces catégories s'affrontent quant à leurs droits respectifs ou prérogatives (notaires/huissiers ; cordonniers/sabotiers ; tisserands/sayeteurs ; médecin/chirurgien)

   

Hommage

 

Acte dû à chaque mutation par lequel un vassal donne sa foi à son seigneur immédiat. Cet acte est enregistré pour permettre au roi de disposer d'un état de ses vassaux, mais surtout pour percevoir une taxe correspondant à la déclaration, de dénombrement
En principe il s'agit d'une démarche personnelle, mais dès le XVIIe siècle ce n'est plus qu'une simple formalité remplie par procuration par un membre du bureau des finances qui rendait les hommages au roi au nom de ses clients.

   

Indire (droit d')

 

Droit féodal par lequel le seigneur pouvait doubler certaines impositions dans les cas suivants :
* le départ du seigneur à la croisade
* son emprisonnement pour fait de guerre,
* le mariage de sa fille,
* son accession à la chevalerie

     
Intendant
  Représentant du pouvoir royal dans une province et principal rouage administratif des 17e et 18e siècles. Issus des maîtres de requête, dont la fonction s'est peu à peu sédentarisée, ils sont apparus pour la première fois en Bourgogne en 1592. (Troyes en 1594, Limoges en 1596, Poitiers en 1617),
Après une période d'adaptation au cours de laquelle leurs missions sont restées temporaires et limitées les intendants ont alors réuni les pouvoirs de justice, de police et de finances. Ils ne se bornait plus à surveiller les autres officiers, mais les avaient remplacés. D'inspecteur, il devient administrateur et le pouvoir royal reprend le pouvoir dans les provinces.
Sous Richelieu, ils ont pour mission de "connaître de toutes injustices et oppressions que les sujets du roi pourraient souffrir des officiers et ministres de la justice par corruption, négligence, ignorance ou autre..."
Bien sûr, ils sont détestés des cours souveraines et de la noblesse et l 'un des plus grands désirs de la Fronde fut de s'en débarrasser.
Mais c'est sous Colbert que la fonction a pris vraiment pris toute sa dimension. Les intendants sont alors devenus les agents les plus dévoués du pouvoir royal, nommant eux mêmes leurs subdélégués. Leurs attributions sont alors quasiment illimitées :
* finances et répartition des impôts (droits domaniaux, taille...)
* agriculture, industrie, ponts & chaussées, arts & métiers, commerce & marchés, police & ordre public, approvisionnements, état sanitaire, moralité publique & assistance, recrutement des troupes, logements des gens de guerre, milices, étapes, soldes, affaires ecclésiastiques, collèges, librairie, universités, administration municipale.... tout les concerne et ils s'occupent de tout.
* justice : ils représentent la justice royale et sont au-dessus des tribunaux ordinaires que la justice ordinaire néglige (crimes & violences des gentilshommes ne restent pas impunis), ils entrent dans les tribunaux comme bon leur semble car ils sont chargés d'informer le roi de tous les abus qui s'y commettent.
* ils animent l'économie provinciale en embellissant les villes, en veillant à l'amélioration de l'agriculture et- de l'élevage, à l'introduction de cultures nouvelles, au bon fonctionnement des manufactures royales....
* Au 18e siècle, ils s'efforcent de trouver des solutions aux problèmes de disettes, maladie et pauvreté, ils créent des ateliers de charité pour les chômeurs, améliorent les conditions de vie dans les prisons et les hôpitaux...
Sous Louis XVI, la monarchie est souvent discréditée. Hommes du roi, les intendants subissent de plein fouet ce discrédit, car malgré l'importance de leur tâche et leurs compétences, aucune assemblée représentative n'est là pour rendre compte de leur travail ou appuyer leurs efforts. C'est cette énorme lacune qui poussera Louis XVI et son administration à créer les Assemblées provinciales de 1787.

Law dira d'eux : "vous n'avez ni Parlements, ni Etats ni gouverneurs, je dirais presque ni roi ni ministres : ce sont 30 maîtres des requêtes commis aux provinces de qui dépendent le bonheur ou le malheur de ces provinces, leur abondance ou leur stérilité".

     
Issues
  * Droits de lods et ventes partagés entre vendeur et acquéreur qui avait cours dans les coutumes d'Anjou et du Maine.
* Droit seigneurial dû par tête ou peau de bétail emmenée hors d'une ville.
   
Jallage
 

Droit seigneurial sur le vin vendu au détail et donnant au seigneur le droit de prélever une certaine quantité de ce vin. (= afforage)

   
Julie (ou juglerie)
 

Droit payable en espèces ou nourriture par tous les nouveaux mariés dans certaines provinces comme le Berry où il était établi au profit de l'Hôtel-Dieu de Bourges

   
Jurats
 

Officiers municipaux de la ville de Bordeaux. Ils étaient 6 sous l'ancien régime : 2 avocats, 2 gentilshommes et 2 bourgeois ou négociants. Nommés pour 2 ans, ils étaient renouvelés par moitié tous les ans. Ce terme de jurat se retrouve dans presque tout le bordelais et une partie de la Gascogne (Dax, Pau...)

   
Jurés
 

Désigne les membres d'une jurande, mais peut être parfois synonyme de consul ou échevin. Valenciennes avait ses jurés.

   
Justice seigneuriale
 

La justice seigneuriale faisait partie intégrante de la seigneurie car c'est par elle que s'exerçait le pouvoir seigneurial. Propriétaire terrien, le seigneur dirigeait la communauté et exerçait la justice au dernier échelon après les bailliages et les sénéchaussées. Hiérarchisées, les justices seigneuriales avaient trois degrés dont les pouvoirs étaient plus ou moins étendus, à savoir la haute, la moyenne et la basse justice mais toutes dépendaient du roi qui seul pouvait en concéder de nouvelles.
Le seigneur plaidait par l'intermédiaire de son procureur fiscal mais pouvait parfois plaider lui-même en son nom. les juges seigneuriaux avaient un sceau pour sceller leurs sentences et des sergents pour les mettre à exécution.
Les justices des duchés & comtés-pairies & autres grandes terres titrées sont au même titre que les simples justices, des justices seigneuriales mais elles relèvent directement du parlement. Les juges de ces justices pairies prennent le titre de lieutenant-général.
A la fin de l'ancien régime, le nombre de ces justices n'a pas faibli mais leur rôle est devenu insignifiant et les cahiers de doléances de 1789 les ont souvent accusées d'incompétence et de corruption.

   
Justice (haute)
  Le juge du seigneur haut-justicier connaît toutes causes en matière civile lorsque le défendeur est son sujet. Il nomme tuteurs & curateurs, émancipe, appose les scellés, dresse inventaire, et rédige des décrets. Il connaît des causes l'opposant à ses sujets, pour ce qui concerne les domaines, droits, revenus ordinaires & casuels de la seigneurie, mais ne peut connaître celles qui concernent le domaine du roi, les officiers royaux, ou les dîmes à moins qu'elles ne soient inféodées.
Compte-tenu de son droit à condamner à toutes sortes de peines afflictives, y compris à mort, il doit avoir des prisons sûres, fourches patibulaires, piloris, poteaux à mettre carcan…
Le juge haut-justicier exerce aussi la police & la voirie.
   
Justice (moyenne)
  Comme la haute justice, la moyenne connaît de toutes les causes concernant les droits & devoirs dus au seigneur, Elle a pouvoir de condamner ses sujets à concurrence d'une amende déterminée par la coutume mais elle ne peut rédiger de décret.
Elle a la police des chemins & voirie publique, l'inspection des poids & mesures ; elle peut faire mesurage & bornage, faire élire des messiers, condamner à l'amende pour cens non payé.
En matière criminelle, les coutumes ne sont pas uniformes : certaines lui donnent seulement le pouvoir de connaître des délits légers dont l'amende n'excède pas 60 sols, mais au-delà la haute justice la plus proche prendra le relais. D'autres coutumes attribuent au moyen-justicier la connaissance de tous les délits qui autres que ceux entraînant peine de mort. Enfin, celles d'Anjou, Touraine & Maine, lui attribuent tous pouvoirs, y compris la condamnation à la peine capitale.
   
Justice (basse)
  La basse justice connaît des droits dus aux seigneurs, ainsi que de toutes matières personnelles entre les sujets du seigneur jusqu'à 50 sols. Elle exerce la police dans son territoire jusqu'à concurrence d'une amende de 10 sols. Lorsque le délit requiert une amende plus forte, le bas-justicier doit en avertir le haut-justicier et prélever six sols sur l'amende adjugée par le haut-justicier.
Le bas justicier a droit de mesurage & bornage
   
Juveigneur
  Les juveigneurs étaient les puînés des familles nobles : la coutume de Bretagne attribuait les deux tiers d'un héritage au puîné (garçon ou fille), mais en quelques localités de Bretagne, Flandre, Alsace, Artois, Picardie un droit de juveignerie qui s'appliquait à tous attribuait au dernier né, fille ou garçon, l'héritage de toute la terre patrimoniale, à l'exclusion des aînés.
Cette coutume, probablement issue des pratiques nomades de temps beaucoup plus anciens considérait qu'à mesure que les aînés étaient en âge de mener la vie nomade et de commercer, ils quittaient alors la maison paternelle pour s'installer ailleurs. Le dernier né, qui souvent se retrouvait seul avec son père dans la maison était donc son héritier naturel.
     

Lauret

 

Droit perçu à Marseille sur les grains et farines consistant en 1 denier par charge de 5 émines et au-dessus (1 émine = 38,7 litres) et de 1 obole par charge de moins de 5 émines. (s'ajoutait au piquet)

   
Leyde
 

Droit seigneurial perçu sur les marchandises apportés sur les foires et marchés en contrepartie de l'obligation des seigneurs d'entretenir les lieux en bon état et de fournir les poids et mesures nécessaires. Ses taux et mode de perception pouvaient être très divers.

   
Lies et passeries
 

Convention conclue dans les Pyrénées entre les habitants de chaque côté d'une vallée pour régler l'usage des pâturages, eaux, bois, assurer la paix (même en cas de guerre franco-espagnole), commercer en fréquentant foires et marchés.

   
Liève
 

Extraits de papier terrier ou registres sur lesquels les seigneurs ou leurs agents inscrivaient les sommes et valeurs reçues de leurs censitaires. Ces derniers étaient souvent les premiers à réclamer cette inscription de peur d'avoir à payer une seconde fois.

   
Lods & ventes
 

Droit seigneurial très productif qui s'appliquait lors de la vente d’un bien roturier tenu en censive. D’importance variable selon les régions, il correspondait en moyenne au 12ème de la transaction et était payable en argent, mais n'était que du 6ème à Périgueux, 8ème à Bordeaux alors qu'en Normandie, ce droit s'appelait 13ème bien que sa valeur réelle fut du 12ème.

   
Mainmorte (droit de)
  Situation de ceux qui vivaient dans une condition proche du servage. Ce droit stipulait que les paysans mourant sans enfants ne pouvaient disposer par testament des biens qu'ils tenaient de leur seigneur ce dernier étant leur seul héritier. Leur main était alors dite "morte".
S'ils avaient des enfants, l'héritage du défunt ne pouvait être conservé par ses descendants que moyennant une taxe. A la fin du 18e siècle il restait environ 140 000 mainmortables dans le royaume
Ces main-mortes se trouvent essentiellement dans les coutumes voisines des pays de droit écrit, comme en Bourgogne, Nivernais, Bourbonnais, Auvergne. (voir aussi Bordelage)
   
Mainé (ou maineté)
 

" Mainé " est synonyme de puîné ou cadet. Le droit de maineté était un avantage accordé par plusieurs coutumes au plus jeune enfant dans les successions paternelles et maternelles en leur accordant le droit de choisir le meilleur des immeubles se trouvant dans la succession. Le terme était surtout employé dans le Cambrésis, les châtellenies de Lille, Cassel et à Valenciennes. Dans certaines coutumes, le mainé ne s'adressait qu'aux puînés mâles.

   
Maire
  Officier du seigneur dans une communauté d'habitants. Il peut y avoir plusieurs maires si une même localité est partagée en plusieurs seigneuries. Selon les endroits, le seigneur le désigne seul ou accepte une participation de l'assemblée des habitants qui propose une liste de noms.
Le maire veille au maintien du régime seigneurial : il décide, juge, perçoit au nom du seigneur. En contrepartie, il bénéficie de nombreuses franchises.
   
Mandement
 

* Circonscription territoriale groupant plusieurs paroisses ayant des pâturages, alpages, communs.
* Ecrit adressé par un évêque à ses diocésains et par lequel il donne ses instructions

     
Mandeur
  A Lyon, on nomme mandeurs les sergents de ville ou huissiers qui marchent devant le Prévôt des Marchands & les échevins, avec leurs verges & l'écusson brodé des armoiries de la ville sur leurs mandilles ou casaques.
     
Marches communes
  17 paroisses indépendantes situées à la lisière du Poitou, de l'Anjou et de la Bretagne qui jouissaient d'importants privilèges. Leurs appels étaient aux choix des justiciables, soit reçus par Rennes, soit par Paris.
     
Marque des toiles
  Perception d'un sol sur chaque pièce d'étoffe produite qui devait attester de la bonne qualité de la marchandise et qui était versée au profit de l'hôtel de ville de St Quentin (Picardie)

   

Marguillier

 

Membre laïque du conseil de fabrique chargé de l'administration des revenus de la paroisse. Elus parmi les notables de la ville, ils réglaient le tarif des bancs d'église, des inhumations, nommaient bedeaux, sonneurs et prédicateurs. Ils avaient avec le curé la garde des clés et des ornements de l'église, et souvent, avaient le rôle du "magistrat municipal" chargé des mêmes fonctions que le syndic. (voir communauté)

   
Marronnage
 

Droit d'usage autorisant les villageois à prendre du bois mort dans une forêt pour construire ou fabriquer bâtiments, outils, haies, tonneaux....

   
Masphening
 

Impôt alsacien sur les boissons vendues par les cabaretiers.

   

Mercuriales

 

* Relevé périodique des prix des céréales et autres denrées comestibles sur une foire ou un marché
* Discours devant les chambres d'un Parlement où le procureur général rappelait ses devoirs à la compagnie et les choses à éviter.

     
Messerie (droit de)
 

Droit pour le seigneur de nommer des gardes "messiers" pour la surveillance des moissons, des vignes.

   

Mesure (droit de)

 

Droits qu'avaient le seigneur de définir et contrôler les poids et mesures dans son fief.. Ce droit seigneurial a été la cause de grands désordres tant ces mesures étaient nombreuses, disparates et surtout néfastes au commerce. A titre d'exemple, le boisseau, mesure de capacité, était le double du setier, lui-même le douzième du muid. 3 boisseaux formaient un minot, et 4 minots un setier. Le muid contenait donc 48 minots, et le minot, 72 litres. Muids et minots étaient la mesure partout en vigueur pour le sel et il était admis qu'un minot de sel devait peser entre 96 et 100 livres. Le muid contenait donc 3456 litres. Mais il y avait bien d'autres muids, pintes, pot, pipe, ruche, queue, scandal, once, quarteron, aune, brasse, lieue, perche, journal, sadon..... et l'on pourrait en citer à l'infini.
L'uniformisation a longtemps été un voeu général, mais les coutumes étaient tellement bien implantées que lorsqu'elle a eu lieu les populations ont encore mis de nombreuses années à assimiler le nouveau système pourtant plus simple.

   

Minage (droit de)

 

Droit perçu par le roi, un seigneur ou une municipalité sur les grains et autres marchandises vendues dans les foires et les marchés. En théorie, il s'agissait d'un droit de mesurage créé pour protéger les consommateurs des fraudes, mais dans les faits les droits de minage éloignaient les marchandises des marchés et les taxes se retrouvaient alors dans les droits d'octrois perçus par ailleurs. Suspendu par Turgot en 1775, le droit de minage n’avait pourtant pas totalement disparu à la veille de la révolution (synonyme : hallage)

   
Miséricorde
 

Association lorraine établie dans les tribunaux pour le soulagement et l'assistance judiciaire des prisonniers. Elle se composait d'avocats et magistrats, procurait vivres, vêtements et soins aux détenus et assistait les pauvres dans leurs affaires civiles. Ses ressources provenaient des quêtes effectuées en robe par ses membres dans les églises.

   
Miseur
 

Nom donné en Bretagne aux receveurs et trésoriers des communautés d'habitants. La charge étaient peu enviable et peu enviée car elle exposait à de lourdes obligations et souvent à de graves ennuis.

     

Mistral

  T. n.m. Nom d'un Officier dans le Dauphiné, qui rendoit la justice aux habitans d'une terre. Il ne paroît pas que le Mistral rendit la Justice en Dauphiné, si on en excepte ceux que les Archevêques & les Comtes avoient établis dans Vienne. Le Mistral d'ordinaire faisoit la recette des droits seigneuriaux tant fixes que casuels. Quelquefois aussi il étoit chargé de la culture des fonds.
La mistralie étant la charge, juridiction, office, dignité de mistral.
   
Monéage (fouage & monéage)
 

Droit féodal accordé aux seigneurs pour qu'ils ne changent pas de monnaie. Il se levait par feu et était surtout en usage en Normandie, levé par les collecteurs de taille pour être remis au fermier du domaine.

   
Montre
 

Sous l'ancien régime, "montre" a le sens de "revue" et par extension désigne la solde payée pendant la revue.
Il peut également désigner une somme distribuée pour quelque service comme par exemple, l'indemnité versée aux membres des Etats du Languedoc est la montre.

   
Mortaille, mortaillables
 

Serfs à la mort desquels le seigneur héritait de tous leurs biens meubles et immeubles s'ils ne laissaient pas de parents vivant avec eux. La rigueur de ce droit s'était toutefois considérablement allégée et au XVIIIe siècle, les enfants en apprentissage, faisant leurs études ou servant une cure ne perdaient pas leur qualité de "communier" et héritaient.

   
Moulin banal
 

Machine servant à piler ou broyer des grains qui dépendait du seigneur. Tous ceux habitant dans l'étendue de la seigneurie étaient obligés de venir y moudre leur blé.

   
Mouture
  Prélèvement opéré à titre de rétribution par le meunier sur les grains qui entrent au moulin ou sur la farine qui en sort.
   
Municipalité
 

Sous l'ancien régime les municipalités perdent de leurs pouvoirs au profit des intendants, à la grande satisfaction des citoyens souvent opprimés par ces oligarchies locales. Diverses ordonnances réduisent leurs pouvoirs (aliénations des biens communaux interdites, emprunts interdits, comptes à remettre à l'intendant...).
Les modes d'élection des officiers municipaux, qu'ils se nomment consuls, échevins, maires, capitouls, jurats...., étaient très variés allant de l'élection par une assemblée d'habitants, de notables, de délégués des corporations....par la présentation de candidats dont certains seront choisis par les membres en poste, voire même parfois par tirage au sort...
En 1692, le roi érigea en office les postes de maires, puis créa des offices de lieutenants de maires... Dès lors, création puis suppression de charges municipales fut un procédé très prisé.
En 1764 et 1765 2 édits tentèrent d'uniformiser l'organisation municipale en spécifiant leur organisation et les formes sous lesquelles les villes pourraient emprunter et tenir leur comptabilité. Les communes furent groupées en 3 catégories : + 4 500 habitants, 2 000 à 4 500 habitants, - 2 000 habitants et pour chacune d'entre elle fut défini un nombre d'officiers, le nombre de notables présents à l'assemblée d'habitants… Dans les villes importantes de plus 4 500 habitants, le maire devait être choisi par le roi ou un seigneur exerçant la haute-justice.
Jusqu'à la révolution, ces édits ne furent que très partiellement suivis et de nombreuses particularités subsistaient. (Voir commune jurée)

     
Naisage (nuizage)
  Droit de faire rouir le chanvre dans un étang ou une rivière
   
Pailleu (droit de)
  Prélevé sur les habitants dont la récolte a produit assez de paille pour permettre de faire un "pailler", petit fagot assez léger qu'un homme doit être capable d'emporter seul.
     
Octroi
 

Droits levés par certaines municipalités sur les marchandises de consommation locale (boissons, bétail à pied fourché, suif, chandelle, bois et matériaux de construction, parfois le blé et la farine...) Si à l'origine, ils étaient perçus au profit des communautés urbaines sur autorisation du roi, ce dernier, confronté aux besoins de l'état en argent frais, ne tarda pas à se les approprier : en 1647 le doublement des octrois collectés par les fermiers est décidé. Ils en reversent ensuite 50 % aux municipalités.
Les droits les plus importants sont prélevés sur le vin, ceux sur l'abattage des animaux arrivant en seconde position.
Les villes, considérant qu'ils freinaient le commerce n'aimaient pas les droits d'octrois et répugnaient à en créer de nouveaux d'autant plus que la fraude était considérable et que trop de privilèges étaient accordés à certains bourgeois et nobles.

   
Paqueage
 

Droit que l’on payait au seigneur pour le pâturage des bêtes de labour

   
Parage
  Mode de tenure stipulant que lorsqu'un fief était partagé entre plusieurs frères, seul l'aîné rendait hommage au seigneur pour la totalité du fief. Le parage existait dans les coutumes de Bretagne, Normandie, Touraine, Maine, Anjou, Angoumois.
   

Parcours

 

Droit réglé par la coutume qui permet aux communautés d'envoyer paître leurs bêtes sur les terres des communautés voisines au moment de la vaîne pâture.

   
Péage
 

Droit seigneuriaux apparentés aux octrois que l'on payait pour emprunter un chemin ou passer un pont. En principe, ce droit s'accompagnait d'un devoir d'entretien du seigneur péager, mais dans les faits cette contrepartie était souvent négligée ou insuffisante.
En 1567, sur la Loire, entre Nantes et Nevers, on recense quelque 120 péages différents.
A partir du 17e siècle la monarchie s'en inquiète et tente de prendre le contrôle de ces droits par l'intermédiaire des maîtres des Eaux et Forêts ou des intendants et au 18e siècle par la création d'une "Commission des péages" issue du Conseil d'Etat. Beaucoup furent supprimés mais à la veille de la révolution il en restait encore environ 600 sur le territoire français.

     
Picorée
  Droit existant dans certaines localités de Flandre stipulant que les pauvres de ces communes seraient, pour les moissons, répartis entre les fermiers afin d'en effectuer les travaux pour un salaire équivalent à une gerbe sur 22 ou 25.
   
Pied fourché
 

Les droits perçus sur le bétail à pieds fourchés étaient des droits d'aides levée à l'entrée de Paris et diverses autres villes. Plus des 3/4 de ces droits étaient perçus par la ferme générale, le reste étant réparti entre les municipalités et hôpitaux.

   
Piquet
  Droit d'octroi levé dans plusieurs villes de Provence et notamment à Marseille sur les grains et farines, voire même sur la viande et le vin. Il se substituait alors aux capitation, vingtième, dixième...
     

Police

 

Service à l'origine local puisqu'il appartenait aux prévôts, baillis, juges seigneuriaux.... Peu à peu une certaine centralisation s'imposa : dès 1389, une ordonnance donne au Prévôt de Paris le droit de poursuivre et arrêter les malfaiteurs dans tout le royaume et en 1586, une autre ordonnance établit des commissaires de police dans toutes les villes de Parlement, Présidial et bailliage avec mission de sanctionner les infractions, visiter les poids et mesures, faire paver les rues, arrêter les vagabonds... et en 1667, apparaîssent les "lieutenants généraux de police" dont les fonctions étaient très étendues que ce soit en matière de répression (sédition, désordres, recherches pamphlets et libelles, moeurs, mendiants), surveillance (sûreté publique, contrôle des hôtelleries, commerce), organisation (ordre dans les cérémonies publiques, règlements sanitaires...)

   
Pont de Joigny
  Droit d'Aides sur le vin passant sur ou sous le pont de Joigny en compensation de l'exonération de subvention accordée aux élections d'Auxerre, Mâcon, Bar sur Seine, Joigny, Tonnerre et Vézelay.
     
Pont de Meulan
  Droit d'Aides établi sur toutes les marchandises qui passaient sur ou sous le pont de Meulan.
   
Ports & havres
 

Droit de traite perçu dans certains ports bretons à l'entrée et à la sortie de certaines marchandises.

   
Préage
 

Droit seigneurial pratiqué en Touraine donnant au seigneur le droit de faire pacager ses bestiaux dans les prés appartenant à ses censitaires.

     

Préciput

 

* Avantage conféré à un époux par le contrat de mariage ou à un héritier par testament.
* somme attribuée au trésor royal par la province du Languedoc en contrepartie de la perception de l'Equivalent par les Etats de la province.

     
Préteur
  Nom donné à des magistrats municipaux de quelques villes d'Alsace, notamment Strasbourg.
   
Prévôt (origines)
 

A l'époque féodale, il s'agit de l'agent local du roi en charge des affaires courantes. Si dans le nord, ce sont des prévôts, dans le sud, ils portent le nom de bayles ou viguiers. Le prévôt a un ressort étroit mais une compétence quasi-universelle : il rend la justice, lève les contingents militaires et perçoit le revenu du domaine.
D'abord pris dans la noblesse, ils ont ensuite été recrutés par le système de la ferme (adjudication au plus offrant de la charge) mais étant donné leur intérêt pour leurs finances personnelles au détriment de celles de la commune, le roi a transformé leur charge en régie de manière à pouvoir contrôler leurs comptes.
Au 13e siècle, le roi ayant toujours des difficultés à contrôler ses prévôts créa de nouveaux agents pour les garder à l'oeil : les baillis.

   
Prévôté
 

Tribunaux royaux de première instance au même titre que les vicomtés en Normandie, les vigueries de Provence, ou les châtellenies d'Ile de France et de Champagne situés en dessous des bailliages et sénéchaussées, mais au dessus des simples justices seigneuriales....
Leur compétence, réglée par l'édit de Crémieu (Dauphiné) en 1536 consistait à connaître en première instance les causes ordinaires civiles des non nobles et des ecclésiastiques de leur circonscription, et en général de toutes causes non réservées aux baillis, sénéchaux ou autre juges...
En 1749, les prévôtés établies dans un bailliage ou un siège présidial furent supprimées, leur compétences transférées à l'une ou l'autre de ces 2 juridictions.

   

Prévôté de Nantes

 

Droit de douane généralement du quarantième sur tout ce qui entrait ou sortait de Nantes par la mer.

   

Province

 

Division de la France correspondant à une unité particulière en termes de moeurs, esprit, coutumes, régime fiscal... A l'approche de 1789, les provinces semblèrent revendiquer une certaine autonomie mais elles n'avaient pas alors d'existence officielle et s'effaçaient sous les gouvernements, généralités, ou ressorts juridiques (avec lesquels elle ne correspondait souvent pas).

   
Pulvérage
  Droit seigneurial du Dauphiné sur les troupeaux de moutons qui passaient sur les terres d'un seigneur, qui tire son origine de la poussière qu'ils soulevaient et de la nourriture qu'ils prenaient au passage
   
Rachat
 

* lorsqu'une terre tenue en censive changeait de main autrement qu'en ligne directe ou par vente, le seigneur prélevait le droit de rachat (sauf en cas de retrait).
* droit perçu en pays de petite gabelle sur le poisson salé importé des pays exempts
* souvent, la monarchie imposa aux redevables le rachat d'un droit ou d'un impôt. En principe, contre une somme fixe et supposée définitive, le contribuable s'exonérait des versements périodiques qui auraient normalement du intervenir dans le futur.

   
Recherche
  La recherche, menée par la Cour des Aides avec des experts arpenteurs consiste à visiter et estimer les fonds qui composent les diocèses civils des pays d'Etats.
C'est sur cette recherche que l'on règle la portion de l'imposition générale que chaque communauté doit payer.
L'étape suivante sera la répartition par feu à partir du compoix ou cadastre de chaque communauté.
     
Recommandaresse
 

Femme préposée par le lieutenant général de police de Paris pour tenir un bureau des nourrices

   

Remontrance

 

Droit revendiqué par le parlement de discuter une ordonnance ou un édit avant son enregistrement. Le roi pouvait répondre par une lettre dite de "jussion" ordonnant au parlement de procéder à l'enregistrement. Par contre, en cas de renouvellement des remontrances, le monarque imposait sa décision en se rendant personnellement au parlement.

   
Rouage
 

Droit seigneurial levé sur les voitures destinée à l'entretien des routes et chemins. A l'époque moderne, il s'agit d'un droit d'aides prélevé pour chaque roue de chariot transportant du vin

   

Ruraux

  Surtout utilisé en pays de taille réelle, et particulièrement en Languedoc pour qualifier des biens roturiers par opposition aux biens nobles.
     

Seigneurie(XVIIe-XVIIIe)

 

La seigneurie peut être définie comme un territoire dont la possession procure une délégation de pouvoir tout en conférant à son propriétaire une dignité particulière.
Souvent appelée "terre, fief et seigneurie" il s'agit en fait de la possession simultanée d'un fief, d'une juridiction et d'un domaine :
* terre : domaine réservé du seigneur qu'il exploite lui-même ou fait exploiter
* fief : il s'agit alors de la tenure, parcelle de terre concédée par le suzerain à un vassal en échange de sa foi et hommage et de certains services. L'ensemble, de forme pyramidale avait à la base de simples seigneurs sans vassaux tandis qu'au sommet le roi était "suzerain des suzerains". Entre les deux, la lignée pouvait être longue, ou au contraire être réduite au minimum, de simples seigneuries pouvant relever directement de la couronne sans autre intermédiaire.
* seigneurie : justice publique avec les pouvoirs de commandement et police qui en découlaient.
Les justices seigneuriales étaient patrimoniales, vénales et héréditaires mais au fil du temps le pouvoir royal a de moins en moins supporté que cette puissance lui échappât et restreint leur compétence.

   

Sénéchal

 

Officier royal équivalent au bailli dans certaines régions qui était chef de la justice. Le mot se rencontrait surtout dans le Languedoc et en Bretagne.

   
Sénéchaussée
 

Tribunal & territoire de la juridiction d’un sénéchal. Celui-ci, officier royal, administre et entretient la justice mais ne la rend pas. Il y a des sénéchaussées royales et des sénéchaussées seigneuriales : ces deux sortes de sénéchaussées sont réglées comme les bailliages.

A partir du XVIIe siècle, les fonctions administratives des sénéchaux sont aux mains de leurs lieutenants généraux (juges-mages dans le sud) et la charge de sénéchal ne confère plus guère à son titulaire que des privilèges honorifiques.

   

Servage

 

Condition intermédiaire entre l'esclavage et la liberté, le serf était "taillable et corvéable à merci",
* de mainmorte, c'est à dire incapable de transmettre la succession de ses biens meubles et immeubles à d'autres qu'à ses enfants et à la condition que ces derniers vivent sous le toit familial.
* de suite, c'est à dire qu'il restait sous l'autorité de son seigneur en tous temps et en tous lieux
* de formariage
On distingue également la servitude réelle liée à un bien qui touchait ceux qui possédaient ce bien servile mais disparaissait avec l'abandon du bien ou en cas de changement de résidence, et la servitude personnelle, qui elle, restait attachée à la personne indépendamment de toute résidence. Héréditaire, elle se communiquait entre époux.
Au XVIIIe siècle, la condition de servage s'était néanmoins considérablement adoucie. Elle n'existait plus que dans la Marche, l'Auvergne, le Bourbonnais, le Nivernais, la Bourgogne et la Franche Comté (et encore, souvent il suffisait d'abandonner l'héritage mainmortable pour s'en affranchir).

   

Souage

 

Droit dû en quelques endroits au roi ou au seigneur, sur chaque feu, maison ou famille. Il se paye en argent ou en grain, suivant la disposition des coutumes

   
Subsides
 

Impôts directs votés par les Etats de Bourgogne.

   
Subvention
  En Alsace, imposition qui correspond à une taille réelle d'après un cadastre. Elle permettait d'acquitter les abonnements à la capitation, au vingtième, aux différents autres droits royaux tout en assurant les revenus de la province (épics du Rhin, Ponts & chaussées, fourrages...)
   
Subvention
  Equivalent de la taille que l'on trouvait en Lorraine levée
* dans les campagnes à partir d'un "pied certain" correspondant au terrain nécessaire pour exploiter une charrue (environ 30 à 40 livres) ou le profit moyen d'un manoeuvre alors imposé entre 7 et 10 livres.
* dans les villes d'après la richesse supposée des habitants et le nombre de corps de métiers
     

Subvention & subsistances

  Taxe prélevée dans certaines villes (Reims, Troyes, Bourges, Caen...) initialement prévues pour payer l'entretien des troupes et les dettes municipales.
   

Syndic

 

Le syndic d'une communauté d'habitants est chargé d'en défendre les intérêts et d'agir en justice pour son compte. Les diocèses civils des pays d'état avaient leurs syndics mais le mot s'appliquait surtout aux agents des communautés rurales qui n'avaient ni maire ni municipalité et qui étaient nommés selon la coutume locale.

   
Table de mer
  Droit de traite établi à l'entrée et la sortie du port de Marseille équivalent à environ 10 % de la valeur des marchandises voyageant par mer.
   
Tablier de la Rochelle
  Droit de traite levé sur les marchandises sortant du port de La Rochelle
   
Terrage
  C'est un prélèvement seigneurial direct, proportionnel à la récolte, et opéré par l'agent du seigneur sur la récolte d'un tenancier après celui de la dîme. (équivalent du champart). Dans le Berry, la quantité était de 10 gerbes sur 100.
Terrier
  Registre contenant le dénombrement des particuliers qui relevaient d'une seigneurie avec leurs obligations, et leurs redevances. Sous l'ancien régime la grande difficulté était leur mise à jour. Des édits ont tenté de la réglementer en instituant dans certaines provinces une obligation de mise à jour tous les 20 ans (Auvergne, Bourbonnais, Lyonnais, Forez, Beaujolais, Mâconnais). A Paris, et dans les autres provinces la mise à jour ne devait s'effectuer que tous les 30 ans.
   
Tierce (droit de)
 

Droit pour le seigneur de prélever un tiers du prix de vente de la vente de bois relevant de sa seigneurie. La tierce était souvent associée au danger même si la tierce pouvait exister sans le danger, ou le danger sans le tiers.

   
Tiers coutumier
 

Terme propre à la Normandie pour désigner ce qui était ailleurs la légitime.

   

Tiers lods

 

Droits pour le roi ou les seigneurs haut justiciers de s'appropirer un tiers des lods et ventes dus lors des ventes de prés sous prétexte qu'ils fournissaient l'eau pour irriguer ces prés. Ces droits étaient en usage dans le Lyonnais, le Forez et le Dauphiné.

   

Tonlieu

 

Droit seigneurial sur les marchandises transportées par terre ou par eau. Le tonlieu était un droit de péage exigé aux ponts et aux bacs, ainsi qu'un droit de marché payé par les marchands pour avoir le droit d'étaler leurs marchandises sur les foires et les marchés

   
Tonneau picard
  Droit d'Aides qui était appliqué à tout tonneau de vin entrant en Picardie
   
Traite d'Anjou
  Droit de traite concernant les marchandises qui sortaient d'Anjou vers la Bretagne.
   
Traite domaniale
  Droit de traite appliqué à la sortie des pays d'Aides pour l'entrée dans les pays qui n'étaient pas d'Aides.
     
Traite d'Arzac
  Droit de traite équivalent à la foraine levé à la sortie des Landes et du Pays de Chalosse sur les marchandises à destination de Bayonne, Labour, Béarn et de l'étranger, sauf sur celle en provenance des 5 grosses fermes.
   
Traite de Charente
  Droit de traite prélevé sur les marchandises entrant en Saintonge ou en sortant par la Charente, la Guyenne, l'Aunis ou le Poitou et dont les taxes prélevées étaient très diverses selon les marchandises et lieux de passage.
   
traite domaniale de Bretagne
  La traite domaniale de Bretagne était en 2 volets :
* la traite dite "morte" par eau, mer, ou terre sur toutes les marchandises sortant de Bretagne
* la traite dite "vive" appliquée dans le comté de Nantes sur l'entrée/sortie des bestiaux et des grains.
   
Trépas de Loire
  Droit de traite qui se levait sur toutes les marchandises montant, descendant ou traversant la Loire de Candes à Ancenis, à l'exception des marchandises destinées à la consommation d'Angers.
   

Treizième

  Nom donné en Normandie aux droits de mutation généralement appelé lods et ventes. En réalité, le treizième n'était que du douzième, soit 1 sol par livre.
   

Triage

 

Droit seigneurial institué par une ordonnance de 1669, qui permet au seigneur de s'approprier en toute propriété le tiers des bois et pâturages communaux, ceux ci n'étant réputés qu'usagers. Cette reprise ne pouvait se faire qu'à deux conditions :
* que le communal a été concédé gratuitement aux habitants (il n'est pas grevé de cens)
* que les 2/3 restants suffisent aux besoins de la communauté. Les deux conditions, très difficiles à interprêter, entraînèrent de nombreux procès et finalement beaucoup d'abus surtout en Bourgogne. Ce droit redevient particulièrement en usage à partir de 1760, à la suite de l’enclosure fréquente des terres communales.

     
Turbe (enquête par)
  Vieux mode de justice coutumière consistant pour un échevin saisi d'une cause à faire une enquête "par turbe", c'est à dire à interroger au moins 10 personnes et à rendre son jugement conformément aux avis recueillis.
Fréquent en pays coutumier, il gagna les pays de droit écrit comme le Bordelais, Toulousain, Savoie, Mâconnaismaires et échevins restèrent longtemps des "gens de justice".
   

Usage (droit d')

 

Généralement, droit de prendre sur la propriété d'autrui des choses nécessaires à sa consommation.Très fréquemment les communautés d'habitants avaient des droits d'usage sur une froêt appartenant au seigneur (droit de prendre du bois de chauffage, de faire pacager les bestiaux dans la forêt ou de ramasser du bois mort...)
Ces droits variaient selon les régions.

   
Vicomte
 

A l'origine, il s'agissait du lieutenant pouvant remplacer un Comte mais ils s'affranchit de l'autorité comtale dès le moyen-âge et devint souvent haut-baron. A l'époque moderne, les vicomtes sont devenus seigneurs hiérarchiquement situés entre le Comte et le Baron.
Par contre, en Artois et en Flandre on désignait souvent sous ce nom les seigneurs ayant moyenne justice tandis qu'en Normandie, le mot de vicomte désignait des officiers royaux assez proches des prévôts rencontrés dans l'ensemble du royaume. Les vicomtés normands furent supprimés en grand nombre (avec les prévôtés et autres justices inférieures) en 1749 dans les villes où existaient bailliages ou sénéchaussées.

   
Vicomté
  T. n. f. Titre de Seigneurie, dignité. Fief relevant du Roi immédiatement, ou d'un Comté, lequel est relevant de la Couronne. Dans la Vicomté de Turenne on ne paye point de tailles. C'est une Vicomté d'un ordre supérieur, comme étant établie par le Roi.
Vicomté, se dit aussi de l'étendue, du ressort & de la Jurisdiction du Vicomte, & même du Siége de sa Justice. En ce sens la Vicomté est un Tribunal destiné à rendre la Justice uniquement aux Roturiers en première instance. C'est particulièrement en Normandie que les enclaves des Jurisdictions sont distinguées par Vicomtés.
Vicomté, se dit encore d'un Bailliage subordonné à un plus grand, où les matières bénéficiales & les cas royaux doivent être portés.
Vicomté de l'eau. Est une Justice particulière à la ville de Rouen, laquelle connoît des poids & mesures, des voitures par eau, & de divers cas qui arrivent sur les deux rivières de Seine & d'Eure.
   
Vidamé
 

T. n. m. Titre de Seigneurie qu'on donne à quelques Gentilshommes. Le Vidame de Chartres. Le Vidame d'Amiens. Originairement les Vidames furent institués pour défendre les biens temporels des Évêchés, tandis que les Évêques vaquoient à l'oraison & aux fonctions spirituelles. Ils conduisoient aussi les troupes des Évêques, quand ils étoient obligés d'aller en guerre, soit pour défendre leur temporel, soit pour l'arrière-ban. Ils défendoient aussi leurs causes en Justice, & la rendoient à leurs tenanciers ; ils empêchoient aussi qu'on ne pillât la maison des Évêques décédés, comme c'étoit anciennement la coutume de le faire par toute l'Église. Les anciennes chartes les appellent, avocats, ou avouez des moutiers.

   
Vierschaeres
 

Justices seigneuriales existant dans certaines parties de la Flandre.

   
Viguerie
 

Juridiction du viguier. Si la plupart d'entre elles disparurent en 1749 à la suite de l'édit de suppression des petites juridictions, elles se maintinrent toutefois en Provence jusqu'à la révolution car elles étaient les divisions administratives de la province qui en comptait 22.

   

Vinade

 

Corvée due au seigneur pour transporter ses vendanges.

   

Vinage

 

Soit un cens établi sur la vigne, soit une redevance quelconque payable en vin, mais aussi en blé ou argent.

   
Vingtième
  Principal impôt foncier du Hainaut réparti à partir de cadastres anciens remontant à la fin du 16e siècle.
   

Voisinage

 

En Béarn, le mot signifie "avoir droit de cité", faire partie de la bourgeoisie. On était "voisin" de père en fils ou on le devenait en payant une rétribution à la ville. Seuls les voisins étaient convoqués aux assemblées des communautés et pouvaient jouir des communaux.