Thèmes A B C D E F G H IJK L M N O PQ R S T UV WXYZ

 

Abonnement
 

Convention par laquelle on remplace une redevance quelconque dont le produit est indéterminable par le versement d'une somme déterminée. Le procédé était très apprécié des villes et provinces car la somme ainsi versée au fisc était toujours inférieure à ce qu'il aurait perçu sans abonnement.
En contrepartie, le fisc appréciait recevoir une somme certaine. L'abonnement fut souvent utilisé pour la capitation, le dixième, vingtième ainsi que pour les droits d'aides, droits domaniaux, seigneuriaux...

 
Accaparement
  La crainte de la famine était un souci obsédant aussi bien pour les particuliers que pour l'administration chargée de réguler les approvisionnements au mieux de l'intérêt des populations. Malgré tout, l'opinion la rendait responsable de la raréfaction des grains et de leur prix élevé l'accusant de laisser les accapareurs entasser les céréales panifiables à des fins spéculatives.
Au nombre de ces coupables présumés : les gros rentiers de la terre, les propriétaires fonciers, les marchands "blattiers" soupçonnés d'agioter sur les cours du grain pour majorer leurs bénéfices, les voituriers par eau ou terre suspectés dès qu'ils transportaient des céréales d'affamer les contrées d'où ils les tiraient....
     
Acquitpatent
  Ordre ou mandement du Roy pour faire payer comptant par ses Trésoriers une certaine somme.
     
Actes royaux
 

Regroupe tous les écrits royaux officiels ayant force de loi : édits, ordonnances, lettres patentes, déclarations, arrêts, lettres de cachet, commissions, brevets...

 
Affaires extraordinaires
  Terme impropre - car il n'y eut rien de plus ordinaire sous l'ancien régime - pour désigner tout ce qui était susceptible de procurer des ressources au Trésor en dehors des revenus réguliers provenant de l'impôt ou des domaines (emprunts, aliénations de domaines, ventes de privilèges ou de titres de noblesse, loteries...)
 
Affichage
  Courant pour tout ce qui était publication des ordonnances et édits, des ventes et aliénations, des adjudictions... il était néanmoins strictement réglementé lorsqu'il s'agissait de libelles, placards ou écrits quelconques ne provenant pas des pouvoirs publics. Les afficheurs étaient par ailleurs soumis à des obligations spéciales : savoir lire et écrire, porter un écusson portant la mention "afficheur" et ne rien afficher sans autorisation de la police.
   

Aides

  Impôts frappant essentiellement les boissons et denrées mais aussi huiles, savons, papier, cartes à jouer...
Les droits n’étaient pas les mêmes dans tous les pays d’aides et une grande inégalité régnait selon les provinces, voire même selon les villes d'une même province d'autant plus que des villes ou paroisses pouvaient être exemptées par suite de concessions particulières tout comme l'étaient les nobles, ecclésiastiques, officiers et bourgeois.

Ces droits d’aides étaient très divers : on y comptait le gros et l’augmentation, les anciens et nouveaux 5 sols, le huitième et quatrième, la subvention et l’annuel, outre les taxes d’origine spéciale ou locale.
Comme les autres impôts indirects les aides furent affermées et regroupées dans la ferme générale à sa création par Colbert en 1681, mais en 1780, Necker créa la Régie des Aides pour répondre à la demande de l'opinion publique qui préférait le système de régie à celui de la ferme.
     

Ainesse (droit d')

  Afin d'éviter le démembrement des fiefs lors des successions réglées à parts égales entre les différents héritiers, il s'est établi, dans les pays de droit coutumier, un droit d'aînesse qui attribuait au fils ainé (au détriment des cadets et des filles) une part importante de l'héritage paternel et maternel. Selon les régions, règles et quotités étaient différentes.
   
Alleu
  Terre qui ne relève d'aucun seigneur. L'alleu d'un paysan (franc-alleu roturier) ne supporte donc ni redevances, ni services, ni droits dus à un seigneur foncier. Le droit de propriété y est absolu. En pays de droit coutumier toute terre est réputée allodiale et libre à moins que l'on ne prouve le contraire. En pays de droit écrit, il faut présenter un titre particulier pour pouvoir revendiquer un alleu. En 1692, le besoin d'argent incite Louis XIV à se déclarer seigneur de tous les alleux du royaume. Il les confirma alors dans leurs franchises moyennant finances.
   
Allodial
  Tenu en franc alleu
   
Amidon
  En ces temps de disettes fréquentes, les grains revêtaient une telle importance pour la subsistance des populations que la fabrication de l'amidon était soumise à d'importants droits d'aides. Un arrêt de 1772 n'autorisait sa fabrication qu'à partir de grains de mauvaise qualité impropres à la panification.
   
Amirauté de France
  L'Amiral exerçait sa juridiction dans des tribunaux appelés Amirautés dont il nommait lieutenants, conseillers, avocats, procureurs du roi, greffiers, huissiers, sergents après obtention de lettres de provision du roi. L'Amirauté de France siégeait à Paris à côté de la Table de marbre. En première instance elle connaissait (souverainement jusqu'à 150 livres.) les causes relatives au commerce maritime, à la pêche, aux crimes et délits commis dans les ports. En appel, les jugements rendus dans les 9 amirautés particulières de son ressort (Dunkerque, Calais, Boulogne, St Valery-sur-Somme, Abbeville, Ault, Eu et le Tréport, Les Sables d'Olonne et La Rochelle).

Quant aux Amirautés ne dépendant pas du parlement de Paris, elles jugeaient souverainement jusqu'à 50 livres les autres causes étant renvoyées à leurs Parlements respectifs. (Rouen, Cherbourg, Fécamp, Dieppe, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Aix)
Ces amirautés disposaient de pouvoirs administratifs et judiciaires, exerçaient leur contrôle sur la navigation, le personnel navigant, les constructions navales, assurait la police des ports, des côtes, ainsi que la surveillance de la pêche.
   
Annuel
  * Droit d'Aides institué en 1632 qui correspond à une taxe sur les débits d'alcool. Il était dû autant d'annuels qu'il y avait de caves ou de magasins, un pour le gros et un autre pour le détail dans le cas où le débitant se livrait aux deux types de commerce, et la taxe frappait autant de fois qu'il était vendu d'alcools différents : un pour le vin, un autre pour l'eau de vie, le cidre, la bière...
* Droit annuel que payaient les propriétaires d'offices pour pouvoir les transmettre à leurs héritiers. C'est l'équivalent de la Paulette.
   

Apanage

  A l'origine, compensation foncière ou financière attribuée aux cadets des familles seigneuriales lorsqu'ils ont renoncé en faveur de leur aîné à la pratique coutumière du partage.
Sous l'ancien régime, il s'agit de portions du domaine royal concédées aux fils ou aux frères du roi mais pour limiter les effets de démembrement.A partir du XIVe siècle, la concession d'apanage royal est toujours assortie d'une clause qui prévoit le retour de celui-ci à la couronne en cas d'extinction de postérité mâle du bénéficiaire.
   
Arsenal
  Si en 1690, l'arsenal est simplement le lieu où l'on fabrique armes et munitions de guerre, à la fin du 18e siècle il s'agit de l'espace où s'est établi un port de mer incluant vaisseaux, chantier naval, armement, désarmement…
Jusqu'à la fin de l'ancien régime, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon joueront ce rôle d'arsenaux de marine, mais la fréquence des guerres et l'importance croissante des approvisionnements rendront nécessaire d'établir des bases secondaires civiles telles Bayonne, Bordeaux, Dunkerque, Le Havre, Nantes, St Malo.
Ces arsenaux se distinguent par une grosse concentration d'ouvriers spécialisés oeuvrant dans tous les domaines de l'industrie : charpentiers, menuisiers, fabrication des mâts, cordages & voiles… mettant en œuvre les matériaux disponibles tels le bois, le fer, la fonte ou le chanvre…
A certaines époques la population de l'arsenal de Brest a atteint 10 000 personnes et environ 1 400 frégates et vaisseaux de tous tonnages en sortiront entre 1661 et 1815.
   
Assiette
  * Base sur laquelle l'impôt est calculé.
* Assemblées représentatives diocésaines en Languedoc qui répartissaient la charge de l’impôt fixé par les Etats provinciaux.
   
Assouagement
  Cadastre ou papier terrier dans les pays de taille réelle servant à l'assiette de l'impôt. Le registre contient la qualité et l'estimation des biens de chaque paroisse avec pour chacun le nom de leurs propriétaires.
   
Aubaine (droit d')
  Droit pour la couronne ou pour un seigneur haut justicier de réclamer les avoirs des étrangers morts sur le sol français. Constituant un frein au commerce et à l'investissement étranger des assouplissements se sont mis en place pour certaines catégories de personnes (marchands fréquentant les foires de Lyon et de Champagne, soldats étrangers au service de la France, ouvriers étrangers travaillant en France, provinces frontalières) mais lors de son abolition en août 1790 il avait en fait presque complètement disparu.
   
Auban
  Droit payé pour avoir le droit d'ouvrir une boutique.
   
Augmentation
  Droit d'Aides complémentaire au gros établi par un édit d'avril 1663. Gros et augmentation étaient perçus dans les généralités de Paris, Amiens, Soissons et Châlons, la Normandie ne payant que l'augmentation à l'exclusion du gros. Toutefois, des exceptions locales s'étaient parfois enracinées dans les coutumes locales, certaines villes ou campagnes payant l'un ou l'autre, voire aucun de ces droits, à moins qu'à l'instar de Auxerre, Bar/Seine, Chartres, Issoudun, Orléans, Lyon, Tours et Poitiers seule la ville ne fut imposée laissant libre de droit la campagne environnante.
   
Augmentation de gages
  L'un des plus cyniques emprunt forcé. Il s'agissait d'accorder (imposer) à des officiers une augmentation de leurs gages mais en les obligeant à verser une contrepartie immédiate correspondant au capital constitué par l'augmentation de leurs gages.
     
Bagne
  Les condamnés aux travaux forcés servaient de rameurs sur des galères et se divisaient en 2 catégories :
* les "galériens à temps" (condamnés pour 3, 5, 6 ou 9 ans), et
* les "galériens à perpétuité"
Ils étaient tous enchaînés à leur banc, tandis que les engagés volontaires appelés la "bonne vogue" restaient libres de leurs mouvements. L'ensemble constituait la chiourme, commandée par un Comité.
En 1564, Charles IX fixe le temps minimum des galériens à temps à 10 ans.
   
Bailliage
  Circonscription judiciaire équivalente à la sénéchaussée selon les régions. Ces tribunaux connaissaient les appels des jugements des prévôts et châtelains et en première instance les causes civiles et criminelles des nobles, tutelles, curatelles, inventaires de biens des mineurs... leur limite de territoire, (pour n'avoir jamais été précisément définie) et les inégalités dans l'étendue de leur ressort n'allaient pas sans poser problème et faisait l'objet de nombreuses plaintes (il arrivait que des villages relèvent de deux bailliages différents). De la même manière, bailliages et Présidiaux étaient en perpétuel conflit car la distinction entre les deux était souvent très difficile à percevoir.
   
Bailiage (grand)
  En 1788, surtout pour décharger le Parlement de Paris 47 Grands Bailliages furent créés avec le pouvoir de juger souverainement les affaires inférieures à 20 000 livres et au criminel toutes les causes des roturiers.
Aujourd'hui, ils seraient l'équivalent de nos tribunaux de grande instance.
16 furent établis dans le ressort du Parlement de Paris,
5 dans le ressort du Parlement de Toulouse
4 dans le ressort du Parlement de Bordeaux
3 dans le ressort des Parlements de Dijon, Rouen et Rennes
2 dans le ressort des Parlements de Grenoble, Besançon, Nancy & Aix
1 dans le ressort du Parlement de Metz et pour chacun des Conseils supérieurs
     
Ban (histoire)
  Droit royal de commander, de contraindre ou de punir. A partir du 10e siècle, les seigneurs locaux confisquèrent et exploitèrent ce droit à leur profit. Ils purent ainsi exercer la justice, la police, le droit de gîte, lever des péages, des tailles, des banalités, des taxes sur les foires et les marchés, et réquisitionner des hommes pour les charrois et divers travaux.
Le ban leur assure
* un pouvoir judiciaire qui contraint le justiciable à se présenter devant le tribunal seigneurial
* un pouvoir économique qui oblige les paysans à utiliser, moyennant une taxe, four, moulin, pressoir du seigneur
   
Barrage (domaine & barrage)
  D'abord droit féodal, il se transforma en droit royal perçu au passage des marchandises à certains endroits, pour l'entretien des chemins, pont ou à l'entrée des villes. A Paris, il s'agissait d'entretenir le pavé. Boissons et bestiaux, différemment imposés ne payaient pas ce droit.
   
Bâtardise
  Le droit de bâtardise conférait au roi le droit de succéder aux bâtards morts sans laisser d'héritier né d'un mariage légitime ou de conjoint.
Ce droit était essentiellement royal, mais en considération des frais auxquels s'exposaient les seigneurs haut justicier pour s'occuper des enfants trouvés l'habitude fut prise de leur attribuer les biens du bâtard réunissant les 3 conditions d'être nés, domiciliés et morts dans leur seigneurie.
   
Bâtiments du roi
  Au 18e siècle, l'administration des Bâtiments du roi dépendait du secrétariat d'état de la Maison du roi et avait pour principale fonction la construction et l'entretien des résidences royales. Elle contrôlait également plusieurs institutions à caractère culturel, et gérait le mécénat royal
Bâtiments    
Bigarrats
  Pendant la Ligue, partisans du roi
     
Boues & lanternes
 

Taxe établie en 1506 pour le nettoiement des rues et l'entretien des lanternes payée par tous les propriétaires de maisons parisiennes. Toutefois elle fut toujours très mal utilisée et il fallut attendre le XVIIIe siècle pour que l'état des rues commence à s'améliorer.

     
Bourse
  Etablissement créé en 1724 à Paris en vue de négocier diverses valeurs, lettres de change, billets au porteur et à ordre etc. Banquiers et négociants pouvaient alors se retrouver et traiter leurs affaires sans l'intermédiaire des courtiers de change. D'autres furent créées à Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, et Toulouse.
     
Bourse de commerce
 

Juridictions établies à Bordeaux, Montpellier, Rouen et Toulouse dans laquelle des marchands élus chaque année par leurs pairs jugent en première instance les litiges entre négociants ou banquiers.

     
Brevet
  * Acte par lequel le roi accorde une faveur qui ne coûte rien au trésor (promesse d'une charge quelconque, permission, autorisation de survivance...) Le brevet commence par le mot "aujourd'hui" qui se détache en gros caractères sur la première ligne et qui est suivi de la date puis du lieu.
* Titre, diplôme etc… acte délivré à l'apprenti qui a terminé sa période d'apprentissage ou acte de réception à la Maîtrise
* le "Brevet de la taille" était l'acte du Conseil du roi qui fixait chaque année le montant de la taille. La somme était ensuite répartie par le Conseil entre les différentes généralités.
     
Brieux
 

Ce mot signifie sur les côtes de Bretagne, le congé ou passeport, la permission de naviger, que tous les vaisseaux doivent prendre des Gouverneurs ou des Juges de l'Amirauté, pour sortir d'un port.

     
Bureaux des finances
 

C'est sous François Ier que s'amorça la réunion des Trésoriers de France, chargés dans les Cours du Trésor de l'administration et conservation des domaines et des Généraux des finances chargés des revenus extraordinaires même si les bureaux des finances ne furent véritablement créés que sous François II en 1577.
La Cour des Trésors s'occupait des droits féodaux ou seigneuriaux, de la remise des aveux et dénombrements et de tout ce qui concernait le domaine tandis que les Généraux des Finances s'occupaient des relations avec les officiers des greniers à sel, les receveurs généraux des finances, receveurs des tailles et des octrois.
En plus des impôts ils géraient également la voirie (alignement des édifices, pavage, nettoyage des rues).
En 1789, il y avait 26 bureaux des finances soit un dans presque toutes les Généralités mais depuis le 17e siècle cette institution était quelque peu tombée en désuétude ; d'une part, du fait du pouvoir croissant des intendants qui ont peu à peu récupéré leurs attributions d'autre part, parce que les charges des Bureaux des finances n'exigeant aucune condition de grade. Seuls les quelques privilèges dont bénéficiaient ses membres attiraient encore quelques amateurs.

   

 

Bureau des pauvres (grand)

  Institution laïque créée à Paris en 1544 sous contrôle de la municipalité et composée de membres du Parlement et du clergé et chargée de lever des taxes pour les pauvres auxquelles tous les non indigents - y compris la noblesse et le clergé étaient assujettis.
Les pauvres sont regroupés en plusieurs catégories :
* enfants abandonnés et malades sont accueillis dans les hôtels-dieu
* les pauvres valides sont contraints au travail
* les pauvres dont les ressources sont insuffisantes reçoivent des secours en argent ou en nature
A Lyon, l'équivalent du bureau des pauvres est l'Aumône générale.
A partir du 17e, et surtout au 18e siècle, l'état d'esprit à propos des pauvres se modifie. Leur nombre ne cesse d'augmenter créant ainsi un fort sentiment d'insécurité dans les populations. D'un sentiment de pitié et de devoir d'assistance, l'on passe à un sentiment de crainte et à un refus de la pauvreté.
La répression s'installe et les premiers dépôts de mendicité sont créés en 1724.
   
Cabinet noir
  Service de renseignement du roi qui interceptait les lettres afin de surveiller l'opinion, pratique en vigueur dès l'établissement des premiers services de la poste.
   
Café
  Introduit au 17e siècle, l'usage du café s'est très vite généralisé et de nombreux établissements obéissant aux mêmes règles que les cabarets ont vu le jour. Les autres boissons étant taxées, très vite le manque à gagner s'est fait sentir et un édit de 1692 a remédié à cet état de fait en instaurant une taxe de 4 livres sur la livre de café, taxe étendue au thé et au chocolat.
   
Caisse des amortissements
  Si les voeux d'amortissement des dettes de l'état ont souvent été sincères au XVIIIe siècle, jamais la condition indispensable pour qu'il y ait vraiment amortissement, à savoir un excédent de recettes, ne s'est présentée. La Caisse des amortissements a donc fonctionné sans qu'il y ait amortissement.
   
Caisse d'escompte
  Institution bancaire de l'ancien régime qui fut créée en 1776 par Turgot et qui resta prospère aussi longtemps qu'elle fut indépendante de l'Etat. En 1783, elle fut d'abord contrainte à faire une avance de 24 millions au Trésor, en 1788 on lui imposa le cours forcé de ses billets et à la veille de la révolution, son crédit pourtant solide, fut la seule ressource du gouvernement pour vivre.
   
Caisse des emprunts
  Créée par Colbert qui, pour diminuer les inconvénients liés à l'emprunt, avait créé cette caisse chargée de directement recevoir les souscriptions des particuliers en leur servant un intérêt de 5 % mais surtout en leur garantissant la possibilité de récupérer leur capital à tout moment. Elle connut un vif succès mais disparut à la mort de Colbert.
   
Caisse des invalides de la marine
  En 1673, une ordonnance établit une retenue de 2,5 % sur les appointements de tous les officiers de la marine royale pour servir à la création de 2 hôpitaux pour marins à Toulon et Rochefort. En 1784, une nouvelle ordonnance chargeait cette caisse de régler un quart du salaire annuel des marins (un mois sur trois) à leur famille.
     
Caissier de Sceaux et Poissy
  Sceaux et Poissy étaient les deux principaux marchés approvisionnant Paris en bétail. Dès 1690, des officiers "trésoriers de la bourse des marchands de Sceaux et Poissy" ont servi d'intermédiaire entre les marchands de bestiaux parisiens et les bouchers. Ces jurés vendeurs recevaient un sou par livre des bestiaux qui se consommaient à Paris. Si l'objectif avoué fut d'améliorer l'approvisionnement et de permettre aux marchands d'être rapidement payés, l'objectif inavoué eut la fâcheuse conséquence de faire augmenter le prix de la viande dans la capitale. Ce droit fut supprimé en 1743 mais rapidement rétabli l'Etat ayant besoin de fonds pour faire face aux dépenses de guerre
   
Capitainerie
  Les capitaineries des chasses furent créées au 16e siècle. Jusque-là, les rois de France ne s'étaient réservé d'une manière exclusive le droit de chasse que dans les forêts royales, qui étaient administrées depuis le 13e siècle par des officiers spéciaux : les maîtres des eaux et forêts, gruyers et verdiers. François Ier établit en outre, dans le voisinage de ses résidences, des réserves de chasse qui furent placées chacune sous la surveillance d'un capitaine des chasses et qui reçurent le nom de capitaineries.
De nombreuses créations eurent lieu jusqu'au 17e siècle mais la plupart furent supprimées sous Louis XIV à l'exclusion des capitaineries royales de la Varenne du Louvre, la Varenne des Tuileries, Fontainebleau, Compiègne, Bois de Boulogne, Bois de Vincennes, St Germain, Corbeil, Limours, Livry, Sénart (1774) Leurs capitaines étant Commensaux du Roi et avaient l'entière responsabilité sur la chasse au civil et au criminel, sans aucun partage avec les officiers des Eaux et forêts.
Dans les capitaineries des maisons royales les seigneurs ne pouvaient chasser, même dans leurs propres fiefs sans permission du roi et il leur était interdit de clôturer leurs terres.
   
Capitation
  Instaurée en 1695, cette taxe payable par tous les sujets quelle que soit leur condition devait rétablir l'égalité devant l'impôt en touchant chaque foyer, y compris les nobles.
Impôt sur le rang, les contribuables furent répartis en 22 classes chacune représentant un niveau social différent, et donc une taxe différente. La première, établie à 2000 livres s'adressait aux Dauphin, Princes de sang, ministres, et fermiers généraux tandis que la dernière, de 20 sols était acquittée par les soldats, manoeuvres, et autres journaliers.
Les corporations, également taxées, l'étaient globalement, à charge pour elles de répartir l'impôt entre leurs membres selon un barème allant de 300 livres à 30 sols d'imposition. Par la suite, beaucoup de corps rachetèrent leur capitation par une somme globale versée une ou plusieurs fois et les pays d'état s'abonnèrent.
Certaines années la capitation fut doublée pour les contribuables non taillables et pour ceux au moins imposés à 24 livres, elle fut même parfois triplée pour tous les pourvus de charges ou les emplois manipulant des deniers publics. Eglise et commensaux en étaient exclus, les seconds faisant l'objet d'une liste à part.
     

Capitation (rôle de)

  En 1695, à l'occasion de l'instauration de la capitation, impôt qui concernait toutes les classes sociales, il a fallu pour les nobles non soumis à la taille établir la base de leur imposition. Cette tâche fut réalisée par un gentilhomme en collaboration avec l'intendant, mais celui-ci évitait au maximum d'y prendre part par crainte d'éventuelles rancunes. En tout état de cause la capitation de la noblesse fut toujours extrèmement modique, sans aucune commune mesure avec celle du taillable.
Ce rôle, parfois conservé, fournit aujourd'hui des informations essentielles concernant l'organisation et la hiérarchie de la société d'ancien régime.
Impôt sur le rang, les contribuables furent répartis en 22 classes selon leur profession et situation sociale chacune soumise à une taxe uniforme allant de 2000 l. pour la première (Dauphin, Princes de sang, ministres, fermiers généraux) à 20 sols pour la dernière (soldats, manoeuvres, journaliers).
* Classe I : regroupe la Cour et le gouvernement en ne concernant que 75 personnes : la famille royale, le chancelier, le contrôleur général des finances, les ministres et secrétaires d'état, les principaux officiers et les fermiers généraux.
* Classe II : Princes, ducs et maréchaux
* Classe III : Chevaliers du Saint Esprit et vice amiraux
* Classe IV : 30 conseillers d'état, lieutenant général de police, Prévôt des marchands de Paris
* Classe V : maîtres de requête, intendants de province
* Classe VI : premiers présidents des conseils supérieurs, présidents à mortier des parlements provinciaux, présidents de chambre du parlement de Paris, lieutenants généraux des armées du roi, lieutenant criminel du Châtelet
* Classe VII : gentilshommes titulaires d'un fief : marquis, comtes, vicomtes, barons, bourgeois de finance (payeurs de rentes, receveurs des amendes)
* Classe VIII : lieutenant général de la table de marbre du Palais, maréchaux de camp, premier commis des revenus casuels
* Classe IX : commis des greffiers du conseil
* Classe X : gentilshommes seigneurs de paroisses, brigadiers des armées, colonels, banquiers et agents de change
* Classe XI : négociants (commerce en gros)
* Classe XII : gros propriétaires fermiers
* Classe XIII : bourgeois des villes vivant de leurs rentes
* Classe XIV : propriétaires fermiers
* Classe XV : gentilshommes possédant fief et château, bourgeois des villes de second ordre vivant de leurs rentes
* Classe XVI : gros marchands tenant boutique, professeurs de droit
* Classe XVII : Professeurs des collèges de France, médecins de Paris, avocats au parlement
* Classe XVIII : gros vignerons
* Classe XIX : petits nobles de campagne (hobereaux) ou gentilshommes n'ayant ni fief ni château, bourgeois des petites villes vivant de leurs rentes
* Classe XX : laboureurs aisés
* Classe XXI : petits laboureurs & vignerons
* Classe XXII : journaliers, brassiers
On remarque que la noblesse a cessé d'être une marque de supériorité absolue. Dans cette classification, on la retrouve dans 7 classes différentes, de la première à la 15ème classe et la notion de pouvoir y joue un rôle prépondérant, reléguant les Princes après les ministres et secrétaires d'état, les gentilshommes titulaires d'un fief après les présidents de parlements,
   
Capitulation
  Accord écrit passé entre un souverain et ses vassaux ou entre un souverain et une puissance étrangère stipulant une série de concessions réciproques
   
Cartes à jouer
  Les cartes à jouer introduites en Europe à la fin du 14e siècle connaissent rapidement un succès populaire et les cartiers s'organisent en corporation au cours du 16e siècle. Travail minutieux, les figures sont peintes à la main tandis que les emblèmes sont réalisés au pochoir...
Dès 1583, le fisc a imposé les cartes à raison d'un sol par jeu et de 2 sols par jeu de tarot et en 1613, Louis XIII impose aux maîtres cartier de graver leur marque sur le valet de trèfle de chaque jeu.
En 1701, le droit sur les jeux passa à 18 deniers et en 1751, modes et lieux de fabrication furent décidés par arrêt du conseil.
   
Casernement
  Le casernement des troupes est un phénomène récent. Sous l'ancien régime les troupes stationnaient chez l'habitant et le logement de gens de guerre était considéré dans certaines régions comme une cause de la misère des populations contraintes d'héberger et nourrir ces hommes.
Dans d'autres, frontalières, particulièrement touchées par le phénomène de guerre comme le Dauphiné, le Languedoc la Provence, et surtout la Flandre les premiers casernements apparurent très tôt car loger des troupes aussi nombreuses chez la population aurait rendu la situation intenable.
   
Casuelles (parties)
  Désigne tout ce qui concernait l'administration des offices (création, droit annuel, résignation).
   
Ceinture de la reine
  Droit d'aides de 10 deniers par muid de vin qui entrait à Paris destiné à l'entretien de la maison de la reine. Elle fut confondue en 1680 avec les autres droits d'aides.
   
Centième denier
  Impôt établi en 1703 et perçu à partir de 1706 sur les insinuations (mutations immobilières par succession ou donation entre vifs..). Il se monte à 1 % de la valeur des biens-fonds et est prélevé lors de l'insinuation laïque.
   
centième denier des offices
  Taxe annuelle se montant à 1 % de la valeur d'un office, établie à la place de la paulette en 1771
   
Centièmes
  En Artois, l'impôt est réparti entre les communautés selon le principe des " centièmes ", taxe foncière assise sur un cadastre dressé en 1569 et révisé au 18e siècle. Les centièmes sont acquittés par tous, y compris le clergé et les nobles.
Avec ce revenu, les Etats d'Artois payent le don gratuit, les aides extraordinaires, les fourrages en remplacement des impôts traditionnels (taille, gabelle, aides) qui n'ont pas cours dans la province.
     

Chambellan

  Le grand chambellan ou Chambrier de nos Rois recevoit autrefois au nom du Roi les hommages que venoient faire les vassaux, qui lui devoient laisser leurs mantaux, comme pour un droit de chambellage, & aujourd'hui est assis aux pieds du Roi lorsqu'il tient les états.
     
Chambellan
  Se disait autrefois d'un gentilhomme dormant dans la Chambre du Roi au pied de son lit en l'absence de la Reine.
   
Chambre ardente
  Juridiction d'exception d'abord chargée de juger des criminels d'état de haute naissance et qui tenait ses séances dans une salle dont les murs étaient entièrement revêtus de noir et éclairés aux flambeaux.
Au XVIe siècle, sous François Ier et Henri II, la Chambre ardente est un tribunal établi dans chaque parlement pour juger les causes relatives à l'hérésie ou au protestantisme et condamner ses accusés au bûcher.
Au XVIIe siècle, elle prend le nom de Chambre de justice et se spécialise dans les crimes d'empoisonnement, notamment ceux concernant la célèbre "affaire des poisons".
Leur usage est devenu tellement courant qu'une juridiction nouvelle installée à l'Arsenal et chargée de connaître toutes ces affaires apparaît en 1680 : la Chambre de l'Arsenal. Sur sa période d'existence, elle a jugé environ 450 personnes et en a condamné 36 à mort, 5 aux galères, 23 au bannissement.
   
Chambre (Grand')
  Département du Parlement de Paris (aussi appelé chambre des plaids) chargé de connaître les causes des ducs et pairs, des grands officiers de la couronne, des officiers du Parlement et de la chambre des comptes, des hôpitaux, de l'université.
Il connaît les appels des sentences des tribunaux, des bailliages et des présidiaux  et a une compétence générale au civil et au criminel. Il juge en première instance les crimes de lèse-majesté, les procès impliquant les pairs, les villes, le domaine et les apanages.
   
Chambre de commerce
  La première fut créée à Marseille en 1650 à l'initiative du Conseil Communal, mais il fallut attendre 1701 pour que Louis XIV crée des Chambres de Commerce supplémentaires à Amiens (1761), Bayonne, Bordeaux, La Rochelle, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rouen, St Malo et Toulouse, les Six-Corps en tenant lieu à Paris.
Dans certaines villes, leur installation fut difficile les négociants locaux craignant une mainmise de l'administration royale sur leurs activités. En Bretagne, les Chambres de Nantes et St Malo ne virent jamais le jour du fait de l'opposition des Etats de Bretagne et ce furent les Justices Consulaires qui en assurèrent les fonctions.
Leur fonction première était de défendre les intérêts locaux du commerce, mais également d'entretenir les ports, les phares, fixer les règles commerciales à appliquer, intervenir auprès de la ville, de l'intendant ou subdélégué, voire du Parlement en cas de besoin.
   
Chambre des comptes 
  Cour souveraine établie pour connaître et juger en dernier ressort tous les comptes du roi, la gestion des comptes des agents maniant des deniers publics et la gestion du domaine de la couronne. Celles qui étaient Cour des Aides ajoutaient le contentieux des impositions à leurs fonctions. Les officiers de la Chambre des comptes jouissaient de privilèges considérables : noblesse, titre de commensaux du roi, de conseillers du roi, franc-salé, exemption de droits seigneuriaux, de lods & ventes, et de tous impôts (tailles, corvées, péages, aides, logement de gens de guerre...)
On trouvait des chambres des comptes à Aix, Bar le Duc, Blois, Dijon, Dôle, Grenoble, Montpellier, Nantes, Nancy, Nevers, Paris, Pau, Rouen, Trévoux (jusqu'en 1762) mais d''autres qui existaient antérieurement au rattachement de la province à la France furent supprimées, telles celles d'Alençon, Angers, Angoulême, Lille, du Mans, Moulins.
Aix, Bar le Duc, Dôle, Nancy
et Rouen étaient en même temps Cour des Aides et portaient alors le titre de "Cour des Comptes, Aides et Finances". La Chambre des Comptes fut remplacée en 1807 par la Cour des Comptes .
   
Chambre aux deniers
  Jusqu'en 1780, bureau où se réglaient les dépenses de bouche de la maison du roi.
   
Chambres de réunion
  Créées sous Louis XIV à la suite de la paix de Nimègue les chambres de réunion sont des juridictions spéciales chargées de procéder à l'annexion des territoires des évêchés de Toul, Metz et Verdun
   
Chambre de santé
  Bureau établi à Lyon ayant pour objectif d'empêcher la propagation des maladies contagieuses. Tous les individus soupçonnés d'être malades étaient mis en quarantaine.
   
Chancellerie
  Ordinairement le lieu où on scelle certaines lettres pour les rendre authentiques. Il y a plusieurs sortes de chancelleries ; les unes civiles, les autres ecclésiastiques. Le terme de chancellerie peut être utilisé aussi pour identifier pour le corps des officiers qui sont nécessaires pour le service de la chancellerie, tels que le chancelier ou garde des sceaux, les grands audienciers, les secrétaires, les trésoriers, les contrôleurs, les référendaires, les chauffes-cires et autres
     

Chancellier

 

Premier Officier de la Couronne en ce qui regarde la Justice, & qui est le Chef de tous le Conseils du Roi. Franciae Cancellarius. La principale fonction du Chancelier, c'est de garder le Sceau Royal. On ne dépossède point un Chancelier ; mais on lui donne quelquefois un Garde des Sceaux. Le Chancelier de France est Président né du grand Conseil. Les Cours Souveraines lui rendent les premiers honneurs après le Roi ; il a seul le droit d'y présider. Il ne prête le serment qu'entre les mains du Roi. Il ne porte jamais le deuil pour quelque raison que ce soit. La raison de ce privilége est qu'il se détache de lui-même, pour ne plus représenter que la Justice, dont il est le Chef.

     
Charrue
  Les gentilhommes avaient le droit d'exploiter en franchise de taille le terrain que pouvaient labourer 4 charrues (3 en Normandie). Les Commensaux ou officiers du roi, deux. Les bourgeois des villes, une. Dans la généralité de Paris, la charrue était fixée à 120 arpents tandis que dans l'Orléanais elle n'était que de 90.
   
Chartrier
  Recueil de chartes et aussi désigne le lieu où l'on conservait les chartes du royaume ou d'une abbaye.
   
Châtelet
 

Tribunal de la Prévôté et vicomté de Paris directement subordonné au Parlement étant donné qu'il remplaçait un bailliage. C'est d'ailleurs à ce titre qu'Henri II en fait un présidial en 1552.
Le chef en titre du Châtelet de Paris était le Prévôt de Paris (à ne pas confondre avec le Prévôt des Marchands, qui équivaut au maire de la ville.
Le titre de Chef du Châtelet, surtout honorifique permettait à son possesseur d'avoir rang après le premier président du Parlement, de marcher avant la noblesse et d'avoir 12 gardes particuliers mais concrètement, les personnages importants du Châtelet sont le lieutenant civil et le lieutenant criminel.
En 1789, 1550 offices, conférant la noblesse personnelle après 10 ans de service, dépendent du Châtelet. .

     
Chauffe-cire
 

Officier du corps de la Chancellerie, qui amollit, & prépare la cire pour la rendre propre à sceller, & qui appose le sceau aux Lettres.

     
Cinq grosses fermes
  Voir "grosses fermes"
   
Cinquantième
  Impôt en nature du cinquantième du revenu institué en 1725 qui devait permettre de pallier aux manques à gagner occasionnés par les abonnements, exemptions et traitements de faveur accordés sur le dixième. Impôt égalitaire, il devait frapper tous les revenus des propriétaires sans exception qu'ils soient ecclésiastiques, laïiques, nobles ou roturiers. Il déclencha l'hostilité violente de ces mêmes privilégiés qui eurent gain de cause : il fut aboli un an plus tard.
   
Cinq sols
  Droit d'aides établis en 1561 sur les boissons et dont le montant varia au fil des époques.
   
Cinquante sous par tonneau
  Droit de traite de 50 sous par tonneau transporté par les navires étrangers entrant dans un port français créé en 1659 par Fouquet.
     
Clavaire
 

Gardien des Titres de la Chambre des Comptes. Quelquefois le mot de Clavaire veut dire Juge, Officier ; quelques autres fois c'est la même chose que Trésorier de France.
Clavaire est aussi celui qui avoit autrefois la garde des clefs d'une ville. Ce nom a aussi été donné à des Receveurs particuliers, & il est souvent employé en ce sens dans les vieux titres, où il se trouve quelquefois joint à celui de Châtelain, de Célerier, ou de quelqu'autre Administrateur des revenus d'une Terre.

   
Code de commerce
 

Dès le XVIe siècle des ébauches de textes visant à légiférer sur le domaine commerce virent le jour comme l'édit de 1563 qui permit aux juridictions consulaires de s'établir dans certaines villes marchandes. Toutefois, les conflits entre juridictions étaient fréquents, Amirautés, Parlements, Cours des Aides se disputant les affaires à traiter.
Sous Richelieu, en le Code Michau tenta de mettre sur pied une véritable législation commerciale, mais confus et peu structuré, il disparut avant même d'être appliqué.
C'est sous Colbert que sortiront les premiers véritables textes législatifs concernant l'administrtion du royaume sous la forme de 5 ordonnances :
* procédure civile (1667)
* procédure criminelle (1670)
* Eaux et Forêts (1669)
* Commerce (1673)
* Marine (1681)
Concernant l'ordonnance sur le commerce, dès 1663 Colbert lança une grande enquête auprès des juges, consuls, communautés et corps de villes pour sollliciter leurs avis sur les matières commerciales. C'est ensuite Jacques Savary (1622-1690) qui rédigea le texte définitif.

     
Code noir
 

Edit de 1685 rédigé par Colbert concernant le commerce des esclaves dans les îles françaises. En 60 articles, ses préoccupations sont surtout d'ordre religieux :
* l'esclave doit être baptisé, instruit dans la religion catholique, marié en présence d'un prêtre et enterré dans un cimetière ....
S'il est entièrement dépendant de son maître, le maître doit cependant remplir ses obligations : nourrir, habiller, faire soigner ses esclaves qui n'ont aucun droit juridique, toute atteinte contre un maître ou un blanc étant passible de mort. Juridiquement l'esclave est un bien meuble et peut à ce titre être vendu, saisi ou constituer un héritage bien que les familles ne puissent en principe pas être séparées.
Dans les faits, le code noir est peu respecté et les mauvais traitements sont fréquents. Diverses ordonnances rédigées à l'initiative des abolitionnistes tentèrent de limiter les abus mais restèrent lettre morte pendant très longtemps.

   
Collecte
  Circonscription fiscale de base
   
Colombier
  En principe, le droit d'avoir un colombier n'appartenait qu'aux seigneurs haut-justicier, et en Dauphiné aux nobles. Les volières bâties sur piliers, le bas formant hangar ou étable étaient permises à tout propriétaire d'au moins 50 arpents de terre labourables. Les cahiers de doléances de 1789 sont plein de lamentations sur les dommages faits au récoltes par les pigeons et réclament, pour le moins, qu'ils soient tenus enfermés pendant les semailles.
   
Commerce de grains
  La crainte de la famine, souci presque constant sous l'ancien régime, a entraîné la mise en place d'une réglementation très stricte en matière de commerce de grains. Plus ou moins oubliée en temps normal, elle prenait toute son importance en temps de disettes.
les principales règles étaient :
* interdiction aux cultivateurs de garder leurs grains plus de 2 ans
* obligation de ne vendre qu'aux marchés et non dans les greniers
* obligation de déclarer les quantités récoltées
* les marchands de grains ne devaient être ni laboureurs, ni gentilshommes, ni officiers, ni receveurs ou fermiers
* sur les marchés il fallait vendre soi-même, annoncer son prix et ne pas le hausser...
Ces règles furent en vigueur jusqu'en 1763 date à laquelle le commerce des grains fut libéré : libre circulation dans tout le royaume, et tous, même les gentilshommes avaient droit d'en faire commerce et d'avoir des magasins sans être astreint à aucune formalité.
     
Commission
 

Est un ordre du Conseil pour la levée des tailles, ou autres droits. La commission des tailles s'envoie aux Intendants des Provinces, qui en font le département général, qu'ils envoient ensuite aux Elus pour le vérifier ; & ceux-ci l'envoient au Asséeurs & Collecteurs, pour en faire la distribution particulière dans chaque Paroisse.

   
Committimus
 

Privilège consistant à pouvoir faire transférer devant une haute juridiction toute affaire dans laquelle on était intéressé, soit en tant que demandeur ou que défendeur.
Les lettres de committimus au grand sceau permettaient le transfert aux requêtes du Parlement de Paris ou de toute la France. Les lettres au petit sceau étaient limitées au ressort du Parlement de la chancellerie qui les avaient délivrées. Les bénéficiaires de ce privilège étaient les hauts fonctionnaires du royaume, archevêques et évêques, les 15 plus anciens avocats du conseil, le chapitre de ND de Paris, les commensaux du roi....
Il ne s'appliquait pas en matière criminelle, de police ni dans les provinces d'Artois, Flandre, Hainaut, Bretagne, Alsace, Franche-Comté, Dauphiné dont les habitants ne pouvaient être traduits devant d'autres juges que leurs juges naturels.

   
Confiscation
  La confiscation des biens d'un condamné à mort était la règle en cas de sentence capitale. Toutefois, dans les pays de droit écrit, en Berry, Touraine, Angoumois, Calais et en Alsace, la confiscation n'avait lieu que pour les crimes de lèse-majesté. Le Parlement de Toulouse accordait à la femme et aux enfants du condamné le tiers ou la moitié des biens, tandis que les provinces de Normandie, Bretagne, Anjou, Maine, Poitou, Perche, Ponthieu n'admettaient que la confiscation des biens meubles et non des immeubles.
     
Connétable
 

Officier de la Couronne, qui est au-dessus des Maréchaux de France, & le premier Officier des armées. Avant Hugues Capet, lorsqu'il y avait en France un Maire du Palais, le Connétable était ce qu'est aujourd'hui le Grand Ecuyer ; mais après que la charge de Maire du Palais fut abolie, le Connétable est devenu le chef principal de toutes les armées sous l'autorité du Roi. Ce mot est féminin, lorsqu'on parle de la femme d'un Connétable. Madame la Connétable.
C'est le Connétable qui porte l'épée nue devant le Roi. Anciennement dans les couronnemens des Rois, l'épée étoit baillée par le Roi en garde au Connétable à titre de fief, & en hommage ; & ensuite il la lui ceignoit au côté, tant pour lui que pour les autres Gentils-hommes. On a appellé quelquefois Connétables, des Chefs, Capitaines & Gouverneurs d'une ville, d'une frontière, ou d'une place forte, comme le Connétable de S. Malo.

   
Conseils (origines)
  Au moyen-âge, le roi est asisté par la "curia régis" composée de vassaux, de prélats et de clercs, ces derniers étant les "techniciens" de l'époque. Les attributions de cette curia régis sont tout autant judiciaires et financières que politiques et il faudra attendre la seconde moitié du XIIIe siècle pour que lentement, le Parlement de Paris et la Chambre des comptes s'en dégage pour former des cours souveraines ayant reçu délégation du roi pour connaître des affaires juridiques & financières.
Au siècle suivant, le Conseil du roi apparaît alors en parallèle du Parlement et de la Chambre des comptes pour s'occuper des affaires gouvernementales et politiques. Si les 2 cours souveraines sont établies à Paris, le Conseil est lui, mobile et suit le roi dans tous ses déplacements. Sa composition est à la discrétion du roi et si les aristocrates y sont nombreux on y retrouve aussi un personnel compétent, stable et fidèle successeurs des clercs de la curia regis.
Après beaucoup d'hésitations, le conseil du roi s'est occupé d'un large contentieux administratif et judiciaire qui aurait du être de la compétence des tribunaux judiciaires mais que le roi a justifié en invoquant la raison d'état.
Face à la complexité croissante des affaires, il a bientôt fallu subdiviser le conseil en plusieurs séances et c'est sous François Ier qu'apparaît un Conseil intime (ou Conseil des affaires), puis Conseil du matin, qui sous Louis XIV a pris le nom de "Conseil d'en haut"
   
Conseil d'en haut (ou d'état)
  A partir de Louis XIV, conseil composé du roi, du Dauphin et des ministres d'état. Le conseil d'en haut avait une compétence gouvernementale quasi universelle. Au XVIIIe siècle, il s'occupa surtout de politique extérieure.
   
Conseil des dépêches
  Institué sous Louis XIV, il avait pour spécialité les questions administratives intérieures communes aux différents secrétaires d'état. Ce conseil se tenait debout. On y lisait des dépêches (correspondance avec les autorités provinciales : gouverneurs et intendants) et on y examinait certaines affaires contentieuses concernant les états provinciaux, le droit de chasse, les duels, et à partir de 1685, les affaires protestantes. Il réunissait le roi, le chancelier, les secrétaires d'état, le contrôleur général des finances, ainsi que plusieurs conseillers d'état convoqués en fonction de leur compétence et de l'ordre du jour.
   
Conseil (Grand)
  Administration détachée de la cour du roi pour être constituée en cour souveraine à la fin du XVe siècle. A l'origine, il devait être spécialisé dans les affaires judiciaires, mais dans les faits, il continua à juger les affaires civiles entre particuliers ce qui donna naissance à une sorte de cour suprême de justice, bientôt appelée Conseil des parties ou Conseil privé. Sa compétence s'étendait à l'ensemble du royaume et il était souvent chargé de juger les affaires que le roi voulait soustraire aux Parlements ce qui entraînait des rapports souvent conflictuels avec ces derniers.
   
Conseil royal des finances
  Créé en septembre 1661 après l'arrestation de Fouquet pour marquer que désormais le roi lui-même serait son propre surintendant des finances. Il réunissait outre le roi, le "chef du conseil des finances" (titre honorifique sans aucun pouvoir), le chancelier, le contrôleur général et deux conseillers ordinaires au conseil des finances, et, à la fin du règne de Louis XIV, les intendants des finances nouvellement créés.
Les compétences du conseil royal étaient très importantes : budget, recettes & dépenses, fiscalité directe et indirecte, politique économique, industrie, commerce, monnaies...
Chef de l'administration provinciale, c'est lui qui nommait les intendants depuis que Colbert avait retiré cette fonction au chancelier, et c'est à lui qu'ils rendaient compte.
   
Conseil privé (ou des parties)
  Jugeant à la place du roi, le conseil privé intervenait comme "suprême régulateur des compétences des parlements" et était en quelque sorte l'équivalent de notre Cour de cassation. A ce conseil, le fauteuil du roi restait vide et le le chancelier présidait les ducs, pairs, ministres d'état, secrétaires d'état, contrôleur général des finances, 30 conseillers d'état, les intendants des finances, les 80 maîtres des requêtes...
Le conseil privé était conseillé par d'importants organes annexes animés par des conseillers d'état, certains étant des "bureaux", d'autres des "commissions extraordinaires". Au 18e siècle, ce conseil perdit de l'importance les ministres étant devenus trop puissants.
   
Conseil du roi
  Pour former conseil, François Ier s'entoure d'une vingtaine de membres choisis parmi les princes de sang, les grands officiers ou les plus hauts dignitaires de la couronne avec à leur tête le chancelier (justice, administration et police) et le connétable (chef de l'armée). Sous Henri II, gouverneurs et intendants se mettront en place pour pleinement se développer sous Richelieu tandis que le royaume est découpé sur le plan administratif et judiciaire en sénéchaussées ou bailliages (une centaine à cette époque).
   
Conseil souverain
  Cour souveraine établie, peu après leur annexion à la France dans les provinces conquises pour pallier à l'absence de Parlement. Celui du Roussillon fut établi à Perpignan en 1660, d'Alsace à Colmar en 1698, quant à celui de Corse, il fut créé à Bastia en 1768. Certains, tels que les conseils souverains de Flandre à Tournai, Lorraine à Nancy ou Béarn à Pau furent transformés en Parlements.
Droits régionaux et spécificités judiciaires ont toujours été respectés et les Conseils Souverains ont souvent une compétence plus étendue que celle des Parlements. La vénalité des charges y fut pratiquement inexistante à l'exception de l'Alsace et l'Artois.
   
Conseils supérieurs
  Cours d'appel institués par le Chancelier Maupeou en 1771 pour étouffer la révolte des Parlements, rapprocher la justice des justiciables, bannir le grand abus de la vénalité des charges, diminuer le ressort des Parlements de Paris. Les magistrats étaient nommés et rémunérés par le roi et rendaient une justice gratuite.
   
Contrebande
 

Acte contraire à la loi qui touchait en particulier le transport et la vente en fraude de denrées dont le commerce était réglementé, tels le sel ou le tabac. La contrebande était très répandue sous l'ancien régime notamment aux limites des pays de grande gabelle où le sel coûtait très cher.
En 1729 les peines étaient :
* peine de mort our contrebande faite par au moins 5 personnes armées
* 5 ans de galères et 1000 l. d'amende pour de la contrebande à moins de 5 et sans armes
* mort en cas de violence ou résistance
* galères perpétuelles en cas de résistance
* pour les femmes : amende, fouet, bannissement, incarcération....
* quant aux commis ou employés de la ferme coupables de complicité, ils étaient condamnés à mort.

   
Corvée royale
  Obligation apparue au 17e siècle qui devint institutionnelle sous Louis XV. Pour la population des campagnes, il s'agissait de travailler gratuitement un certain nombre de jours par an à la construction ou l’entretien des grandes routes. Bien que cet impôt indirect ait été contraignant, coûteux et souvent injuste pour ces gens, certaines paroisses l'ont parfois instamment réclamé tant leurs habitants étaient gênés par le mauvais état de leurs routes. Toutefois l'absence de législation a fait de ces corvées un impôt en nature complètement arbitraire pouvant varier de 6 à parfois 40 jours de travail par an. Elles furent abolies par Turgot en 1776 puis remplacées par un supplément de taille.
   
Cour des aides
  Tribunal qui avait pour compétence au civil et au criminel le contentieux des impôts. Comme son nom pourrait le suggérer, il ne se limitait pas aux aides, mais incluait taille, gabelle et octrois... Seuls les impôts récents lui échappaient tels que les dixième, vingtième et capitation. Créée en 1425 à Paris, d'autres sont ensuite établies en province, mais elles entrent souvent en conflit avec les Parlements. Leurs officiers avaient la noblesse au premier degré et étaient commensaux du roi.
En plus de celle de Paris, 12 Cours des Aides furent créées en province même si 3 seulement avaient une existence distincte du Parlement ou Chambre des Comptes locale, Bordeaux, Clermont Ferrand et Montauban les autres étant Grenoble, Dijon, Rennes, Pau, Metz, Besançon, Aix, Rouen, Montpellier.
A la fin du XVIIIe siècle, il ne restait que celle de Paris, Clermont, Bordeaux, et Montauban, les autres ayant été rattachées aux chambres des comptes ou aux Parlements.
   
Cour des monnaies
  Cour souveraine connaissant des monnaies et métaux précieux. Celle de Paris avait compétence dans tout le royaume, même s'il y en eut une à Lyon de 1704 à 1771 et que les chambres des comptes de Nancy et Bar le Duc firent office de cour des monnaies.
   
Courtage (droits de)
  Droit d'aides sur les alcools qui furent très important dans la mesure où ils s'appliquaient à tout le royaume, soit directement pour les pays d'aides, soit par abonnement pour les autres. Perçu à chaque vente ou passage son montant variait selon les généralités. L'office de courtier fut créé en 1691et celui de jaugeur en 1696. Tour à tour réunis, supprimés puis rétablis dans tous le royaume, il s'agissait de percevoir des droits sur les vins et alcools, les droits de jauge n'étant dûs qu'au premier enlèvement seulement, tandis que les droits de courtage s'appliquaient à chaque vente.
   
Cour du Trésor
  Cour dont la juridiction s'étendait à Paris et aux bailliages voisins (Brie Comte Robert, Beaumont/Oise, Crépy en Valois, Dourdan, Etampes, Mantes, Meulan, Meulun,Senlis) mais dont le ressort pouvait s'étendre à l'ensemble du royaume, chargée du contentieux du domaine. Non souveraine, ses appels étaient portés au Parlement de Paris.
A la création des bureaux des finances en 1577, également chargés du contentieux des domaines, il y eut donc 2 tribunaux à Paris. Leur fusion ne s'opéra qu'en 1693 avec la création du "Bureau des finances et Chambre du Domaine de la Généralité de Paris".
   
Coutume
  Usages et pratiques juridiques qui s'appliquaient à tous les domaines de la vie quotidienne et qui avec le temps, ont pris force de loi. On distinguait les pays de droit coutumier et les pays de droit écrit (ou droit romain) les premiers plutôt situés au nord et les seconds au sud. En fait, cette limite n'était pas tout à fait aussi rigide car des pays de droit écrit connaissaient des coutumes (Bordeaux se référait d'abord à la coutume bordelaise, aux coutumes voisines et au droit naturel avant d'en arriver au droit romain) tout comme les provinces du nord de la France se référaient au droit romain en cas de lacunes ou d'obscurité dans une coutume locale. Parfois, c'était la coutume de Paris qui faisait foi.
La rédaction de ces coutumes fut entreprise dès le 13e siècle pour être rendue obligatoire en 1454 mais il fallut attendre le milieu du 16e siècle pour que la tâche fut à peu près réalisée. Bien souvent les rois (Louis XI, Louis XIV....) ont tenté de les uniformiser mais ils se sont généralement laissé décourager par leur masse énorme, leur obscurité et les réticences de certaines provinces peu disposées à modifier leurs usages. Malgré tout, plus de 60 coutumes générales et environ 300 locales furent rédigées au cours de cette période même si l'unification tant espérée n'eut jamais lieu.
   
Coutumier
  Proclamation ou publication qui se fait par des officiers de police pour annoncer au peuple la vente de quelque marchandises... ouverture de foires, rétablissement ou liberté du commerce,défenses, interdictions...
   
Crises de subsistances
  Sous l'ancien régime, les populations étaient entièrement dépendantes des récoltes céréalières qui constituaient la quasi totalité de leur alimentation même si vignes et élevage étaient également très présents.
Les capacités de production en bleds étaient souvent insuffisantes par rapport au nombre de personnes à nourrir et pour peu que de mauvaises conditions climatiques ou incidents ponctuels détruisent tout ou partie de la récolte on assistait alors souvent à des disettes ou famines.
S'ajoutaient la quasi absence de transport, le refus des paysans à voir leurs céréales sortir de leur province qui rendaient leur répartition impossible, et les brusques variations de prix qui élevaient le prix du pain à un niveau inaccessible pour les populations pauvres. Seuls peuvent alors survivre ceux qui avaient des réserves ou de l'argent.
   
Crises
  La période d'ancien régime fut traversée par une série de crises aux origines diverses (guerres, conditions météorologiques, épidémies) mais dont le point commun fut incontestablement un lourd tribut en vies humaines :
* 1587 - 1597 : guerres de religion
* 1626 - 1632 : peste et famines
* 1636 - 1637 : guerre de 30 ans, particulièrement dans l'est
* 1649 - 1662 : la Fronde en ruinant certaines campagnes provoque épidémies et crises de subsistance
* 1693 - 1694 : deux mauvaises récoltes consécutives entraîne une hausse du prix des bleds, puis famines et épidémies
* 1709 - 1710 : Crise provoquée par le "grand hiver" encore aggravée par le poids des prélèvements fiscaux à la fin du règne de Louis XIV
* 1720 : dernière grande peste restée localisée à Marseille et au sud
* 1738 - 1742 : 2 crises céréalières consécutives aggravées par des épidémies
* 1747 : nouvelles épidémies
* 1779 : épidémie de dysenterie (surtout dans l'ouest)
     
Cuirs
  Droits d'aides établis pour servir de gages à des offices de vendeurs, marqueurs, contrôleurs des cuirs
   

Décapole d'Alsace

 

Association volontaire de 10 villes libres d'empire chacune constituant une république urbaine autonome. (Landau, Wissembourg, Haguenau, Rosheim, Obernai, Sélestat, Turckheim, Munster, Keysersberg, Colmar)
Leur administration fut donnée à la France par le traité de Westphalie en 1648 et c'est ainsi que Louis XIV mit peu à peu la main sur toute l'Alsace.

   
Déclaration
 

Acte législatif modifiant ou interprétant un édit ou ordonnance. Elle commençait par "A tous ceux qui ces présentes lettres verront" et était datée du jour, mois et année tandis que l'édit ne l'était jamais. La déclaration était scellée de cire jaune alors que l'édit l'était de cire verte.

   
Deffaix (ou défais)
  Lieu où il est interdit de pénétrer et de chasser.
   
Défrichement
  Sous l'ancien-régime les terres incultes étaient particulièrement nombreuses. Différents édits (Henri IV en 1599, Louis XII en 1613...) les ont encouragé et celui de 1766 exemptait de dîme et toute autre imposition les terres défrichées pendant 15 ans.
   
Degrés de juridiction
 

En surnombre sous l'ancien régime, parfois jusqu'à 5 ou 6 pour les justices seigneuriales et royales ; 4 pour les eaux et forêts (gruerie, maîtrise, table de marbre, Parlement) et jusqu'à 4 également pour les justices ecclésiastiques (officialité épiscopale ; archiépiscopale ; primatiale et Saint Siège).

   
Déguerpissement
  Abandon d'un fief ou d'un héritage dont les charges sont jugées trop onéreuses. La propriété retournait alors au seigneur. L'abandon d'un héritage trop imposé en pays de taille réelle aurait pu avoir de graves conséquences pour le fisc : il fut dont impossible d'abandonner un héritage sans renoncer en même temps à tous les biens possédés dans la même paroisse.

   
Denier
 

Pièce de monnaie jusqu’en 1649 et unité de monnaie de compte valant le 12ème d’un sou et le deux cent quarantième d'une livre. Par extension, argent de quelque espèce et de quelque valeur que ce fût.

   
Denier vingt
 

L’intérêt d’une somme : placer un capital au denier 20 équivaut à le placer à 5 % (rapport d'un denier pour 20 engagés)

   
Désertion
  Malgré les peines terribles qui la frappait (mort, amputation du nez et des oreilles, marque et galères, travaux forcés...), la désertion était extrêmement fréquente, en partie à cause des conditions de recrutement déplorables (enrolement forcé, abus de confiance, tirage au sort...) mais également aux conditions d'existence du soldat dont l'insuffisance était partout dénoncée.
   
Dignité
  Offices très prestigieux, comme les grands offices de la couronne. Ils anoblissaient au premier degré.
   
Diminution d'espèces
  On diminuait les monnaies lorsqu'on retranchait une partie de leur valeur (un louis de 24 livres n'en valait plus que 20). L'augmentation était l'opération inverse. Les monnaies diminuées étaient fortes tandis que les augmentées étaient faibles
   


Direction des finances (grande)

  L'une des principales commissions du conseil ayant une existence indépendante et régulière à côté de ce conseil. Elle s'occupait des contentieux dans lesquels le domaine et les finances du roi étaient concernés, de la passation des baux avec les fermiers, on y examinait les doléances des assemblées du clergé et des états provinciaux et on s'occupait des relations et contrats avec ces différentes assemblées.
Elle était composée du chancelier, du contrôleur général, des intendants des finances et des conseillers d'Etat concernés.
Les affaires de moindre importance étaient confiées à un second bureau : la "petite direction des finances" composée en 1789 de 14 conseillers d'Etat et des intendants des finances
   
Divisions du royaume
  Ces divisions sous l'ancien régime étaient multiples sans concordance ni cohérence.
* divisions religieuses : diocèses
* divisions judiciaires : parlements et conseils souverains
* divisions administratives : intendances & généralités
* divisions militaires : gouvernements
* divisions historiques : provinces...
Tout ceci formait un gigantesque chaos dans lequel il était bien difficile de se retrouver.
   
Dixième
  Impôt exceptionnel et, comme la capitation, universel établi pour faire face aux dépenses de la Guerre de Succession d'Espagne. Il prélève le 10ème des revenus de toute propriété. Les non propriétaires ne sont pas imposés. Créé en 1710 par Louis XIV, supprimé en 1717, il est à nouveau levé à l’occasion de différents conflits, puis remplacé par le vingtième en 1749.
   
Domaine
  Inaliénable et imprescriptible le domaine royal regroupait toutes les possessions du roi. (Aujourd'hui dans le domaine national ou public de l'Etat) qu'elles soient corporelles (immeubles réels), incorporelles (droits souverains), droits régaliens, droits domaniaux (contrôle, centième denier, petit scel, franc fief, déshérence, lods & ventes, bâtardise, produits confisqués, taxes de maîtrise, péages, etc. )
Pour Paris le contentieux du domaine était examiné par la Cour du trésor établie en 1390 et dont le ressort s'étendait à la Prévôté et Vicomté de Paris et aux bailliages voisins de Brie Comte Robert, Beaumont/Oise, Crépy en Valois, Dourdan, Etampes, Mantes, Meulan, Melun, Senlis)
Au fil du temps, le domaine a servi de prétexte à la création de multiples offices et l'une des meilleures mesures de Necker fut d'en supprimer 506 en 1777.
   
Domaine direct / utile
  Pour une même terre, une distinction était faite entre
* domaine direct : supérieur au domaine utile, désignait les droits que le seigneur avait conservés sur cette terre, comme bénéficier de l'aide de son vassal, lever un cens, autoriser ventes et transmissions par héritage, lever des redevances...
* domaine utile : droit du vassal d'user et profiter de la terre avec la possibilité de l'hypothéquer, l'aliéner ou la transmettre en héritage.
   
Domaine forain
  Aussi appelé "rêve". Droit de traite de 4 deniers par livre s'appliquant à la sortie des marchandises et réuni à d'autres droits de traite en 1551 (haut passage, imposition foraine, traite domaniale) même si cette réunion ne dura pas elle amorça le regroupement à venir des droits de traite en 5 grosses fermes incluant domaine forain, haut passage, traite domaniale, trépas de Loire, traite d'Anjou.
   
Domaine d'occident
  Droits de traite établis sur les produits en provenance d'Amérique.
   
Domestique
  Sous l'ancien régime, il s'agit soit d'un homme faisant partie de la maison (familier du maître du logis), soit d'un homme qui reçoit des gages pour des fonctions d'ordre inférieur. Loin d'être méprisée, la domesticité de la première catégorie a quelque chose de noble et d'envié. Chez le roi et les grands seigneurs, écuyer, chambellan, échanson, page, précepteur sont des domestiques et leurs postes sont avidement recherchés.
Les choses sont un peu différentes pour la seconde catégorie car les domestiques sont parfois vus avec défiance par la police et plusieurs ordonnances tentent de réglementer la profession en leur interdisant de quitter un service sans lettre de congé sous peine d'être accusé de vagabondage ou en leur interdisant d'être armé en ville. Le vol domestique est puni de mort et en cas de grossièreté ou d'insolence envers le maître carcan et bannissement peuvent être prononcés.
   
Don gratuit 
  Taxes sur le clergé et les Etats provinciaux. Le clergé considérait qu'il était exempt de toute contribution aux charges de l'état par droit divin. S'il y participait, ce n'était que par sa propre volonté et non par obligation.
De même, les Assemblées des pays d'Etat considéraient que leur contribution aux charges de l'Etat n'était qu'un don bénévole qu'ils étaient libres de refuser.
C'est ainsi qu'est né le terme de "don gratuit" qui s'appliquait aux sommes que les assemblées ecclésiastiques et les pays d'état ne manquaient jamais de voter pour le roi. D'ailleurs, chaque fois que des Etats tentèrent de s'en affranchir comme le Languedoc en 1632 la répression ne tarda pas : le pouvoir royal ne tolérait l'indépendance des états qu'à la condition que ses finances n'en souffrent pas.
   
Douane de Lyon
  Droit essentiellement d'entrée d'abord établi sur les étoffes de soie, d'or et d'argent en provenance de l'étranger pour protéger la manufacture lyonnaise. Il s'étendit peu à peu à toutes les marchandises arrivant de l'étranger puis à celles en provenance du Languedoc, Provence et Dauphiné. Les bureaux des douanes lyonnaises se multiplièrent tant et si bien, qu'au début du XVIIe siècle on en comptait 167.
   
Douane de Valence
  A l'origine simple péage établi en 1595 sur le Rhône, elle s'agrandit pour devenir selon Colbert, la plus grande charge commerciale en terme de nombre de bureaux : il y en eut jusque dans l'Auvergne, le Forez, le Beaujolais, la Bresse et le Bugey, 110 autour du Dauphiné, 28 autour de Lyon, et même 6 en Provence.
Contrairement à la douane de Lyon qui n'était qu'un droit d'entrée, la douane de Valence se levait en général sur toutes les marchandises entrant, sortant, ou traversant le Dauphiné, aussi bien par voie de terre que fluviale.
   
Droits honorifiques
  S'opposaient aux droits utiles en avantageant leurs titulaires (seigneurs, magistrats...) et leur conférant différentes facilités : un banc réservé à l'église, le droit de litre funèbre, droit d'être aspergé d'eau bénite par le curé avant ses paroissiens... ces droits revêtaient une grande importance pour l'opinion publique et étaient souvent source de discorde entre seigneur et curé.
   
Droits de justice
  Amendes, confiscations de biens, taxes sur les mutations des charges, des terres et des propriétés...
   
Droits régaliens
  Ceux qui n'appartiennent qu'à la souveraineté comme faire la loi, battre monnaie, rendre justice, lever des impôts, décider la guerre et la paix..
   
Droits utiles
  S'opposent aux droits honorifiques dans la mesure où il confèrent un avantage financier ou procurent un revenu.
     
Duel
  Bien que le duel ait été autorisé depuis le Ve siècle après avoir été introduit par les Germaniques, dès le moyen-âge, des restrictions apparaîssent. L'ordonnance de 1306 de Philippe le Bel autorisait les proches d'une victime d'assassinat à se venger en provoquant le meurtrier en duel mais à condition d'avoir au préalable obtenu une autorisation royale prise au Parlement.
En 1545, c'est François Ier qui le premier refuse cette autorisation adoptant ainsi la position de l'église catholique, qui condamne la pratique (elle reste néanmoins très largement en vigueur car nombre des gentilshommes sont protestants)
Si en 1623 une ordonnance royale condamne à mort les duellistes, 3 ans plus tard ils sont privés de la noblesse et le duel ayant entraîné mort d'homme devient crime de lèse-majesté.
Le duel était pourtant tellement bien ancré dans les moeurs du pays que ce n'est qu'au début du XXe siècle qu'il en sera définitivement extirpé.
   

Eaux & forêts

  Administration qui gérait les eaux et forêts du domaine du roi tout en veillant à la conservation des forêts des particuliers. Sous l'ancien régime, compte-tenu de l'énorme consommation qui était faite du bois (comme moyen de chauffage, pour fabriquer les objets de la vie courante ou alimenter en énergie les industries naissantes), la déforestation était déjà un problème d'actualité et un édit de 1563 interdisait aux particuliers de couper des taillis avant qu'ils n'aient atteint l'âge de 10 ans.
L'administration des Eaux & Forêts comportait un nombreux personnel au bas duquel on trouvait les gruyers qui exerçaient dans leurs grueries, juridiction limitée à quelques livres d'amende. Au niveau suivant, venaient les verdiers et leurs verderies, puis les maîtrises dont les appels étaient portés à la Table de marbre des eaux et forêts.
Colbert, en 1669 réorganisa tout le système en créant une juridiction des grands maîtres, des maîtres particuliers, et des gruyers assistés d'huissiers, d'audienciers, de gardes, sergents, arpenteurs... En 1789, on comptait 20 grandes maîtrises dont dépendaient environ 170 grueries.
   
Ecartèlement
  Supplice en usage dans la jurisprudence criminelle de l'ancien régime. Rare, il ne s'ordonnait que pour un régicide, mais s'accompagnait alors du brûlement de la main, tenaillement, et du versement dans les plaies d'huile bouillante et de plomb fondu...
     
Echanson
 

Officier qui presente à boire aux Rois, aux Princes. La charge de Grand Echanson est une charge considérable à la Cour. Le Grand Echanson n'a pas succédé au Grand Bouteiller. Ils étoient l'un & l'autre un des quatre grands Officiers de la Couronne, qui signoient toutes les patentes de la Cour.

   
Edit
  Loi concernant une matière particulière s'opposant à l'ordonnance qui concernait un grand nombre de matières. Datés, les édits étaient scellés par le grand sceau de cire verte et commençaient par : "A tous ceux qui ces présentes verront...."
   
Edit d'Henri II
  En 1556, Henri II oblige par cet édit les mères célibataires et les veuves à déclarer leur grossesse. Ces déclarations sont consignées dans des cahiers de grossesse
   
Electeur
  Princes et évêques qui avaient le droit d'élire l'empereur du Saint-Empire Germanique.
   
Élection (pays d')
  Circonscription financière soumise à la juridiction de l'intendant et qui par opposition aux pays d'états, possèdent une administration fiscale qui relève directement du roi et des bureaux de finances des généralités .
   
Elections
  Circonscription financière et juridiction royale ainsi nommée à cause des "élus" qui y traitaient en première instance toutes contestations au sujet des tailles, aides et autres impositions royales, tant aux entrées des villes que dans les fermes du roi. Les appels de leurs jugements étaient portés devant les Cours des Aides. Les élections ne se contentaient pas de juger, mais intervenaient également dans la répartition entre les paroisses des sommes affectées à chaque élection. Pour ce faire, les élus effectuaient régulièrement des chevauchées afin de s'informer des abus et de tout changement de situation dans les paroisses.
Au début du 17e siècle on compte 92 élections mais en 1597 elles sont 146 et 179 à la fin du 18e siècle.
Toutefois ces élus étaient loin de faire l'unanimité et aux dires des intendants les tribunaux d'élections cumulaient nombre de défauts tels que l'injustice, la cherté ou l'incompétence de ses élus.
Richelieu (1585-1642) a tenté de les supprimer affirmant que "ces officiers étaient la vraie source de misère du peuple, tant à cause de leur nombre (environ 4 000) qu'en raison de leurs malversations" et Colbert (1619-1683) ne les appréciait pas d'avantage car ils constituaient un obstacle à ses projets d'administration. Il tenta de supprimer les charges de ces "gens qui vivaient au crochet du peuple" mais le coût du remboursement de leur charge était trop important et il dut se contenter de les faire surveiller par les intendants qui au 18e siècle, ont pris le pas sur eux et sont devenus souverains en matière de répartition de la taille.
En 1789, leur pouvoir s'était considérablement amoindri.
   
Emprunt
 

Sous l'ancien régime, il a représenté le principal moyen de financement de la monarchie. Toute les formes possibles de l'emprunt ont été usitées (perpétuels, viagers, remboursables, avec primes...) y compris celui avec pression et menaces qui était fréquent. Parfois même, le prêt au roi a pu constituer une sorte de chantage par lequel le pouvoir royal s'engageait à ne pas regarder de trop près dans les affaires de quelqu'un en échange d'une grosse enveloppe.
Si au XVIIIe siècle, les procédés tendent à devenir plus corrects, l'abus reste grand et le cycle infernal demeure : à la suite des emprunts viennent les impôts pour les payer et le grossissement de la dette publique a été incessant tout au long de l'ancien régime.
Le clergé recourait également à l'emprunt (surtout pour payer ses dons gratuits au roi), mais ses finances étant bien meilleures, les conditions étaient bien plus avantageuses.

   
Enseignement primaire
 

L'ignorance étant le plus grand obstacle au succès de la religion catholique, l'ancien régime a tenté de la combattre en instituant un enseignement primaire destiné à :
* lutter contre le protestantisme
* consolider la foi
* éviter aux hommes d'être trompés à cause de leur inculture et analphabétisme.
L'école est "obligatoire" jusqu'à l'âge de 14 ans, les maîtres doivent être rémunérés par la communauté, les évêques sont chargés de veiller à la bonne application de ces règles et les juges et procureurs du roi sont là pour punir les infractions. L'organisation est sans faille, seule l'application laisse parfois à désirer, mais l'influence des intendants se révèlera efficace et leur intervention permettra à des maîtres et maîtresses d'école d'être recrutés dans nombre de villages.
Côté résultats, il semble qu'ils aient été très divers selon les régions même s'il est certain que d'énormes progrès ont été réalisés en matière d'instruction au cours du XVIIIe siècle. L’enseignement souvent mal fait et mal réparti sur le territoire a tendance à privilégier les garçons tandis que les locaux sont souvent sales et peu éclairés. Vers la fin du siècle, l'état commence à s’intéresser à l’éducation même si à la veille de la révolution, le maître reste essentiellement l’auxiliaire du curé car il doit avant toute chose former de bons chrétiens.

   
Enseignement secondaire
  Les collèges étaient alors intimement liés à l'enseignement universitaire, et ne s'en distinguaient que par leur vocation à former des étudiants pauvres. Ils étaient dirigés par un principal ou grand maître, nommé par l'université dont le collège faisait partie, puis venaient un sous-principal, un économe et des chapelains, l'enseignement étant assuré par des régents qui jusqu'en 1719 furent très mal rémunérés mais logés et nourris. A cette date, des émoluments fixes furent institués et 20 ans de service leur assuraient une pension. Le concours de l'agrégation fut lui instauré en 1766 et visait à assurer un recrutement de qualité.
A côté des collèges de l'université, on trouvait les collèges des ordres religieux et vers 1710, le collège de Clermont à Paris (Etablissement appartenant à l'ordre des Jésuites) accueillait environ 3 000 élèves égalant presque la population des 36 autres collèges du quartier latin.
En province, on en comptait environ 150 qu'ils soient universitaires ou religieux.
L'enseignement dispensé dans ces établissements est essentiellement religieux, même si philosophie et rhétorique sont au programme. En fait, on y apprend surtout le latin et déjà au XVIIe siècle, on reproche aux collèges de mal préparer à la vie active en ignorant les enseignements concrets. Colbert, regrettait "qu'on n'apprît dans les collèges tout au plus qu'un peu de latin et point la géographie, l'histoire, et la plupart des sciences qui servent dans le commerce et la vie"
   
Epices
  voir gages.
     
Etape
 

Autrefois, le mot "étape" avait plusieurs sens :
* place publique où les marchands devaient apporter leurs denrées
* dans certaines villes commerciales, lieu de déchargement fixé aux vins et boissons afin de faciliter la perception du droit de gros.
* lieux où passaient les troupes en marche et où étaient rassemblées les provisions de vivres et fourrages à leur distribuer qui avaient été rassemblées par l'étapier. Souvent, celui-ci était l'agent d'une compagnie fermière qui traitait avec le roi. Le service de l'étape a donné lieu à beaucoup d'abus dont les troupes étaient tantôt victimes, tantôt auteurs.
L'établissement d'étapiers en un lieu rencontrait souvent beaucoup de résistance de la part des consuls et échevins locaux qui auraient préféré servir d'intermédiaires et ainsi revendre les marchandises aux troupes contre bénéfice. Par contre, lorsqu'il y avait entente entre étapiers et officiers municipaux, c'était toujours au détriment des habitants.
(voir aussi logement des gens de guerre & ustensile)

   

Etats (pays d’)

  Provinces récemment rattachées au royaume qui conservent jusqu'à la fin de l'ancien régime des assemblées représentatives ou états provinciaux, avec droit de regard sur l'administration générale et fiscale. Représentant les trois ordres, les états sont constitués de membres de droit (évêques et abbés, détenteurs de fiefs, maires ou consuls) et de députés élus suivant des procédures très diverses mais toujours très restrictives. Ni le bas clergé, ni le monde paysan, ni le petit peuple des villes ne sont représentés (sauf dans quelques vallées pyrénéennes). La convocation royale est indispensable aux réunions généralement annuelles, dirigées par un président (de droit le plus souvent), contrôlées par des commissaires royaux (gouverneurs et intendants à partir du XVIIe siècle). Les pays « états » étaient les provinces rattachées tardivement au domaine royal : Languedoc, Bourgogne, Provence, Bretagne, Artois, Béarn, Navarre, Cambrésis, Flandre
   
Etats généraux
  Assemblée des 3 ordres du royaume : clergé, noblesse et tiers état. Avant l'ancien régime, les états généraux n'ont jamais été très populaires et ne se réunissaient qu'en temps de troubles en se montrant toujours parfaitement inutiles. L'échec de 1614 et la longue interruption qui avait suivie avaient encore ajouté à leur déchéance.
   
États provinciaux
 

Assemblée régulière des 3 ordres dans les pays d'états (Bretagne, Languedoc, Bourgogne, Dauphiné et Provence) habilitée à prendre des décisions administratives et fiscales, l'une de leurs principales attributions était le vote de l'impôt. Ils en assuraient la levée, l'administration et l'emploi. Tout au long de l'ancien régime, le roi tenta de réduire leur nombre et leur pouvoir.

   
Examen
  Vérification des aptitudes des personnes nouvellement nommées à une fonction, grade ou bénéfice. Il s'appliquait aux :
* curés tenus de se présenter à l'évêque pour être examinés et établis dans leurs cures
* officiers de justice qui n'étaient admis au tribunal qu'après avoir subi un examen (plus symbolique qu'efficace)
   
Féodalité
  Ensemble des lois et coutumes qui régirent l'ordre politique et social du IX° siècle jusqu'à la fin du Moyen-Age et dont certaines sont toujours en vigueur sous l'ancien-régime. Sous les Bourbons la féodalité disparaît peu à peu. Lors des guerres de religion, Henri IV obtint l'obéissance des seigneurs féodaux et Richelieu châtie leur insubordination en abattant leurs châteaux et en remplaçant leurs pouvoirs locaux par l'administration des intendants. La défaite de la Fronde fait disparaître les dernières survivances féodales.
Mais si la féodalité n'existe plus en tant qu'organisation administrative, elle subsiste sur le plan économique, civil et surtout agraire.
Au début de l'ancien régime, la dépréciation de la monnaie fait que les redevances dues aux seigneurs se réduisent à presque rien et ces derniers hésitent à exercer tous leurs droits de peur que leurs terres ne soient désertées.
Par contre, au début du XVIIIe siècle, même s'il n'existe plus qu'une ombre de seigneurie, l'augmentation du prix des denrées agricoles fait que les seigneurs mettent plus d'empressement à réclamer leur dû, la tyrannie féodale se réveille et les droits féodaux recommencent à peser très lourd sur la paysannerie.
De multiples contestations naissent de l'obscurité des coutumes, de l'absence de titres, d'arpentages... les procès se multiplient. Les gens de justice sont les premiers bénéficiaires de ce regain de féodalité tandis que les gens du peuple sont à nouveau avilis, opprimés et croulent sous les multiples taxes et droits.
Il faudra attendre 1789 pour que l'ampleur des revendications soit exprimée dans les cahiers de doléances et ces droits seigneuriaux abolis.
   

Ferme

  Lorsqu'il afferme les impôts indirects à des " fermiers " le roi les autorise à lever l'impôt eux-même moyennant le paiement immédiat d'une certaine somme. Ce fut une pratique courante sous l'ancien régime car tout en esquivant les difficultés de la perception, il procurait à la monarchie des recettes nettes, régulières et faciles à anticiper.
Les droits furent d'abord affermés séparément à différents fermiers, les "traitants" (qui traitaient d'un droit), et des "partisans" (qui prenaient un impôt en parti) qui le percevaient à leur profit après avoir versé une certaine somme au fisc. A partir de Colbert la tendance fut de regrouper un grand nombre de droits ensemble dans des "fermes générales" de manière à réduire le nombre de ces fermiers très impopulaires car ils prélevaient beaucoup plus que ce qu'ils ne payaient au roi.
S'oppose à la régie.
   
Ferme générale
  C'est sous Colbert (1619-1683) que les fermes générales ont vu le jour en 1680 pour collecter gabelles, aides, domaines, traites et entrées même si en ces temps troublés l'économie est trop fragile pour assurer une perception régulière. En 1726, toutes les fermes existantes sont rassemblées en un bail unique négocié avec une compagnie de 40 (puis 60) grands financiers dont le nombre d'agents réguliers a pu atteindre 25 000.
La rémunération de ces grands financiers comprenait des revenus fixes garantis par l'état, plus une partie variable correspondant à un pourcentage des sommes perçues.
Devant les vives oppositions à la Ferme générale, en 1769 les contrôleurs généraux adoptent le système de la régie. Contrairement au système de la ferme, la perception des impôts et l'administration du service qui en a la charge sont confiées à des organismes publics, les régisseurs recevant une rémunération fixe.

En 1780, sur l'initiative de Necker les impôts indirects sont répartis entre trois compagnies fermières : la ferme générale (droits de douane), la ligue générale (droits sur les boissons) et l'Administration générale des domaines et des droits domaniaux (domaines ruraux, droits d'enregistrement). Mieux toléré que la ferme, le système sera généralisé sous la Révolution et le Consulat.
Jusqu'en 1789 la ferme générale sera l'une des plus importantes institutions de l'ancien régime.

   
Ferme du tabac
  L'importation, puis la culture du tabac dans différentes provinces (Agenais, Condomois, Provence, Comtat Venaissin, Normandie, Franche-Comté, Alsace, ou Flandre) fit que l'état s'intéressa de très près à cette plante, cherchant à en favoriser la culture et à en faire une source de revenus fiscaux.
L'Etat s'arrogea d'abord le monopole de la distribution et de la vente, puis de la fabrication du tabac en ayant recours au système de ferme qui lui garantissait des revenus fixés à l'avance.
L'essor de la consommation populaire du tabac à fumer, chiquer ou priser entraîna de violentes réactions à l'égard de cet impôt et de ses agents, et une contrebande extrêmement active se mit très tôt en place.réactions à l'égard de l'impôt et de ses agents et la mise en place d'une contrebande extrèmement active.
   
Fief
  Terme moyenâgeux qui réunissant 3 éléments distincts :
*la tenure (un domaine)
*un droit (un titre, une fonction, des droits de justice, des tonlieux, des péages...),
*un revenu (rente que le seigneur concédait à un vassal afin de lui assurer des moyens d'existence. En contrepartie, ce dernier devait lui prêter serment et fournir certains services (aide militaire, assistance judiciaire, aide matérielle...).
Au 16e siècle le fief jusqu'alors viager, devint peu à peu héréditaire et fut dès lors considéré comme un élément du patrimoine transmissible aux héritiers.
     
Fief de dignité
 

Duchés, marquisats, comtés, vicomtés et baronnies qui anoblissaient immédiatement les rares roturiers à en avoir bénéficié.

   

Fief (dénombrement de)

 

Cahier ou registres contenant la description des biens composant les fiefs et des redevances qui sont exigibles. (+/- synonyme aveu & dénombrement, hommages)

   
Finances extraordinaires
 

Ensemble des recettes de l’état royal (taille comprise) excepté le domaine

   

Finances ordinaires 

 

Tout ce qui concerne le domaine du roi

   
Flétrissure
  Peine infamante qui consistait à marquer un condamné soit d'une fleur de lys, soit de la lettre V s'il s'agissait d'un vol, ou des lettres GAL s'il avait été condamné aux
   

Foires

 

L'établissement de foires et marchés était un droit régalien et seul le roi ou des seigneurs haut justicier à qui il avait délégué son pouvoir pouvaient les autoriser. Dédiés aux échanges de proximité les marchés tenaient une place très importante dans la vie des communautés urbaines et villageoises. On y trouvait soit des commerçants qui s'approvisionnaient en produits frais, soit les producteurs eux-mêmes en provenance des villages avoisinants qui venaient vendre leurs produits une ou deux fois par semaine..
Ce qui différencie le marché de la foire est la périodicité, la foire ayant lieu une ou plusieurs fois par an mais sans excéder une par mois. Elles duraient souvent d'une journée, mais les grandes foires comme celles de Lyon, Beaucaire, Guibray..... s'étalaient sur une ou deux semaines.

Si ces foires & marchés ont conservés une grande importance jusqu'au 17e siècle, c'est que les taxes qui frappaient durement le commerce épargnaient souvent les marchandises destinées aux foires. (Les foires de Rouen étaient exonérées de 50 % des droits de sortie et du droit de gros ; les foires de Lyon étaient exemptées des droits de la douane de Lyon et des 4/5ème des traites foraines...)
A partir du 17e siècle, leur déclin pour différentes raisons :
*les problèmes de religion en avaient écarté les protestants,
*les enlèvements d'hommes pour alimenter les guerres en éloignèrent beaucoup d'autres.
*l'amélioration des voies de communication et des techniques commerciales les rendirent moins nécessaires.

   

Foraine

 

Droits de traite anciennement levés à la sortie des provinces de pays d'Aides vers les provinces non soumises aux Aides, ou à la sortie d'une province réputée étrangère pour une autre, sous l'ancien régime ils ne concernaient plus que les provinces du Languedoc, Provence, Lyonnais, Dauphiné, Foix, Comminges et Armagnac et variaient selon l'origine et la destination des marchandises :
La foraine était levée :
* sur les marchandises et bestiaux sortant du Languedoc pour la Provence, le Dauphiné, le Comtat Venaissin et les pays étrangers,
* mais ne se levaient pas sur les marchandises sortant du Languedoc à destination du Rouergue, du Quercy et de l'Auvergne (considérés comme faisant partie du Languedoc), ni du Lyonnais.

Le Lyonnais appliquait également des tarifs douaniers compliqués :
* De Lyon jusqu'en Bresse et Bugey : application du rêve (mais pas de foraine)
* De Lyon jusqu'en Franche Comté : application de la foraine (mais pas de rêve)
* De Lyon jusqu'en Suisse, Allemagne, Savoie, Piémont : application de la foraine (mais pas de rêve)
* De Lyon jusqu'en Dauphiné, Provence et Comtat Venaissin : application du rêve (mais pas de foraine)
* De Lyon jusqu'en Bourgogne, Languedoc et Auvergne : pas de droits de traite.
* De Provence en Dauphiné : perception de la foraine
* Du Dauphiné en Provence et Languedoc : pas de droits de traite.
Et pour encore compliquer les choses, les tarifs étaient tous différents seulement régis par l'usage.
Les foires de Lyon, Beaucaire et la ville d'Arles étaient exemptées de foraine.

   

Forains

 

Marchands qui viennent aux foires des autres villes, ou tout membre d’une corporation qui exerce en dehors de son lieu d’origine. Parfois synonyme de horsain.

   
Force (maisons de)
  Maisons de correction pour "ceux qui ont essuyé des procès pour des crimes, mais contre lesquels il ne s'est point trouvé de preuves suffisantes pour les condamner" ou pour les gens détenus par lettres de cachet. Elles étaient nombreuses : A Paris : Bicêtre, Charenton, la Bastille, le Château de Vincennes pour les hommes, Ste Pélagie, la Salpêtrière, les Madelonnettes pour les femmes. (La Bastille était davantage une maison de force qu'une prison)
Au For-l'évêque, (ancien siège de la juridiction de l'évêque de Paris) devenu prison royale en 1674, étaient surtout détenus les prisonniers pour dettes et les comédiens que les autorités voulaient punir.
   
Forêts
 

Les espaces boisés, élément vital de la vie sous l'ancien régime dépendaient de la grande ordonnance des eaux & forêts établie par Colbert en 1669 visant à les protéger. Un quart des forêts devait être destiné à croître en haute futaie (être maintenu jusqu'à la 120e année) tandis que les trois quarts restants étaient organisés en coupes (compartiments de forme allongée. Lorsque le dernier vient d'être vidé, le premier va l'être bientôt puisque atteignant son âge d'exploitation de 20 ou 25 ans ; les peuplements sont donc exploités sur un mode cyclique qui facilite la régénération naturelle ou assistée à partir de la fin du XVIIIe siècle.
L'idéal aurait voulu que la parcelle déboisée suffise aux besoins domestiques de l'année mais c'était rarement le cas et les habitants devaient alors économiser le bois jusqu'à exploitation de la coupe suivante.
D'autre part, la consommation domestique n'étant pas la seule concernée, cette méthode n'a pas véritablement arrêté la dévastation des forêts françaises : la hausse du coût des denrées alimentaires du XVIIIe siècle aggravée par l'établissement de forges, grosses consommatrices en bois eut pour conséquence de nombreux déboisements excessifs.

   

Fort denier

  La plus petite pièce en circulation étant le liard (équivalent à 3 deniers), toute somme inférieure due au roi, devait se payer à cette valeur.
   

Fouage

 

Droit dû au roi ou à un seigneur sur chaque feu, maison ou famille. En quelque sorte l'ancêtre de taille, depuis que qu'il devint perpétuel sous Charles VII.
En quelques endroits, il s'agit du droit de ramasser du bois de chauffage

   
Fourches patibulaires
 

Piliers auxquels étaient pendus les condamnés à la potence. Les fourches patibulaires étaient une marque de haute justice, même si elles ont parfois été usurpées.
En Anjou et Touraine, la coutume voulait que les Comtes aient 6 piliers, les barons 4 et les châtelains 2.

   
Fournissement
  Approvisionnement en sel des greniers de grande gabelle.
   
Fourniture
 

Approvisionnement en sel des greniers de petite gabelle

   
Fourrages
  Lorsque le royaume ne pouvait subvenir à tous les besoins de ses troupes une taxe spéciale était levée appelée "fourrages". Il était alors d'usage que le roi participe à concurrence de 5 sols par ration, le solde étant payé par la province où les troupes stationnaient.
     
Fourrier
 

Officier qui marque les logis pour le Roi, & toute sa Cour, quand il voyage. Les Fourriers sont au-dessous des Maréchaux des logis. On est fort incommodé en suivant la Cour, quand on n'est point logé par Fourriers. Il y a des Fourriers du Corps, des Fourriers de la Maison, & des Fourriers ordinaires.
Ce mot est dérivé de l'Allemand furirer, & de fuhren, qui signifie, conduire.
Il y a aussi des Fourriers dans les Compagnies des gens de guerre, & qu'on nomme dans la Cavalerie Maréchaux des logis.

     
Fourrière
 

Nom d'un des Offices de la Maison du Roi. Lieu destiné à serrer le bois de chauffage dans la Maison du Roi ou des Princes, & où s'en fait la distribution. Il y a un Chef de fourrière, & autres Officiers qui servent dans la Maison du Roi

   
Franc-alleu
 

L'alleutier disposait de sa terre en pleine propriété et pouvait en faire ce que bon lui semblait sans la moindre contrainte quant aux charges et obligations féodales.. Le droit de propriété y était absolu (par opposition au fief ou à la censive).
Les évolutions du régime féodal entraînairent une très nette diminution du nombre d'alleux en France, mais dans certaines régions et notamment en Basse Auvergne, les alleux représentaient encore au XVIIIe siècle, jusqu'à 30 % des terres. Localement ils pouvaient même être majoritaires, la France allodiale couvrant presque tout le sud (sauf Provence et Guyenne) et l'est du royaume. Ailleurs, ils étaient très rares, voire inexistants car proscrits dans les coutumes régionales.
Si les seigneurs tentèrent souvent d'accaparer ces terres libres sans toujours y parvenir, le roi y parvint en 1629, en décidant qu'en l'absence de titres, "tous les héritages ne relevant d'autres seigneurs étaient censés relever du roi"

   
Franc-fief 
  Droit payé au roi exigé d’un roturier qui faisait l’acquisition d’un héritage noble ou féodal. Il était égal à la valeur d'une année de revenus versée tous les 20 ans. Jusqu'en 1771 certains pays étaient exempts du droit de franc-fief : le Perche, Chartres, Orléans, Angers, Abbeville mais à cette date le roi révoqua cette exemption et il s'appliqua dans tout le royaume. En Artois et en Franche-Comté il n'était payable qu'une seule fois alors que partout ailleurs il s'appliquait également à toute transmission.
   
Franchise
  Privilège, exemption, accordée à certaines personnes ou collectivités déterminée par les lois et règlements
   

Franc-salé

  Privilège très envié qui autorisait à se fournir en sel directement au grenier sans passer par les collecteurs. Le prix étant réduit, l'économie ainsi réalisée était loin d'être négligeable.
   

Gabelle

 

Le sel étant un élément vital pour la conservation des aliments un impôt spécial (monopole d'état) fut créé dès 1342. Le taux de la gabelle était variable d'une province à l'autre selon qu'elle se trouvait en :

* pays de grande gabelle
le sel, le plus souvent en provenance des marais salants de l'Atlantique y était lourdement imposé avec un minimum obligatoire pour la consommation personnelle, celui destiné à la salaison étant en sus. Seuls les pauvres qui payaient moins de 30 sous de taille ou de capitation étaient exemptés et pouvaient s'approvisionner au "regrat" sans minimum de quantité.
Cette grande gabelle s'appliquait dans 12 provinces : Anjou, Berry, Bourbonnais, Bourgogne, Champagne, Ile de France, Nivernais, Normandie, Maine, Orléanais, Picardie, Touraine dans lesquelles, en 1661, on pouvait recenser 229 greniers à sel tenus par des collecteurs qui s'approvisionnaient eux-mêmes plusieurs fois par an, leur rôle étant ensuite de répartir leur stock de sel dans les paroisses.
Malgré tout, les populations devaient se déplacer jusqu'au grenier et se plaignaient de ces déplacements longs et pénibles ainsi que des gabelous qui souvent, abusaient de leur pouvoir et trichaient sur les quantités.
Certaines villes étaient privilégiées : Pas de minimum imposé à Paris et Versailles et prix d'achat plus bas à Dieppe, Fécamp, Le Havre, Honfleur, Rocroi, Charleville, quelques paroisses de la généralité de Soissons...
Inversement, en Bourgogne, le sel y était plus cher qu'ailleurs.

* pays de petite gabelle
Dans les pays de petite gabelle, le sel, en provenance des marais salants de la méditerranée, s'y vendait moins cher que dans les pays de grande gabelle. Ces pays étaient : le Lyonnais, Beaujolais, Mâconnais, Bresse, Languedoc, Provence, Roussillon, Velay, Forez, les élections de Rodez et Millau dans la généralité de Montauban, quelques paroisses de la généralité de Riom.
Le sel étant beaucoup plus accessible aux populations pauvres, la consommation y était beaucoup plus importante.
Quelques villes étaient là encore privilégiées car elles avaient racheté le droit : Gex, Sète, Aigues-Mortes, Arles...

* les pays de salines
En Franche-Comté, Lorraine et Alsace le sel provenait des salines de sel-gemme de Franche-Comté, Lorraine, Alsace. Le prix, variable, était un peu plus élevé que dans les pays rédimés, mais inférieur à celui de petite gabelle.

* pays rédimés
Provinces qui avaient acheté l'impôt par un versement forfaitaire. Le sel y était très bon marché. Il s'agit du Poitou, l'Aunis, la Saintonge, la Guyenne, l'Angoumois, le Limousin, les Landes, l'Armagnac, le Périgord, la Marche et d'une partie de l'Auvergne.

* pays exemptés
Ces pays étaient exempts soit parce qu'ils en avaient été dispensés lors de leur réunion récente au royaume, soit parce que situés dans des régions maritimes productrices de sel (Artois, Flandre, Hainaut, Béarn, Navarre, une petite partie de l'Aunis et de la Saintonge, et toute la Bretagne). Les prix y étaient complètement libres et très bon marché.

* pays de quart-bouillon
Uniquement dans la région de Basse-Normandie. On recueille sur les côtes le sable mélangé de sel et après traitement par ébullition on en extrait le sel. Un quart de la production doit être versé au trésor royal.

Ces grandes disparités d'imposition (d'un demi-sou la livre en Bretagne sous Louis XIV à 13 sous dans certains pays de grande gabelle) encourageaient la fraude et le "faux-saunage" sévissait dans toutes les régions de forte imposition, particulièrement en Anjou, Maine, Picardie, Auvergne et aux confins du Dauphiné et de la Savoie où il prenait des allures de sport national malgré de terribles sanctions (fortes amendes, emprisonnement, fouet, galères voire peine de mort en cas de récidive).
Un rapport de Necker fait état de conséquences annuelles équivalentes à :
* l'arrestation de 2 300 hommes, 1 800 femmes, 6 600 enfants
* la confiscation de 1 100 chevaux et 50 voitures
* 300 condamnations aux galères

   
Garde gardienne
  Privilège de juridiction accordé par lettres royales à diverses communautés, notamment des établissement ecclésiastiques. Le roi assigne alors à ceux qui sont "sous sa garde" un juge particulier, dit "juge conservateur de leurs privilèges" et la partie adverse soit alors plaider devant lui.
Le chapitre cathédral d'Orléans ne pouvait ainsi être traduit ailleurs que devant le bailliage de la ville y compris pour ses biens situés à l'extérieur de ce ressort.
     
Garde royale
  Droit de tenir sous sa garde et de percevoir les revenus d'un fief possédé par un mineur. La garde royale s'achevait à 21 ans, la garde seigneuriale à 20 ans.
Les coutumes variaient beaucoup sur l'étendue de ce droit et les conditions requises pour l'exercer.
     
Gardien de la régale
  C'était un officier préposé par le Roi pour percevoir au nom & au profit de sa Majesté les revenus des Abbayes & des Evêchés vacants. Cet officier n'était pas unique.
     

Garnison

  La garnison caractérise aussi bien l'endroit où les troupes stationnent, que les troupes elles-mêmes. "Garnir" est un vieux terme militaire qui signifiait approvisionner une ville et y entreposer du matériel pour en faire une place de guerre.
Dans le courant du XVIIe siècle, le logement des gens de guerre ne suffit plus compte-tenu de l'augmentation des effectifs militaires et il faut alors songer à construire des endroits spécifiques aptes à recevoir les troupes pendant leurs sièges. A la fin du XVIIe siècle, Vauban a activement participé à ces grands chantiers principalement dans le nord et l'est, endroits où se situaient les principales places à défendre du royaume.
     
Généralité
  Jusqu'à Henri II, il n'y avait au dessus des élus locaux que des généraux des finances qui siégeaient à Paris et qui effectuaient quelques chevauchées en province. Au milieu du 16e siècle, des généraux furent sédentarisés en province, chacun à la tête d'une circonscription administrative nouvelle : la généralité.
En 1542, François Ier en institua 16 avec pour mission faciliter la levée des impôts et gérer tout ce qui avait rapport aux finances. Au 17e siècle, les généralités furent placées sous l'autorité des intendants.
Leurs subdivisions s'appelaient "élections" en pays d'élections, "diocèse civil" en pays d'état.
D'autres généralités s'ajoutèrent par la suite pour parvenir, en 1789 à un total de 34.
* 16 premières généralités : Agen (ensuite transférée à Bordeaux), Aix, Amiens, Bourges, Caen, Châlons, Dijon, Grenoble, Issoire (ensuite transférée à Riom), Lyon, Montpellier, Paris, Poitiers, Rouen, Toulouse, Tours.
* créations ultérieures : Alençon, Auch, Bayonne, Besançon, Bordeaux, Corse, La Rochelle, Lille, Limoges, Metz, Montauban, Moulins, Nantes, Orléans, Pau, Perpignan, Riom, Soissons, Strasbourg, Valenciennes
     
Gouverneur
  Les gouverneurs sont apparus dès le 13e siècle, mais ne se sont multipliés qu'aux 14e et 15e siècles. Militaires de carrière, ils commandent les troupes opérant dans une province, suppléant ainsi aux baillis qui ne peuvent tout gérer.
Au 16e siècle, sous l'impulsion des guerres de religion leur rôle ne fait que grandir et issus de la plus haute noblesse ils deviennent des sortes de vice-roi dans leur province dont l'influence sur la noblesse locale est considérable. Ils nomment les magistrats de leur province, les archevêques, les évêques et les abbés, disposent des troupes, gèrent les approvisionnements, partagent le maintien de l'ordre avec le lieutenant général de police, les problèmes des questions religieuses, du commerce, de l'industrie, des travaux publics, et de la mendicité avec l'intendant....
Le roi, inquiet de leur puissance les fait surveiller par les intendants d'armées institution qui influera sur celle des intendants de province. Il leur retire la pérennité de leur fonction en les nommant pour 3 ans, l'autorité directe sur les régiments et le maniement de fonds, s'arrangeant pour retenir à la cour ceux dont il se méfie le plus et en soumettant leur présence dans leur circonscription à autorisation.
     

Gouvernement

 

Circonscription militaire sous le commandement d'un gouverneur représentant du roi dont les limites géographiques ont souvent variées car elles ne dépendaient que de la volonté du roi..
De 12 dans la seconde moitié du 16e siècle, installés dans les provinces frontalières pour assurer leur défense, ils atteignaient le nombre de 39 en 1776 :
* 18 de première classe (attribués à des Princes de sang ou des Maréchaux de France) : Alsace, Comté de Bourgogne, duché de Bourgogne & Bresse, Bretagne, Champagne, Dauphiné, Flandre & Hainaut, Guyenne, Gascogne, Languedoc, Lorraine, Lyonnais, Metz, Navarre & Béarn,Normandie, Paris & Ile de France, Picardie, Provence, Roussillon,

* 21 de seconde classe (pour des lieutenants généraux des armées du roi) : Anjou, Angoumois, Artois, Aunis & Saintonge, Auvergne, Berry, Boulonnais, Bourbonnais, Corse, Foix, Le Havre, Limousin, Maine & Perche, Marche, Nivernais, Poitou, Touraine, Orléanais, Saumur, Sedan, Toul,
114 autres petits gouvernements existaient également, mais avaient beaucoup moins d'importance.
Au fil du temps, ces gouverneurs se sont révélés de redoutables rivaux pour la monarchie. Puissants, ils usurpaient le droit de lever les impôts, rendre la justice... Aussi, l'ordonnance de Blois (1579) réduisit leurs pouvoirs et Louis XIV acheva leur défaite en les gardant à la cour le plus longtemps possible et en soumettant à autorisation leurs déplacements dans leurs gouvernements. La fonction devint purement honorifique, et certaines grandes familles se la transmettait de père en fils comme les Condé en Bourgogne, Les Luxembourg en Normandie, les Gramont en Béarn... le véritable pouvoir ayant glissé vers les intendants.

     
Grand Conseil
  A l'initiative de Charles VII, le Grand Conseil est une section spécialisée dans les affaires judiciaires créé pour décharger le Conseil du Roi de la masse de procès qui l'encombrait. Siégeant au Louvre, il s'agit d'une cour souveraine dotée d'une vingtaine de conseillers choisis parmi les conseillers d'état et les maîtres de requêtes.
François Ier confie au Grand Conseil des affaires retirées aux autres cours souveraines parce qu'elles se refusent à les juger conformément aux droit et traités en vigueur. Jusqu'au 18e siècle ce tribunal restera pour la monarchie un moyen de lutte contre la mauvaise volonté et le pouvoir des Parlements.
Il arbitre également les litiges entre les parlements et présidiaux ce qui a contribué à attiser le ressentiment de ces cours à son égard.
   
Grenier à sel
 

Endroit où l'on entreposait le sel destiné à la gabelle. Jusqu'en 1788, ils étaient à la fois dépôts commerciaux et juridiction. Toutefois, un édit du 8 mai 1788 leur retira leur statut de juridiction en confiant leurs causes aux présidiaux et bailliages

   
Gros
 

Droit d'Aides équivalant au vingtième du prix de vente et établi en 1360 pour la rançon de Jean le Bon. Il concernait alors toutes les ventes mais à partir de Louis XI, il se limita aux boissons, poisson de mer, bétail à pieds fourchés et bois pour, à terme ne concerner que les boissons, les autres droits étant plutôt devenus des droits d'octroi. En Artois, le "gros" était ce qu'était le "contrôle" dans les autres régions et la province y était abonnée.
S'y ajouta l'augmentation en 1663 et le "gros manquant" ou "trop bu" levé sur les boissons consommées chez les récoltants au-delà de leur consommation normale. La consommation familiale était estimée de manière très large mais cela n'empêchait pas ce droit d'être très impopulaire.
Gros et augmentation étaient perçus dans les généralités de Paris, Amiens, Soissons et Châlons, la Normandie ne payant que l'augmentation à l'exclusion du gros. Toutefois, des exceptions locales s'étaient parfois enracinées dans les coutumes locales, certaines villes ou campagnes payant l'un ou l'autre, voire aucun de ces droits, à moins qu'à l'instar de Auxerre, Bar/Seine, Chartres, Issoudun, Orléans, Lyon, Tours et Poitiers seule la ville ne fut imposée laissant libre de droit la campagne environnante.

   
Gros manquant
 

Voir "trop-bu"

   

Grosses fermes

  Les 5 grosses fermes étaient les 12 provinces qui formaient un tout sur le plan douanier en communiquant librement entre elles (Ile de France, Normandie, Picardie, Champagne, Bourgogne, Orléanais, Bourbonnais, Berry, Touraine, Anjou, Maine, Poitou & Aunis). Le nom venait du fait que les droits qui y avaient été jusque là perçus constituaient 5 fermes différentes : le rêve ou domaine forain, le haut passage, la traite domaniale, le Trépas de Loire, et la Traite d'Anjou.
   

Gruerie

  Juridiction des Eaux et forêts subordonnées aux Maîtrises qui connaissaient des menus délits dont l'amende ne dépassait pas 12 livres. Les gruyers étaient les juges de ces grueries (appelés verdiers en Normandie).
   

Gruyer

  Juge des questions forestières affecté à la gruerie.
   
Guet de la mer
 

Institué par une ordonnance de 1681, il concernait les habitants des paroisses situées à moins de 2 lieues de la mer tenus d'assurer la surveillance des côtes. Sexagénaires, syndics et collecteurs en étaient exemptés.

     
Halles
  Places publiques servant de marchés pour les différentes denrées. Paris avait sa halle aux grains, aux vins, aux veaux, aux draps, aux cuirs, au beurre....
Les ports, quais, halles et marchés de Paris ont souvent servi de prétexte à l'institution de nombreux offices parfois étranges comme les rouleurs de tonneaux, les contrôleurs de poissons, les essayeurs de beurre et de fromages.... Ils furent source d'importants revenus pour la monarchie surtout à la fin du règne de Louis XIV.
   
Haut passage
 

Droit de traite perçu à l'exportation de certaines marchandises associé au rêve et qui constituera ultérieurement l'une des composantes des 5 grosses fermes.

   
Honneurs de la cour
 

Privilèges accordés par le roi. Pour être admis aux honneurs de la cour il fallait une noblesse qui remonte à 1400. Ils consistaient en une présentation au roi ou à la famille royale à laquelle s'ajoutait pour les hommes, le privilège de monter dans les carrosses du roi et de l'accompagner à la chasse.

   
Hôpital général
  Lieu de renfermement pour mendiants, vagabonds, femmes de mauvaise vie, invalides en tout genre, fous.... Les internés sont supposés être "redressés" par la prière et le travail.
   
Huiles (droits sur les)
  C'est en 1705 que furent créés à Paris et dans les principales villes du royaume 100 offices de jurés contrôleurs, essayeurs et visiteurs d'huiles. Lorsque les offices disparurent les droits subsistèrent mais se transformèrent en droit à la fabrication, formule plus commode pour le fisc.
Les généralités de Montauban, Auch, Bordeaux, Limoges, Moulins, Poitiers, Bourges, Caen, Châlons, Dauphiné, Auvergne, Bourgogne, Languedoc, Franche-Comté, Provence, Bayonne et les 3 évêchés étaient abonnées.
   
Huitième
 

Droits d'aides perçu sur les ventes au détail dans certaines provinces tandis que d'autres étaient soumises au quatrième. Les pays de huitième étaient les généralités de Bourges, Châlons, la Rochelle, Limoges, Lyon, Moulins, Orléans, Paris, Poitiers, Soissons, Tours, les villes et banlieues d'Amiens, Abbeville, Auxerre.

     

Imposition (pays d’)

  Type particulier de pays d’état annexés tardivement (sous Louis XIV) et qui ont conservé toutes leurs institutions sans que le roi ne tente d'y introduire d'élections. L intendant y dirigeait l'administration avec le seul concours des anciennes autorités municipales et avait pour consigne de respecter toutes les anciennes coutumes provinciales. A la veille de la révolution, ils sont devenus pays d’état.
   
Incendie
 

Leur fréquence était telle que des règles très srictes avaient été établies pour la construction, le ramonage, les précautions à prendre pour les dépôts de foin et paille, les fours, cuisines, forges et fourneaux. L'incendie volontaire des églises, maisons et fermes était passible de mort, l'incendie des moissons, vignobles, forêts et bruyères du fouet et des galères.

   
Inféodation
  Concerne la dîme, impôt d'église, qui, en de nombreux endroits a fait l'objet d'une "inféodation", c'est à dire que le droit de perception a été transféré au seigneur en contrepartie du versement au curé de la "portion congrue".
   
Inhumation
 

C'est en 1777 qu'intervint la loi interdisant les inhumations dans les églises pour des raisons d'inconfort (odeurs dues aux exhumations involontaires de corps non décomposés lors de l'inhumation les nouveaux arrivants), et plus généralement pour rétablir l'hygiène dans les églises. Seuls y sont désormais acceptés, les archevêques, évêques, curés, hauts justiciers et fondateurs de chapelles.

     
Intendant
  Représentant du pouvoir royal dans une province et principal rouage administratif des 17e et 18e siècles. Issus des maîtres de requête, dont la fonction s'est peu à peu sédentarisée, ils sont apparus pour la première fois en Bourgogne en 1592. (Troyes en 1594, Limoges en 1596, Poitiers en 1617),
Après une période d'adaptation au cours de laquelle leurs missions sont restées temporaires et limitées les intendants ont alors réuni les pouvoirs de justice, de police et de finances. Ils ne se bornait plus à surveiller les autres officiers, mais les avaient remplacés. D'inspecteur, il devient administrateur et le pouvoir royal reprend le pouvoir dans les provinces.
Sous Richelieu, ils ont pour mission de "connaître de toutes injustices et oppressions que les sujets du roi pourraient souffrir des officiers et ministres de la justice par corruption, négligence, ignorance ou autre..."
Bien sûr, ils sont détestés des cours souveraines et de la noblesse et l 'un des plus grands désirs de la Fronde fut de s'en débarrasser.
Mais c'est sous Colbert que la fonction a pris vraiment pris toute sa dimension. Les intendants sont alors devenus les agents les plus dévoués du pouvoir royal, nommant eux mêmes leurs subdélégués. Leurs attributions sont alors quasiment illimitées :
* finances et répartition des impôts (droits domaniaux, taille...)
* agriculture, industrie, ponts & chaussées, arts & métiers, commerce & marchés, police & ordre public, approvisionnements, état sanitaire, moralité publique & assistance, recrutement des troupes, logements des gens de guerre, milices, étapes, soldes, affaires ecclésiastiques, collèges, librairie, universités, administration municipale.... tout les concerne et ils s'occupent de tout.
* justice : ils représentent la justice royale et sont au-dessus des tribunaux ordinaires que la justice ordinaire néglige (crimes & violences des gentilshommes ne restent pas impunis), ils entrent dans les tribunaux comme bon leur semble car ils sont chargés d'informer le roi de tous les abus qui s'y commettent.
* ils animent l'économie provinciale en embellissant les villes, en veillant à l'amélioration de l'agriculture et- de l'élevage, à l'introduction de cultures nouvelles, au bon fonctionnement des manufactures royales....
* Au 18e siècle, ils s'efforcent de trouver des solutions aux problèmes de disettes, maladie et pauvreté, ils créent des ateliers de charité pour les chômeurs, améliorent les conditions de vie dans les prisons et les hôpitaux...
Sous Louis XVI, la monarchie est souvent discréditée. Hommes du roi, les intendants subissent de plein fouet ce discrédit, car malgré l'importance de leur tâche et leurs compétences, aucune assemblée représentative n'est là pour rendre compte de leur travail ou appuyer leurs efforts. C'est cette énorme lacune qui poussera Louis XVI et son administration à créer les Assemblées provinciales de 1787.
   
Intendance
  Très importante division territoriale soumise à l’autorité d’un intendant de province. En 1789,
* 20 intendances étaient pays d'élections (Alençon, Amiens, Auch, Bordeaux, Bourges, Caen, Châlons, Grenoble, Limoges, Lyon, Montauban, Moulins, Orléans, Paris, Poitiers, Riom, La Rochelle, Rouen, Soissons et Tours
* 8 intendances étaient pays d'état :
Toulouse & Montpellier réunies sous l'administration d'un seul intendant et dont l'administration était organisée en diocèses - 11 pour Toulouse, 12 pour Montpellier),
Dijon (19 bailliages et 4 élections),
Aix (22 vigueries)
Rennes (9 évêchés)
Valenciennes qui avec le Hainaut et le Cambrésis formaient 3 prévôtés et 7 gouvernances
Lille & Artois (8 bailliages et 1 gouvernance)
Pau & Bayonne, qui furent tantôt unies tantôt séparées
* 6 intendances de pays conquis qui n'étaient ni pays d'état ni élections :
Metz et les 3 évêchés (6 bureaux de recettes des finances)
Alsace (13 districts de villes et 54 bailliages)
Roussillon (3 vigueries)
Franche-Comté (14 bailliages)
Lorraine & Barrois (26 bailliages en Lorraine et 10 en barrois
Corse : 11 juridictions
   
jaugeage (droits de)
 

Droit d'aides sur les alcools qui furent très important dans la mesure où ils s'appliquaient à tout le royaume, soit directement pour les pays d'aides, soit par abonnement pour les autres. Contrairement au droit de courtage qui s'appliquait à chaque vente, le droit de jauge n'était perçu qu'une fois lors de l'enlèvement des produits sur leur lieu de production.

   
Juridictions consulaires
 

Chargée depuis 1563 par l'intermédiaire de juges consuls, marchands ou gens de métiers élus par leurs pairs, de connaître le contentieux en matière commerciale.
Le tribunal consulaire jugeait souverainement jusqu'à 500 livres, vite, gratuitement, et souvent bien. Ses compétences recouvraient tous les aspects financiers des transactions commerciales et leurs différends, les salaires et pensions du personnel marchand, des assurances et contrats relatives au commerce maritime et aux foires, et depuis 1714, des faillites et banqueroutes.
Les appels allant au Parlement.

   
Juridiction des traites
  L'office de Juge des traites ou Maîtres des ports a été créé en 1549 par Henri II mais c'est en 1687 que fut réellement organisée cette juridiction. Elle connaissait en première instance de toutes les affaires civiles ou criminelles relatives aux traites, les appels étant portés à la Cour des Aides.
Dans le ressort du Parlement de Paris il y avait 44 juridictions des traites pour la plupart situées aux confins des 5 grosses fermes.
   
Juridiction
 

Outre son sens habituel de "ressort d'un tribunal", une juridiction pouvait également désigner les divisions territoriales de certaines élections commen celle d'Agen qui se divisait en 139 juridictions différentes, elles-mêmes composées de plusieurs paroisses.

   
Justice seigneuriale
 

La justice seigneuriale faisait partie intégrante de la seigneurie car c'est par elle que s'exerçait le pouvoir seigneurial. Propriétaire terrien, le seigneur dirigeait la communauté et exerçait la justice au dernier échelon après les bailliages et les sénéchaussées. Hiérarchisées, les justices seigneuriales avaient trois degrés dont les pouvoirs étaient plus ou moins étendus, à savoir la haute, la moyenne et la basse justice mais toutes dépendaient du roi qui seul pouvait en concéder de nouvelles.
Le seigneur plaidait par l'intermédiaire de son procureur fiscal mais pouvait parfois plaider lui-même en son nom. les juges seigneuriaux avaient un sceau pour sceller leurs sentences et des sergents pour les mettre à exécution.
Les justices des duchés & comtés-pairies & autres grandes terres titrées sont au même titre que les simples justices, des justices seigneuriales mais elles relèvent directement du parlement. Les juges de ces justices pairies prennent le titre de lieutenant-général.
A la fin de l'ancien régime, le nombre de ces justices n'a pas faibli mais leur rôle est devenu insignifiant et les cahiers de doléances de 1789 les ont souvent accusées d'incompétence et de corruption.

   
Justice (haute)
  Le juge du seigneur haut-justicier connaît toutes causes en matière civile lorsque le défendeur est son sujet. Il nomme tuteurs & curateurs, émancipe, appose les scellés, dresse inventaire, et rédige des décrets. Il connaît des causes l'opposant à ses sujets, pour ce qui concerne les domaines, droits, revenus ordinaires & casuels de la seigneurie, mais ne peut connaître celles qui concernent le domaine du roi, les officiers royaux, ou les dîmes à moins qu'elles ne soient inféodées.
Compte-tenu de son droit à condamner à toutes sortes de peines afflictives, y compris à mort, il doit avoir des prisons sûres, fourches patibulaires, piloris, poteaux à mettre carcan…
Le juge haut-justicier exerce aussi la police & la voirie.
   
Justice (moyenne)
  Comme la haute justice, la moyenne connaît de toutes les causes concernant les droits & devoirs dus au seigneur, Elle a pouvoir de condamner ses sujets à concurrence d'une amende déterminée par la coutume mais elle ne peut rédiger de décret.
Elle a la police des chemins & voirie publique, l'inspection des poids & mesures ; elle peut faire mesurage & bornage, faire élire des messiers, condamner à l'amende pour cens non payé.
En matière criminelle, les coutumes ne sont pas uniformes : certaines lui donnent seulement le pouvoir de connaître des délits légers dont l'amende n'excède pas 60 sols, mais au-delà la haute justice la plus proche prendra le relais. D'autres coutumes attribuent au moyen-justicier la connaissance de tous les délits qui autres que ceux entraînant peine de mort. Enfin, celles d'Anjou, Touraine & Maine, lui attribuent tous pouvoirs, y compris la condamnation à la peine capitale.
   
Justice (basse)
  La basse justice connaît des droits dus aux seigneurs, ainsi que de toutes matières personnelles entre les sujets du seigneur jusqu'à 50 sols. Elle exerce la police dans son territoire jusqu'à concurrence d'une amende de 10 sols. Lorsque le délit requiert une amende plus forte, le bas-justicier doit en avertir le haut-justicier et prélever six sols sur l'amende adjugée par le haut-justicier.
Le bas justicier a droit de mesurage & bornage
   
Justice déléguée
  Institutions judiciaires royales (parlements et autres cours, présidiaux, bailliages, élections, maîtrises des eaux et forêts...) qui rendaient la justice au civil et au criminel par délégation du pouvoir royal. Elle le faisait en toute liberté puisque ses magistrats étaient irrévocables et propriétaires de leurs offices.
   
Juveigneur
  Les juveigneurs étaient les puînés des familles nobles : la coutume de Bretagne attribuait les deux tiers d'un héritage au puîné (garçon ou fille), mais en quelques localités de Bretagne, Flandre, Alsace, Artois, Picardie un droit de juveignerie qui s'appliquait à tous attribuait au dernier né, fille ou garçon, l'héritage de toute la terre patrimoniale, à l'exclusion des aînés.
Cette coutume, probablement issue des pratiques nomades de temps beaucoup plus anciens considérait qu'à mesure que les aînés étaient en âge de mener la vie nomade et de commercer, ils quittaient alors la maison paternelle pour s'installer ailleurs. Le dernier né, qui souvent se retrouvait seul avec son père dans la maison était donc son héritier naturel.
 

 

Lançon
  Avis d'imposition collective, souvent sous forme d'affiche
     
Lavandier
 

Officier du Roi, qui a soin de blanchir le linge. Lotor regius. Il y a dans la maison du Roi deux Lavandiers du corps, servans six mois chacun. Un Lavandier de Panneterie-Bouche. Un Lavandier de Panneterie commun ordinaire. Deux Lavandiers de cuisine, bouche & commun.

     

Layette

  Cassette de bois dans laquelle, jadis, étaient conservées les chartes ou les documents importants des seigneuries.
   
Lettre de cachet
 

Lettres closes émanant du roi contenant un ordre relatif à un particulier ou à un cas particulier. Elles étaient remises par un officier chargé d'en assurer l'exécution et contenaient très souvent un ordre d'exil ou d'emprisonnement. Elles présentaient l'immense avantage d'éviter au familles l'infamie et le déshonneur auxquels les eût immanquablement exposées une condamnation régulière et c'est à ce titre qu'elles étaient souvent réclamées au roi par les familles elles-mêmes.

   

Lettres de naturalité

 

Conféraient la nationalité française à un étranger. Seul le roi pouvait les accorder et elles devaient ensuite être enregistrées dans les chambres des comptes.

   
Lettre patente
 

Lettre émanant du roi, ouverte, contresignée par un secrétaire d'état qui doit être enregistrée par le Parlement. Elles concernaient des intérêts privés.

     
Lettres d'autorisation
 

Sont des lettres qu'une femme obtient du Roi, ou des Juges, pendant l'absence ou au refus de son mari, pour administrer son bien.

   
Lettre de provision
  lettres de provision d'offices, établies en grande chancellerie pour nommer un officier à son poste
   
Librairie
 

Terme employé pour l'édition. Depuis Charles IX aucun livre de pouvait être imprimé sans privilège du roi. Toutefois, la censure s'appliqua plus ou moins sévèrement tout au long de l'ancien régime.

   
Lit de justice
 

Séance solennelle des parlements en présence du roi au cours de laquelle ce dernier impose sa volonté obligeant la cour à enregistrer ses édits 

     
Livre
 

Monnaie de compte (fictive) qui servait dans les transactions commerciales et dont la valeur a varié suivant les temps et les lieux.
1 livre = 20 sols (sous) tournois et un sol = 12 deniers ; soit 1 livre = 240 deniers tournois

   
Lods & ventes
 

Droit seigneurial très productif qui s'appliquait lors de la vente d’un bien roturier tenu en censive. D’importance variable selon les régions, il correspondait en moyenne au 12ème de la transaction et était payable en argent, mais n'était que du 6ème à Périgueux, 8ème à Bordeaux alors qu'en Normandie, ce droit s'appelait 13ème bien que sa valeur réelle fut du 12ème.

   
Logement des gens de guerre
 

Charge publique terriblement redoutée sous l'ancien régime. Elle consistait à assumer financièrement et héberger les troupes royales de passage dans une région ou une ville. Elle était d'autant plus lourde que beaucoup en étaient exemptés, et qu'elle pesait presque exclusivement chez les gens de condition modeste. Dans certaines communes souvent exposées au passage des troupes, les habitants désertaient les lieux à l'approche des soldats, terrorisés par leurs excès.
Le casernement en tant qu'hébergement dans des lieux spécifiques n'est apparu qu'au 18e siècle et d'abord aux villes frontières qui hébergeaient un si grand nombre de ces hommes qu'il était impossible de tous les loger chez l'habitant. (voir aussi garnison)

   
Lois somptuaires
  Textes royaux (ordonnances, édits, déclarations) de Charlemagne à Louis XV auxquels s'ajoutent les arrêts de Parlement et des magistrats locaux ayant pour objectif de limiter les dépenses.
     
Louvetier
 

Officier qui commande à l'équipage du Roi, entretenu pour la chasse du loup. Autrefois il y avait en France des Louvetiers entretenus dans toutes les Forêts qu'on nommait alors Loutiers, Louviers & Chasseleus.
Le Grand-Louvetier de France met deux têtes de loup au-dessous de l'écu de ses armes, pour marquer sa charge. C'est François I qui en 1520 créa la charge de Grand-Louvetier de France. Il prêta serment de fidélité entre les mains du Roi, & les autres Officiers de la Louveterie le prêtent entre ses mains.
La raison qui fit créer des Charges de Louvetiers, fut que les incursions des Barbares dans les Gaules, ayant fait périr un nombre infini de monde, ces bêtes farouches se multiplièrent beaucoup. De-là vinrent les lois que l'on fit pour obliger les peuples à les détruire. Celles des Bourguignons, & les Capitulaires de nos Rois, ordonnent qu'on avertisse les Seigneurs du nombre de loups que chacun aura tué ; qu'on en présente les peaux au Roi, qu'au mois de Mai on cherche & on prenne les Louveteaux, que les Vicaires ou Lieutenans des Gouverneurs, aient chacun deux Louvetiers dans leur district. On proposa aussi des prix à ceux qui prendraient des loups. Ensuite on établit des Louvetiers dans chaque forêt de France, & un Grand-Louvetier auquel les autres étaient tous subordonnés.
Les places de Louvetiers en chaque Province, n'avaient été ordinairement que de simples Commissions. François I les créa en titre d'Office, & au-dessus d'eux tous, l'Office de Grand-Louvetier de France. Les Louvetiers eurent d'abord pour salaire l'attribution de deux deniers pour loup, & trois deniers pour louve, comme il paroît par un Arrêt du Parlement du 29 Mai 1537 & cela fut depuis augmenté d'un denier à l'égard des louves, par un autre Arrêt du 27 Avril 1564. Ce droit devait leur être payé par chaque feu de villages, à deux lieues à la ronde du lieu de la prise. Les habitants de la banlieue de Paris en étaient exempts.

     

Maçonnerie (chambre de
la )

 

Juridiction royale remontant à St Louis établie pour veiller à tout ce qui concerne la construction, connaître des diférends entre entrepreneurs et ouvriers, assurer la police des bâtiments. Elle se composait de 3 juges conseillers du roi, d'un procureur, un substitut, un greffier en chef et 3 huissiers. Les appels de ses jugements relevaient du Parlement.

   
Mainmorte (droit de)
  Situation de ceux qui vivaient dans une condition proche du servage. Ce droit stipulait que les paysans mourant sans enfants ne pouvaient disposer par testament des biens qu'ils tenaient de leur seigneur ce dernier étant leur seul héritier. Leur main était alors dite "morte".
S'ils avaient des enfants, l'héritage du défunt ne pouvait être conservé par ses descendants que moyennant une taxe. A la fin du 18e siècle il restait environ 140 000 mainmortables dans le royaume
Ces main-mortes se trouvent essentiellement dans les coutumes voisines des pays de droit écrit, comme en Bourgogne, Nivernais, Bourbonnais, Auvergne. (voir aussi Bordelage)
   
Maison du roi
  Inclue tous les officiers attachés au service domestique ou personnel du roi, ces services étant :
* le secrétariat d'état de la maison du roi (pouvoirs de police),
* de la maison civile (commensaux),
* de la maison militaire
* de la maison ecclésiastique.
Sous Henri III, la Maison du roi compend 1725 personnes mais ce chiffre a beaucoup fluctué au fil des décennies gonflant parfois de manière exponentielle pour certains postes comme les 321 maîtres d'hôtel au lieu des 12 habituels sous la Fronde, ou à l'inverse les drastiques réductions de personnel effectuées sous Richelieu lorsque les aumôniers passent de 252 à 10 ou les secrétaires de sa chambre de 316 à 11.

Reine, princes et princesses disposaient aussi d'une "Maison" particulière. Seul le Dauphin n'en a pas car ce sont les officiers du roi qui le servent par roulement après avoir exercé leur service chez le roi.
   
Maîtrise des eaux & forêts
 

Officier occupant sa charge à la maîtrise des eaux et forêts. Il effectuait tous les 6 mois une visite générale des bois et des rivières navigables et flottables de sa maîtrise. La juridiction des maîtrises particulières s'exerçait jusqu'à 100 livres, au-delà, l'une des 20 grandes maîtrises prenait le relais :
* Paris (20 maîtrises particulières), Soissons (11 maîtrises particulières), Amiens (8 maîtrises particulières)(Avec Artois & Flandre)
* Hainaut : Valenciennes (3 maîtrises particulières)
* Champagne : Châlons/Marne (8 maîtrises particulières)
* 3 évêchés : Metz (6 maîtrises particulières)
* Bourgogne, Franche-Comté & Alsace : Dijon (16 maîtrises particulières)
* Lyonnais : Montbrison (9 maîtrises particulières)
* Dauphiné, Provence & Auvergne :
* Languedoc & Roussillon : Toulouse
(6 maîtrises particulières)
* Guyenne & Poitou : Bordeaux
(7 maîtrises particulières) ; Poitiers (14 maîtrises particulières)
* Aunis & Saintonge :
* Limousin & Nivernais
* Berry : Bourges
(8 maîtrises particulières)
* Orléanais : Orléans
(3 maîtrises particulières)
* Touraine, Anjou, Maine :
Tours (9 maîtrises particulières)
* Bretagne : Rennes
(7 maîtrises particulières)
* Alençon
(5 maîtrises particulières)
* Caen
(5 maîtrises particulières)
* Rouen
( 8 maîtrises particulières)
* Lorraine : Nancy
(16 maîtrises particulières)
* Clermont Ferrand : (6 maîtrises particulières)
En Corse et Roussillon, l'intendant faisait office de Grand Maître

   
Manteau
 

Au moyen-âge, tous les officiers du roi étaient alors considérés comme ses domestiques, et à ce titre devaient être habillés par lui. C'est de cette ancienne coutume que provient le droit de manteau dont il est souvent question dans les gages de plusieurs offices royaux.

   

Manufactures

 

Entreprises de l'ancien régime. On distinguait les
* manufactures du roi (appartenaient à l'état). La plus célèbre fut celle des Gobelins qui outre ses tapisseries fabriquait meubles et objets d'art.
* manufactures royales (contrôlées par l'état). Avaient acquis des privilèges (monopoles & avantages fiscaux) par lettres patentes en échange d'une réglementation imposée. (manufacture textile de Van Robais à Abbeville qui occupait 1800 ouvriers)
* manufactures privilégiées (contrôlées par l'état). Leur statut était identique aux précédentes, seul le titre changeait.

   

Marc d'argent

 

Monnaie valant 52 livres. Le paiement d’un impôt de cette valeur était la condition requise de l’éligibilité à la députation en 1789, avec la propriété de terre. Cette condition a été abandonnée dans la Constitution de 1791.

   
Marc d'or
 

Droit datant de 1578 perçu sur les nouveaux titulaires d'offices vénaux ou non avant expédition de lettres de provisions, ainsi qu'à l'occasion de toute concession de brevet, faveurs, titres, privilèges.... En 1656, un édit doubla le marc d'or et il fut alors d'environ 1/60e de la valeur de l'office.

   
Maréchaussée
 

Jurisdiction des Prevôts des Maréchaux. Il y a dans l'enclos du Palais la Connétablie & Maréchaussée de France, à la Table de Marbre, où sont des Juges de robe qui prennent connoissance de la réception des Officiers des autres Maréchaussées, & de leurs différens. Il y a d'ailleurs 180 Maréchaussées en France, qui sont des siéges de Juges d'Épée, qui instruisent les procès des voleurs & des vagabonds, & autres cas dont ils sont compétens ; & qui les jugent souverainement avec sept Officiers du plus prochain Présidial. Le Prevôt qui tient à Paris cette Maréchaussée, s'appelle le Prevôt de l'Isle. Les Officiers de la Connétablie & Maréchaussée de France, connoissent de tous crimes commis par les gens de guerre, tant de pié que de cheval ;

Dès 1536, un édit lui a assigné pour mission la surveillance des grands chemins autour de Paris, la police militaire, la protection des civils en zone militaire. En 1720, elle s'étendit à tout le royaume, et une maréchaussée royale fut créée par généralité.
Toutefois, pour qu'elle fut réellement organisée il fallut attendre 1778. Elle comprenait alors 6 divisions, 34 compagnies, 732 brigades qui disposaient chacune de 4 hommes, brigadier compris.
En 1789, lorsque les cahiers de doléance la mentionnent c'est généralement pour en déplorer les insuffisances car villes et campagnes sont infestées de brigands et vagabonds. La ville de Meaux s'étonne à juste titre de n'avoir que 4 hommes pour veiller à la sécurité des citoyens alors que 25 s'occupent de la sauvegarde du gibier.

   
Marine
  Ce n'est que sous Louis XIII, en 1631, grâce à l'impulsion de Richelieu que la Marine devint véritablement royale et se dota de solides institutions. Il obtint du roi qu'il supprime la charge d'Amiral de France et s'attribua celle de "Grand Maître, chef et Surintendant de la navigation et commerce de France". Peu à peu, Provence, Languedoc, Guyenne entrèrent dans le domaine du Grand Maître et il put entreprendre la mise en place d'une politique globale maritime.
3 commissaires généraux de la marine ont été nommés au Havre, à Brest et à Brouage chargés de l'entretien de la flotte royale et des équipages. Ces commissaires préfiguraient les futurs intendants de la marine de Colbert et étaient secondés par 3 commissaires ordinaires et deux contrôleurs.
Un lieutenant du prévôt et 4 archers veillaient à la sécurité de chaque port. La mort empêcha Richelieu de mener son projet à terme et il fallut attendre 1660 pour que Colbert reprenne le flambeau mettant en place un véritable "Ministère de la mer" aux fonctions à la fois militaires, administratives et commerciales.
Il codifia progressivement tous les aspects du service et regroupa tous les textes en deux grandes ordonnances * celle de 1681 sur l'amirauté et la marine marchande
* celle de 1689 sur les armées navales et les arsenaux de la marine.
Il s'agissait de véritables codes réglant tous les aspects des activités maritimes qui restèrent en place jusqu'à la fin du règne de Louis XV.
     
Marque des fers, or & argent, papiers & cartons
  Droit d'Aides pesant comme son nom l'indique sur le fer, l'or, l'argent, le papier et le carton chacun étant "marqué" une fois le droit payé.
Le droit de marque des fers se percevait à la fabrication et à l'entrée dans les ressorts du Parlement de Paris, Dijon, Metz et Nancy. A l'entrée et à la sortie dans ceux de Toulouse et Grenoble, et à l'entrée seulement dans le ressort du Parlement de Rouen.
Ces droits étaient inclus dans la Régie des Aides.
   
Marquisat
 

A l'origine le nom de Marquisat désignait un gouvernement de frontière puis la seigneurie bordant une frontière.
Sous l'ancien régime le marquisat est composé de trois baronnies et de trois châtellenies au moins ou de deux baronnies et de six châtellenies

   
Messagers, messageries
 

A l'origine, il s'agissait des voitures publiques chargées d'établir la communication entre les étudiants des universités parisiennes et leurs familles. Des messagers, commis par l'université transportaient lettres, argent, effets... Peu à peu, ces messagers transportèrent lettres et personnes étrangères au milieu universitaire et la monarchie eut alors la tentation de s'emparer de cette source de revenus potentiels. Coches et carrosses publics s'établirent alors accompagnés des inévitables offices "d'intendants et contrôleurs généraux des messagers, voituriers". Une partie de l'argent ainsi récolté alla aux différents établissements d'enseignement, ce qui permit de dispenser un enseignement gratuit.

   
Mendicité (dépôt de)
  Les bureaux des pauvres apparus dès le XVIe siècle à Paris puis dans les paroisses avaient pour rôle de porter secours et subvenir aux besoins des pauvres de la paroisse.
A partir du XVIIe siècle, guerres et famines ont entraîné la multiplication des vagabonds et dans certaines régions ce sont de véritables bandes organisées qui sévissaient détroussant voyageurs, marchands ou simples fermiers.
En 1724, une véritable répression s'instaure et si les mendiants invalides furent expédiés à l'hôpital, les valides furent envoyés dans des dépôts de mendicité (des "renfermeries" gérées par les intendants) et astreints au travail obligatoire, les récidivistes étant envoyés aux galères.
La situation économique s'améliorant ils quittèrent peu à peu les dépôts et ce n'est qu'en 1767 qu'il fallut à nouveau sévir et condamner les mendiants valides à 3 années de galères. De nouveaux dépôts furent organisés et la maréchaussée reçut une prime de capture pour les ramasser.
   

Mercuriales

 

* Relevé périodique des prix des céréales et autres denrées comestibles sur une foire ou un marché
* Discours devant les chambres d'un Parlement où le procureur général rappelait ses devoirs à la compagnie et les choses à éviter.

     

Milice

 

Sous l'ancien régime les milices locales sont surtout figuratives et participent peu à la défense de la ville si ce n'est parfois, pour le service du guet. Composées de bourgeois (lors des craintes de soulèvements populaires), d'artisans (le service était alors critiqué par les bourgeois) elles ont souvent été le prétexte à de nombreuses créations d'offices.
En 1688, A l'initiative de Louvois, est apparu un autre type de milice, militaire cette fois, constituant la première forme de service actif. A partir de cette date, chaque paroisse dut fournir des hommes célibataires âgés de 20 à 40 ans, équipés à ses frais pour servir 2 ans dans la milice et dès 1691 eurent lieu les premiers tirages au sort. Les années suivantes, elle fut souvent modifiée, parfois supprimée, des privilèges furent accordés (exemptions pour les gros laboureurs, les marchands et artisans payant au moins 30 livres de capitation, les procureurs, greffiers, notaires, médecins, maires & échevins, apothicaires, chirurgiens, propriétaires d'un office d'au moins 4 000 livres..., ces exemptions étant jusqu'en 1774, laissées à l'arbitraire des intendants).

   

Milice garde côte

 

Au XVIIIe siècle, dans une zone de 2 lieues le long des côtes, les habitants de 18 à 60 ans étaient astreints à fournir par tirage au sort une milice garde côte chargée de faire le guet de la mer et de défendre les côtes. Faute d'exercices réguliers et d'organisation, ce n'était guère qu'une cohue informe et inefficace.
Elle fut remplacée en 1778 par des compagnies de canonniers garde côte de 50 hommes servant 5 ans et renouvelés tous les ans par 5ème.

   

Minage (droit de)

 

Droit perçu par le roi, un seigneur ou une municipalité sur les grains et autres marchandises vendues dans les foires et les marchés. En théorie, il s'agissait d'un droit de mesurage créé pour protéger les consommateurs des fraudes, mais dans les faits les droits de minage éloignaient les marchandises des marchés et les taxes se retrouvaient alors dans les droits d'octrois perçus par ailleurs. Suspendu par Turgot en 1775, le droit de minage n’avait pourtant pas totalement disparu à la veille de la révolution (synonyme : hallage)

   
Ministère public
 

Chargé de veiller aux intérêts du roi, le ministère public était composé des procureurs généraux, de ses substituts et avocats généraux.

   
Moins imposé
 

Réduction d'impôt accordée à une paroisse ou une élection victime de quelque fléau. Les intendants demandaient souvent des moins imposés pour leurs généralités.

   

Monnaie

 

Aux 16e et 17e siècles, la monnaie réelle (à ne pas confondre avec la monnaie de compte) fut d'abord l'écu puis à partir du 17e siècle, le louis (toutes deux en or). L'écu (parfois appelé louis d'argent) devint alors une subdivision du louis d'or. D'autres subdivisions très nombreuses se côtoyaient : sou, liard, denier, sol, obole, pistole...
Pour être utilisable par tous cette monnaie devait avoir une correspondance et c'est le roi qui fixait le rapport entre monnaie de compte et monnaie réelle.
Sur toute la fin du 16e siècle la valeur de l'écu d'or (monnaie réelle) fut fixée à 3 livres. Au 18e siècle, le louis fut fixé à 24 livres, et l'écu à 6 livres tournois. L'écu passa donc de 3 à 6 livres.
De 1689 à 1715, la monnaie subit 43 variations et le louis d'or varia de 11 à 20 livres. Law (1671-1729), dont l'objectif était de dégoûter le public de la monnaie métallique la soumit à des changements perpétuels de valeurs (pour la période allant de septembre 1719 à décembre 1720 on note 28 fixations différentes pour l'or et 35 pour l'argent). La ruine frappa les possesseurs de revenus fixes et il fallut attendre 1738 pour qu'une certaine stabilité revienne.

   
Monnaies (hôtels des)
 

Lieu où l'on frappait les monnaies. A l'origine il y en avait 30, mais en 1772 ils n'étaient plus que 17 (Paris, Rouen, Lyon, la Rochelle, Limoges, Bordeaux, Bayonne, Toulouse, Montpellier, Perpignan, Orléans, Nantes, Aix, Metz, Strasbourg, Lille, Pau, et par la suite, Nancy). Des juges gardes et contre garde des monnaies s'occupaient de la police intérieure des monnaies, de la fabrication des pièces, de l'émission de fausse monnaie... Ces juridictions ne jugeaient qu'en première instance, la juridiction souveraine étant la Cour des monnaies dont le ressort était national.

   
Mort civile
 

Privation de tous les droits civils : ester en justice, hériter, disposer par testament.... Elle est souvent le résultat d'une condamnation à mort, aux galères perpétuelles ou au bannissement perpétuel, mais également le résultat des voeux de religion.

   
Munitionnaires
 

Agents chargés de l'approvisionnement des armées.

   

Naturalité (lettres de)

 

Conféraient la nationalité française à un étranger. Seul le roi pouvait les accorder et elles devaient ensuite être enregistrées dans les chambres des comptes.

   

Obédience (pays d')

 

Provinces réunies à la France après la signature du concordat de 1516 (Bretagne, Franche-Comté, Alsace, Artois, Lorraine, Flandre, 3 évêchés...). La nomination aux bénéfices est accordée au pape lorsqu'ils vaquent pendant les "8 mois du pape" (les 2 premiers mois de chaque trimestre) et les collateurs ordinaires nommaient aux bénéfices vaquant en mars, juin, septembre et décembre.

   
Octroi
 

Droits levés par certaines municipalités sur les marchandises de consommation locale (boissons, bétail à pied fourché, suif, chandelle, bois et matériaux de construction, parfois le blé et la farine...) Si à l'origine, ils étaient perçus au profit des communautés urbaines sur autorisation du roi, ce dernier, confronté aux besoins de l'état en argent frais, ne tarda pas à se les approprier : en 1647 le doublement des octrois collectés par les fermiers est décidé. Ils en reversent ensuite 50 % aux municipalités.
Les droits les plus importants sont prélevés sur le vin, ceux sur l'abattage des animaux arrivant en seconde position.
Les villes, considérant qu'ils freinaient le commerce n'aimaient pas les droits d'octrois et répugnaient à en créer de nouveaux d'autant plus que la fraude était considérable et que trop de privilèges étaient accordés à certains bourgeois et nobles.

   
Ordonnance
 

Au 16e et 17e siècle, acte royal arrêtant des dispositions réglementaires de portée générale, spécialement en matière de police. A partir du milieu du 17e siècle, l'ordonnance ne concerne le plus souvent qu'une seule matière ex : sur les eaux et forêts, le commerce, la marine...

     
Ordonnance de comptant
  Ordre de paiement signé par le roi et adressé à un comptable.
   

Pancarte

 

Affiche apposée dans les bureaux où se payaient des droits pour faire connaître au public ce qu'il avait à acquitter. Les ordonnances prescrivaient souvent l'usage de ces pancartes mais leur utilisation était aléatoire. Elles étaient souvent absentes, confuses, illisibles, contradictoires....

   
Pancarte
  Droit d'octroi particulièrement impopulaire qui fut instauré dans le royaume entre 1596 à 1602. Perçu à l'entrée des villes où se tenait un marché ou une foire, Il portait sur les marchandises entrantes et fut ainsi appelé du nom du barème affiché aux portes des villes.
La taxe était levée sur les vins, viandes, suif & chandelle, huile & cires, poissons, droguerie et épicerie, toiles & merceries, draps, cuirs, métaux... seules certaines matières premières étaient exemptes (chanvre, laine...) et les produits de première nécessité comme les grains, légumes, foin, bois, volailles, oeufs...)
Les plaintes furent si nombreuses qu'elles obligèrent le roi à la supprimer et à la remplacer par une augmentation de droits anciens.
   
Papegai (droit de)
  Dans certaines villes notamment à Laon et en Bretagne, celui qui parmi les arquebusiers avait lors d'un concours annuel, abattu l'oiseau appelé "papegai" 3 années de suite avait pour toute sa vie durant et sa veuve après lui, une franchise d'impôts et taxes (tailles, logement de gens de guerre, ...)
   
Papier
 

Papiers et cartons ont depuis 1680 régulièrement été soumis à des droits d'aides Une rame était taxée d'après ses dimensions et qualité.

   
Papier timbré
  Etabli au 17e siècle, la taxe sur le papier timbré s'appliquait au papier ou parchemin utilisé pour l'expédition des actes judiciaires, notariés, mais aussi les registres universitaires, des corps de métiers, les affiches et placards, registres paroissiaux....
En plus d'être une mesure fiscale, il s'agissait également de contrôler et garantir l'authenticité des documents. La taxe, aussi appelée "droit de formule" était perçue par un "fermier de la formule".
Le papier timbré a suscité une vivre opposition aussi bien des parlements que des populations.
Les provinces de Flandre, Hainaut, Cambrésis, Franche-Comté et Artois furent dispensées de papier timbré.
   

Panetier

 

Officier de la couronne qui avait autorité sur les boulangers de France

   
Paréage
  Justices tenues en partage par le roi et un seigneur.
     

Pareatis (lettres de)

 

Mandements pour faire exécuter une décision de justice en dehors de la juridiction qui l'avait rendue. Elles émanaient de la grande chancellerie et étaient exécutoires dans tout le royaume. Seuls, les juges des foires de Lyon, la Connétablie de France, le bailliage de l'artillerie de France, les conservateurs des universités et les officialités n'en avaient pas besoin.
A partir de 1672, il s'agit également des actes des Présidiaux de province

   

Parisis

 

Monnaie ainsi appelée car fabriquée à Paris. Elle était d'un quart plus forte que la monnaie Tournois fabriquée à Tours. Un sol parisis valait donc 15 deniers tournois et une livre parisis, 25 sous tournois.

   
Parlement
  Cours de justice dites « souveraines » car jugeant en dernier ressort au nom du roi. Ils ont une compétence judiciaire assortie d’un rôle administratif et d’un certain pouvoir politique lié à l’enregistrement des édits royaux qui leur donne l’occasion de présenter au roi des « remontrances » et parfois de s’opposer à sa politique en refusant l’enregistrement d’un édit.
L'autorité du Parlement est véritablement universelle et absolue : police, législation, finances, assistance publique, instruction, discipline ecclésiastique.... il se mêle de tout et entre souvent en conflit avec le pouvoir royal car vénalité et hérédité en ont fait une caste parlementaire très puissante, très influente et très redoutée ; en quelque sorte le "propriétaire" de la justice.
Louis XIV tenta de briser cette caste en interdisant l'accès au Parlement aux fils, frères, beau-frère d'un magistrat en activité et d'interdire les mariages entre enfants de pères appartenant à la même compagnie mais sans succès.
   
Parlement de Paris
  Cour souveraine organisée en différentes parties  :
* Grand'Chambre
* Chambre des enquêtes, primitivement chargée d'instruire les procès destinés à aller devant la Grand'Chambre. Depuis le XVIe siècle elle connaît des procès à juger sur preuves écrites.  
* Chambre des requêtes : reçoit les requêtes des plaideurs et donne des lettres de justice qui permettent de saisir les autres chambres du parlement
* des gens du roi (Parquet) : procureur général et ses 12 substituts
* les greffiers, huissiers, receveurs, trésoriers...
Le nombre des officiers du Parlement a naturellement beaucoup varié au cours des siècles mais à la fin de l'ancien régime, le Parlement de Paris comptait 240 officiers, 604 avocats et 349 procureurs.
Indépendamment des chambres, il y avait également :
* la Tournelle : chambre criminelle
* la chambre de la marée : jugeait sur le fait de la vente du poisson de mer et d'eau douce dans Paris et ses faubourgs
* la chambre des vacations : siégeait pendant les vacances du Parlement (du 9 septembre au 27 octobre) et les jours ou il vaquait (St Nicolas, veille de Noël, veille de Pentecôte, St Barthélémy.....)
   
Parlements de province
  Cours de justice instituées dans les grands fiefs après leur réunion à la couronne au début du XVIe siècle. Il pouvait être connu sous différents noms : Echiquier en Normandie, Conseil éminent en Provence, Conseil delphinal en Dauphiné... Tous les Parlements de provinces avaient Grand'Chambre, Tournelle, 1 ou 2 chambre des enquêtes, souvent 1 des requêtes et le nombre de magistrats variait entre 50 et 100.
* Toulouse (1437) : le premier et le plus important. Son ressort incluait le Languedoc, le Quercy, le Comté de Foix et l'Armagnac. Il comprenait 16 sénéchaussées avec présidial, 6 sénéchaussées sans présidial, 3 juridictions consulaires (bourses de marchands), 5 juges d'appeaux, 4 sièges d'amirauté, un grand nombre de justices royales, municipales, seigneuriales qui relevaient de lui.
* Grenoble (1453) : 3 chambres - Ressort :Dauphiné et pays d'Orange. Il était en même temps Cour des Aides.
* Bordeaux (1462) : 5 chambres - Ressort : Guyenne, Gascogne, Périgord, Limousin, Saintonge, Labourd.
* Dijon (1477) : 4 chambres - Ressort : Bourgogne (sauf Auxerre), Bresse, Bugey. Les Dombes ont eu, jusqu'en 1771 un Parlement spécial à Trévoux) Il était en même temps Cour des Aides.
* Rouen (1499) : 5 chambres - Ressort : Normandie
* Aix (1501) : 3 chambres - Ressort : Provence et terres adjacentes
* Rennes (1553) : 5 chambres - Ressort : Bretagne Il était en même temps Cour des Aides.
* Pau (1620) : Ressort : Béarn & Navarre
* Metz (1633) : Ressort : 3 pays de Metz (Thionville, Sarrebourg et Phalsbourg), Toul, Verdun (Sedan et Mezières)
* Besançon (1676) : Ressort : Franche-Comté
(Pau, Metz
et Besançon étaient également Chambre des comptes et Cour des Aides)
* Tournai (transféré à Douai en 1713)
* Nancy (1775) : Ressort : toute la Lorraine non rattachée au Parlement de Metz.
Certaines des provinces réunies tardivement à la France n'eurent pas de Parlement mais des Conseils souverains comme l'Artois, l'Alsace, le Roussillon et la Corse.
Le ressort du Parlement de Paris était de loin le plus vaste. Il représentait un tiers du royaume au XVIe siècle, un quart au XVIIIe siècle. Pour tenter de remédier à cette situation des Conseils supérieurs furent créés par Maupeou en 1771 (abrogés en 1774), puis des Grands Baillliages en 1788.
   
Parties casuelles
 

Caisse créée en 1522 destinée à rassembler les revenus provenant de la vente des offices et des diverses taxes les frappant

     
Pâtissier-bouche
 

Officier de chez le Roi, qui fait la pâtisserie pour la table du Roi. Il y a dans la Cuisine-bouche quatre Pâtissier-bouche servans par quartier, & ayant 300 livres de gages. Quand le Roi sort, le Pâtissier-bouche fournit au Coureur du vin pour la collation du Roi, deux grands biscuits, huit prunes de perdrigon, six abricots à oreille, & deux lames d'écorce de citron, & pour cela lui est compté 50 sols.

   
Peines
  Moins organisé qu'aujourd'hui, le système judiciaire de l'ancien régime ne recourait pas à l'emprisonnement en tant que mesure punitive (pas avant la fin du XVIIIe siècle) mais à une échelle de sanctions allant de la simple amende honorable à la peine de mort dite "cruelle" comme l'écartelement appliqué aux crimes les plus graves. Entre ces deux extrèmes, tout un cortège de sanctions diverses (peine de mort par pendaison ou décapitation pour les nobles), galères perpétuelles, bannissement, amputation, langue percée pour les blasphémateurs, peines infamantes (carcan ou pilori)...
Peine de mort, bannissement et galères entraînaient la mort civile du sujet.
   
Pied fourché
 

Les droits perçus sur le bétail à pieds fourchés étaient des droits d'aides levée à l'entrée de Paris et diverses autres villes. Plus des 3/4 de ces droits étaient perçus par la ferme générale, le reste étant réparti entre les municipalités et hôpitaux.

   

Placard

 

Mot qui au XVe siècle a le sens d'affiche sur un mur, et à la fin du XVIIIe d'"armoire dans un mur". Le placard est donc associé au mur, alors que l'affiche semble d'usage plus universel (panneaux, arbres...)

   

Placet (lettres de)

 

Demande adressée au tribunal pour obtenir audience.

   

Police

 

Service à l'origine local puisqu'il appartenait aux prévôts, baillis, juges seigneuriaux.... Peu à peu une certaine centralisation s'imposa : dès 1389, une ordonnance donne au Prévôt de Paris le droit de poursuivre et arrêter les malfaiteurs dans tout le royaume et en 1586, une autre ordonnance établit des commissaires de police dans toutes les villes de Parlement, Présidial et bailliage avec mission de sanctionner les infractions, visiter les poids et mesures, faire paver les rues, arrêter les vagabonds... et en 1667, apparaîssent les "lieutenants généraux de police" dont les fonctions étaient très étendues que ce soit en matière de répression (sédition, désordres, recherches pamphlets et libelles, moeurs, mendiants), surveillance (sûreté publique, contrôle des hôtelleries, commerce), organisation (ordre dans les cérémonies publiques, règlements sanitaires...)

   

Polysynodie

 

Désigne le régime politique aristocratique en vigueur lors des premières années de régence de Philippe d'Orléans. Aux conseils de Louis XIV, il tenta de substituer 7 nouveaux conseils composés de grands seigneurs assistés de conseillers d'état et de maîtres des requêtes. Ces conseils étaient les suivants :
* conseil de conscience
* conseil des affaires étrangères
* conseil de guerre
* conseil des finances
* conseil de la marine
* conseil des affaires du dedans
* conseil de commerce
Trop nombreux pour ne pas créer désordres et confusion, trop préoccupés par des problèmes de préséance et d'étiquette, ces conseils ne perdurèrent pas au delà de 1718.

   

Ponts & chaussées

 

Depuis 1508, les trésoriers de France s'occupaient également des routes. Sully, en 1599 tenta la création d'une première administration dédiée aux voies terrestres, mais elle avorta en 1611 et on en revint à la situation précédente. Colbert tenta également d'organiser la voirie en la confiant à la gestion des intendants et imposa aux pays d'élections des ingénieurs militaires oeuvrant à l'aménagement routier. Il fallut toutefois attendre le règne de Louis XV pour que les Ponts & Chaussées soient confiés à Trudaine, que l'école des Ponts & Chaussées soit créée en 1747 et que se mette en place une véritable hiérarchie. En 1789, le service regroupait 4 inspecteurs généraux, 28 ingénieurs en chef, des 60 sous-ingénieurs, 124 inspecteurs, des conducteurs, piqueurs, élèves...

   
Pont de Joigny
  Droit d'Aides sur le vin passant sur ou sous le pont de Joigny en compensation de l'exonération de subvention accordée aux élections d'Auxerre, Mâcon, Bar sur Seine, Joigny, Tonnerre et Vézelay.
     
Pont de Meulan
  Droit d'Aides établi sur toutes les marchandises qui passaient sur ou sous le pont de Meulan.
   
Port Franc
 

Ports où les marchandises pouvaient être entreposées sans payer de droits car elles n'étaient considérées comme entrées dans le royaume qu'une fois les limites de cette zone franchie. En 1670, Colbert décréta que les ports de Dunkerque, Bayonne, Marseille jouiraient de ce privilège bientôt suivis par Lorient, mais il est à noter que seul Dunkerque bénéficiait d'une franchise totale avec une arrivée et un départ de marchandises complètement libre de formalités. Dans les autres ports, certaines denrées étaient interdites, à déclarer ou contrôlées.

   
Ports & havres
 

Droit de traite perçu dans certains ports bretons à l'entrée et à la sortie de certaines marchandises.

     
Porte-coffre
 

Officier de la grande Chancellerie. La fonction d'un Porte-coffre consiste à aller prendre l'ordre du Chancelier toutes les semaines, pour le jour qu'il lui plaît de donner le sceau, d'en avertir le grand Audiencier, le Controlleur général, les Secrétaires du Roi, & autres Officiers nécessaires au sceau. Le Porte-coffre a aussi le soin de faire préparer dans la salle où se tient la Chancellerie, la table sur laquelle on scelle, & le coffre où on met les lettres après qu'elles sont scellées.

   

Poste

 

Pour trouver les origines de la poste, il faut remonter aux messagers des universités de France qui permettaient à leurs élèves de recevoir paquets et correspondances de leurs proches alors qu'ils étaient loin de chez eux. En 1464, Louis XI s'inspirant du modèle universitaire créa une poste royale à usage gouvernemental qui ne fut autorisée à acheminer du courrier privé qu'en 1576. Peu à peu le service se développa au détriment des messageries universitaires qui déclinèrent et finirent par s'unir aux messageries royales. Les Chevaucheurs prennent bientöt le titre de "Maitres de Poste" et ne tardent pas à devenir des personnages importants.
Il sont assistés par des Postillons chargés de conduire les équipages puis de revenir au Relai avec les chevaux. Les Relais se multiplient rapidement. La Poste aux Chevaux est née
En 1622, des départs de courriers sont prévus à jours fixes et en 1627 un premier tarif officiel voit le jour (2 sous pour l'envoi d'une lettre de Paris à Dijon, 3 sous pour Lyon, Bordeaux ou Toulouse). En 1672, Louvois, surintendant général des postes afferme le service à des maîtres de poste, puissants personnages pourvus de grands privilèges exemptés de taille, de curatelle, corvée, logement de gens de guerre...
Aux XVIIIe, la Ferme générale des postes comprend un conseil de 20 membres, une direction générale et 8 bureaux. La taxe est payée par les destinataires. En 1789, le service est pleinement développé et la France compte 1 284 bureaux, 3 000 relais, occupant 12 000 personnes, et transportant 30 millions de lettres.

   

Poudres

 

La fabrication et la vente des poudres et salpêtres étaient monopoles d'état dont la jouissance était concédée à des compagnies financières qui l'exploitaient à leur profit tout en s'engageant à fournir aux arsenaux du roi le poids d'un million de livres de poudre.
En 1775, Turgot résilia le bail et mit la fabrication en régie sous la direction de Lavoisier. Il en résulta une production plus importante et moins chère.(voir salpêtrier)

   
Présidial
  Tribunaux créés en 1552 par Henri II, intermédiaires entre les bailliages et les parlements, officiellement créés pour décharger les Parlements de "la multitude de procès minimes empêchant les parlements de vaquer aux grandes matières pour lesquelles ils sont institués". En réalité, les présidiaux ne correspondaient pas vraiment à un réel besoin, et furent surtout l'occasion de vendre de nouvelles charges. De 60 à l'origine, ils étaient passés à 100 en 1764, dont 43 pour le seul ressort de Paris, 15 dans celui de Bordeaux, 13 pour le ressort de Toulouse, 7 pour Rouen, 6 pour Dijon, 5 pour Metz, 5 pour Besançon, 4 pour Rennes, 1 à Grenoble et 1 en Alsace.

En 1788, à la création des Grands bailliages, tous les bailliages et sénéchaussées furent érigés en Présidiaux avec au civil une compétence souveraine jusqu'à 4 000 livres.
Mais en 1791, ils furent supprimés. Aujourd'hui, ils correspondraient à nos tribunaux de première instance.

   
Prévôté
 

Tribunaux royaux de première instance au même titre que les vicomtés en Normandie, les vigueries de Provence, ou les châtellenies d'Ile de France et de Champagne situés en dessous des bailliages et sénéchaussées, mais au dessus des simples justices seigneuriales....
Leur compétence, réglée par l'édit de Crémieu (Dauphiné) en 1536 consistait à connaître en première instance les causes ordinaires civiles des non nobles et des ecclésiastiques de leur circonscription, et en général de toutes causes non réservées aux baillis, sénéchaux ou autre juges...
En 1749, les prévôtés établies dans un bailliage ou un siège présidial furent supprimées, leur compétences transférées à l'une ou l'autre de ces 2 juridictions.

   
Prévôté de l'Hôtel du roi
  Juridiction chargée de la sécurité, de la police et de la subsistance de la Cour. Elle suivait le roi dans tous ses déplacements et chaque membre de la cour relevait de cette juridiction aussi bien au civil qu'au criminel. Les appels allaient au Grand Conseil.
Lorsque la cour s'est installée à Versailles, la Prévôté de l'hôtel du roi fut dédoublée une branche restant à Paris, l'autre s'installant à Versailles.
   
Principauté
  Terres appartenant à des seigneurs qui portaient le titre de Prince sans qu'il ne leur confère la moindre distinction, ni rang. En 1698, on en dénombrait une quarantaine. Parmi celles-ci : le Charolais (Prince de Condé), la Roche-sur-Yon (Maison de Conti), Les Dombes (Duc du Maine), Guéméné & Soubise (Rohan), Monaco...
   
Prison
  Sous l'ancien régime la prison ne constitue pas une peine afflictive mais une simple mesure de sûreté. Il y avait une prison auprès des Parlements (la conciergerie du Palais), dans chaque chef-lieu de bailliage et auprès de certaines justices municipales.
   
Privilèges
 

Avantage accordé par le roi dont bénéficie une personne à l'exclusion de la plupart des autres.
Dans la pratique, ces privilèges peuvent être individuels (port d'un costume particulier, exemptions fiscales, exemption de logement de gens de guerre) ou collectifs, dans ce cas tous les membres d'un même corps bénéficient des mêmes avantages qu'ils soient liés à la profession (port de la robe rouge pour les magistrats des présidiaux...) ou non.
Les provinces ou les villes pouvaient également bénéficier de privilèges (la Bretagne est exempte de gabelle, les habitants des Marches Communes ne paient pas de taille...), les manufactures royales, corporations de métiers, compagnies de commerce, et bien sûr noblesse.

     

Province

 

Division de la France correspondant à une unité particulière en termes de moeurs, esprit, coutumes, régime fiscal... A l'approche de 1789, les provinces semblèrent revendiquer une certaine autonomie mais elles n'avaient pas alors d'existence officielle et s'effaçaient sous les gouvernements, généralités, ou ressorts juridiques (avec lesquels elle ne correspondait souvent pas).

     
Provinces de l'étranger effectif
  Provinces récemment acquises, fermées du côté français. Le commerce est libre avec l'étranger, mais non avec le reste du royaume.
   
Provinces réputées étrangères
  Provinces anciennement annexées, hors des 5 grosses fermes
     
4 sols pour livre (du vingtième)
  Supplément à l’imposition directe du vingtième ajouté à partir de 1771
   
Quarante cinq sous des rivières
 

Droits d'aides perçu sur les vins transportés sur la Seine et ses affluents jusqu'au pont de Rouen. Ils avaient été établis en 1633 en remplacement de tous les péages existant sur ces cours d'eau.

   

Quatre membres de Flandre

 

Droits établis par les 4 membres de la Flandre maritime : Gand, Bruges, Ypres et le Franc de Bruges. Ils s'appliquaient au vin, eau de vie, bière, cidre, sel, poisson salé, bestiaux... et susbistèrent après la conquête partielle de la Flandre maritime par la France

   

Quartier d'hiver

 

Imposition additionnelle à la taille et destinée au logement des troupes. Son montant était très élevé, plus que l'ustensile, dont il ne dispensait pas.

   

Quatrième

 

Droit d'Aides équivalant au quart du prix de la vente au détail ou au huitième selon les provinces depuis que Louis XI l'a réduit de moitié dans certaines provinces

   

Question

 

Torture judiciaire légale réglementée par des ordonnances de 1498 et 1539 et souvent utilisée par les tribunaux jusqu'au milieu du 18e siècle.

     
Queux
  Vieux mot qui signifioit autrefois cuisinier. Il n'est plus en usage que dans la Maison du Roi, où il y a sur l'État des Maîtres Queux, dont la fonction particulière est de faire des ragoûts, entrées & entremêts, de même qu'il appartient aux Potagers de faire les potages, aux Hâteurs de fournir le rôt, aux Pâtissiers la pâtisserie, &c. Il y a un corps de maîtrise à Paris, dont les lettres portent qualité de Maîtres Queux, Cuisiniers & Porte-chappes de la ville, fauxbourg & banlieue de Paris.

Ce mot vient de coquus, cuisinier. D'autres le dérivent de Cuens, qui signifioit autrefois Comte, parce que c'étoit un Office à vie très-considérable, qu'on tenoit à foi & hommage du Roi. On trouve dans les Registres de la Chambre des Comptes, que les Officiers de la Cuisine du Roi étoient les Cueux, Aideurs, Hâteurs, Pages, Souffleurs, Enfans Saussiers du commun, Saussiers devers le Roi, Sommiers, Pouliers, Huissiers, &c. Et en d'autres endroits, il est fait mention d'un Ecuyer, d'un Maignan, Clerc Saussier, Clerc de Cuisine, &c.
Grand-Queux de France. Nom d'un ancien Officier de la Maison de nos Rois, qui commandoit tous les Officiers de la cuisine & de la bouche. C'étoient des gens de qualité qui étoient pourvûs de l'Office de Grand-Queux, comme on le peut voir dans l'histoire des Grands Officiers de la Couronne, par le Père Anselme Augustin Dechaussé. Le Grand Queux de France étoit autrefois l'Intendant de la cuisine du Roi.

   
Quillage
 

Droit perçu en Bretagne et Guyenne sur les vaisseaux marchands y entrant pour la première fois. En Bretagne il s'agit d'une partie du droit de ports & havres. En Guyenne il s'agissait d'une somme fixe quelle que fut la contenance du navire.

   
Rachat
 

* lorsqu'une terre tenue en censive changeait de main autrement qu'en ligne directe ou par vente, le seigneur prélevait le droit de rachat (sauf en cas de retrait).
* droit perçu en pays de petite gabelle sur le poisson salé importé des pays exempts
* souvent, la monarchie imposa aux redevables le rachat d'un droit ou d'un impôt. En principe, contre une somme fixe et supposée définitive, le contribuable s'exonérait des versements périodiques qui auraient normalement du intervenir dans le futur.

   
Réforme Maupeou
  Depuis que Philippe d'Orléans avait restitué aux Parlements le droit de remontrances retiré par Louis XIV, ces tribunaux avaient pris l'habitude d'en faire un usage immodéré, aggravant ainsi le conflit monarchie/Parlements.
En 1770, l'esprit de révolte grondait et le roi demanda au Chancelier Maupeou d'y mettre un terme.
Maupeou commença par interdire au Parlements de communiquer entre eux mais ils refusèrent d'obtempérer. En 1771, ces magistrats furent exilés et une vaste réforme entreprise :
Le ressort du Parlement de Paris fut réduit à Paris, l'Ile de France, l'Orléanais, la Picardie, Reims et Soissons tandis que pour les autres Provinces, hier dépendantes de Paris, des Conseils Supérieurs furent créés à Arras, Blois, Châlons, Clermont Ferrand, Lyon et Poitiers.
Ils jugeaient en dernier ressort les affaires civiles et criminelles tandis que le Parlement conservait les matières importantes (pairie, régale, domaine de la couronne) et l'enregistrement des Edits et Ordonnances qu'il transmettait ensuite aux Conseils pour application.
Les effectifs furent réduits, passant d'environ 250 à une centaine de personnes. Une Grand Chambre et une Chambre des Enquêtes se partagèrent l es magistrats qui servaient ensuite par roulement à la Tournelle et à la Chambre des Vacations. La chambre des requêtes fut supprimée.
En province, les parlements de
* Douai et Rouen furent remplacés par 3 Conseils Supérieurs rattachés au Parlement de Paris (Douai pour la Flandre et le Hainaut ; Bayeux et Rouen pour la Normandie)
* Metz fut rattaché à la Cour souveraine de Lorraine & Barrois à Nancy
* Trévoux fut rattaché au Conseil Supérieur de Lyon

La vénalité des charges fut supprimée dans les Conseils Supérieurs et les magistrats, dorénavant nommés par le roi et inamovibles, percevaient des gages variables en fonction de leur assiduité.
Ces réformes, qui entraînèrent de profondes modifications dans le fonctionnement de la justice furent très impopulaires. A la mort de Louis XV, Louis XVI rétablit le Parlement de Paris par un édit de 1774 puis toutes les autres cours supprimées en 1771.
   
Régale (droit de)
 

Droit royal de disposer des revenus d'un évêché et d'un archevêché devenu vacant pendant la durée de la vacance et jusqu'à ce que le nouveau titulaire ait fait au roi le serment de fidélité et en ait fait enregistrer l'acte à la chambre des comptes de Paris.

   

Régaliens (droits)

 

Attributs essentiels de la souveraineté : droit de paix et de guerre, droit de faire la loi, de battre monnaie, de lever des impositions, de rendre la justice, d'assembler les états généraux ou provinciaux, d'accorder les grâces pour crimes, d'anoblir ou de naturaliser des étrangers.

     
Régence
  T. n.f. Gouvernement d'un État pendant la minorité, ou l'absence du Roi. Les Reines mères ont la régence du Royaume, quand les Rois de France sont mineurs. Le Portugal a été mis en régence pendant l'imbécillité du Roi. Édouard III. Roi d'Angleterre, après la mort de Charles le Bel Roi de France, disoit que personne ne lui pouvoit disputer la régence du Royaume. Cependant il fut exclus de la régence ; & elle fut donnée à Philippe de Valois ; mais sa régence dura peu. Quelques-uns ont prétendu que les femmes ne pouvant succéder à la Couronne, elles ne pouvoient aussi être Régentes du Royaume. Mais l'usage a décidé en leur faveur, & l'on défere toujours cet honneur aux Reines-mères. C'est M. le Duc d'Orléans qui a été Régent du Royaume pendant la minorité de Louis XV.
   

Régie

 

Système de perception des impôts indirects développé à partir de la fin de l’ancien régime, en particulier par Necker (constitution de la régie générale en 1780). Les produits des impôts perçus appartenaient intégralement à l’état qui versait aux régisseurs des émoluments fixes ainsi qu'un pourcentage sur les produits gérés par la régie. Les comptes étaient contrôlés par l'état. La régie s'oppose à la ferme.

   
Régie des diligences et messageries
  Créée par Turgot en 1775 pour le développement et l'aménagement des routes. Les relais de poste se multiplient et si rn 1765 il faut 16 jours pour rejoindre Toulouse de Paris, en 1780, il n'en fallait plus que 8. De la même manière La Rochelle est passée de 10 à 5 jours de voyage sur la même période et Rennes de 8 à 3 jours.
   

Remontrance

 

Droit revendiqué par le parlement de discuter une ordonnance ou un édit avant son enregistrement. Le roi pouvait répondre par une lettre dite de "jussion" ordonnant au parlement de procéder à l'enregistrement. Par contre, en cas de renouvellement des remontrances, le monarque imposait sa décision en se rendant personnellement au parlement.

   

Retraite

 

C'est la ferme générale qui en 1768 eut pour la première fois l'idée de constituer des retraites pour ses employés vieux, blessés ou infirmes. Jusque là cette partie de la population ne pouvait espérer que des secours modiques et incertains. Pour payer ces retraites, la ferme générale préleva de 2 à 6 deniers sur les traitements de ses employés tandis qu'elle versait la même somme à ses retraités.

   
Rêve
  voir "domaine forain"
   

Rôle de capitation

  En 1695, à l'occasion de l'instauration de la capitation, impôt qui concernait toutes les classes sociales, il a fallu pour les nobles non soumis à la taille établir la base de leur imposition. Cette tâche fut réalisée par un gentilhomme en collaboration avec l'intendant, mais celui-ci évitait au maximum d'y prendre part par crainte d'éventuelles rancunes. En tout état de cause la capitation de la noblesse fut toujours extrèmement modique, sans aucune commune mesure avec celle du taillable.
Ce rôle, parfois conservé, fournit aujourd'hui des informations essentielles concernant l'organisation et la hiérarchie de la société d'ancien régime.
Impôt sur le rang, les contribuables furent répartis en 22 classes selon leur profession et situation sociale chacune soumise à une taxe uniforme allant de 2000 l. pour la première (Dauphin, Princes de sang, ministres, fermiers généraux) à 20 sols pour la dernière (soldats, manoeuvres, journaliers). (voir rôle de capitation)
* Classe I (2000 livres) : regroupe la Cour et le gouvernement en ne concernant que 75 personnes : la famille royale, le chancelier, le contrôleur général des finances, les ministres et secrétaires d'état, les principaux officiers et les fermiers généraux.
* Classe II : Princes, ducs et maréchaux
* Classe III : Chevaliers du Saint Esprit et vice amiraux
* Classe IV : 30 conseillers d'état, lieutenant général de police, Prévôt des marchands de Paris
* Classe V : maîtres de requête, intendants de province
* Classe VI : premiers présidents des conseils supérieurs, présidents à mortier des parlements provinciaux, présidents de chambre du parlement de Paris, lieutenants généraux des armées du roi, lieutenant criminel du Châtelet
* Classe VII (250 livres) : gentilshommes titulaires d'un fief : marquis, comtes, vicomtes, barons, bourgeois de finance (payeurs de rentes, receveurs des amendes)
* Classe VIII : lieutenant général de la table de marbre du Palais, maréchaux de camp, premier commis des revenus casuels
* Classe IX : commis des greffiers du conseil
* Classe X : gentilshommes seigneurs de paroisses, brigadiers des armées, colonels, banquiers et agents de change
* Classe XI (100 livres) : négociants (commerce en gros), commissaires de guerre, marine, lieutenants généraux, procureurs du roi des bailliages et sénéchaussées, maires des villes
* Classe XII : gros propriétaires fermiers
* Classe XIII : bourgeois des villes vivant de leurs rentes
* Classe XIV : propriétaires fermiers
* Classe XV : gentilshommes possédant fief et château, bourgeois des villes de second ordre vivant de leurs rentes
* Classe XVI : gros marchands tenant boutique, professeurs de droit
* Classe XVII : Professeurs des collèges de France, médecins de Paris, avocats au parlement
* Classe XVIII : (10 livres) très gros vignerons & laboureurs, médecins, chirurgiens et apothicaires des villes, mesureurs de bois, courtiers, jaugeurs, petits officiers de police et des ports, barbiers et perruquiers des villes,
* Classe XIX : petits nobles de campagne (hobereaux) ou gentilshommes n'ayant ni fief ni château, bourgeois des petites villes vivant de leurs rentes
* Classe XX : laboureurs aisés
* Classe XXI : petits laboureurs & vignerons, archers des maréchaussées, sergents de justices seigneuriales, artisans, petits vignerons
* Classe XXII : journaliers, brassiers, soldats
On remarque que la noblesse a cessé d'être une marque de supériorité absolue. Dans cette classification, on la retrouve dans 7 classes différentes, de la première à la 15ème classe et la notion de pouvoir y joue un rôle prépondérant, reléguant les Princes après les ministres et secrétaires d'état, les gentilshommes titulaires d'un fief après les présidents de parlements,
     
Rôle de contribution
 

Liste des contribuables périodiquement dressée en vue de la perception d'un impôt. Il y avait généralement autant de rôles que d'impôts

   
Rôle de feux
 

Etat nominatif des chefs de famille ou des foyers d'une localité, encore appelé dénombrement de feux

   

Rôle de taille

 

Rôle de contribution. Correspondait au nombre des chefs de famille, ou chefs de feux. Les nobles y figurent avec la mention  « pour mémoire »

   
Rôle d'équipage
 

Etat des hommes, astreints à un service militaire, maritime ou autre, autrefois encore appelé rôle de montre

   

Salaisons

 

Le sel à l'usage des salaisons se différenciait de celui de la consommation de pot et salière (gabelle) et devait être acheté séparément.

   

Salpêtrier

 

Les ateliers des salpêtriers devaient fournir les quantités de salpêtre nécessaires à la fabrication des poudres et bénéficiaient pour cela de grands privilèges notamment celui de pouvoir entrer dans toutes les maisons et caves où pouvait se trouver du salpêtre sans que les habitants ne puissent s'y opposer.

   

Sauvegarde

 

Toute protection accordée à quelqu'un pour le mettre à l'abri d'une violence et en particulier, protection accordée aux habitants d'une ville occupée par une armée étrangère à condition que la ville rémunère le service.

   

Savon

 

C'est en 1711 que les premiers droits sur les savons furent institués principalement dans le but de ne pas perdre le bénéfice de l'impôt sur l'huile très largement utilisée dans sa fabrication.

   
Sceau
 

Cachet utilisé pour sceller un acte (et empreinte laissée par ce cachet). L'application d'un sceau sur un acte royal était une opération solennelle qui faisait l'objet de toute une procédure. (voir Chancelier)
La cire employée était verte pour les édits et ordonnances, jaune pour les déclarations, rouge pour tout ce qui concernait le Dauphiné, la Provence et les universités, blanche pour tout ce qui concernait l'ordre du Saint-Esprit ou l'Académie Française.
Les chancelleries établies auprès des Parlements et des présidiaux avaient leurs propres sceaux aux armes de la France (3 fleurs de Lys) appelés "petits sceaux" alors que le "grand sceau" était celui de la grande chancellerie. Obéissant aux traditions de l'ancien régime ils ont souvent servi de prétexte à de nombreuses créations d'offices de conseillers du roi garde scel.

   

Seigneuriage

 

Droit prélevé par le roi pour la fabrication des monnaies.

   
Sexté
 

Registres dans lesquels étaient consignés les nom, qualité et profession de tous les assujettis à la gabelle

   
Sidérurgie
  A partir de 1723, une ordonnance a réglementé toute nouvelle installation sidérurgique (ou verrerie) en la soumettant à autorisation royale. Une enquête de proximité était alors réalisée par les officiers des Eaux & Forêts qui devaient déterminer si le lieu de l'installation choisi était en adéquation avec les ressources naturelles requises (minerai, bois et eau). (voir forges)
     
sols pour livre
 

* Sous l'ancien régime les sols pour livre étaient l'équivalent de nos centimes. La royauté augmenta souvent une imposition en lui adjoignant des "sols pour livre" la formule étant beaucoup moins impopulaire que la création d'une nouvelle imposition.
* Droit d'Aides institué en 1657 qui s'ajoutait à la subvention, elle même surtaxe du quatrième ou huitième.
Ce droit fut appliqué à tous les pays de huitième ou quatrième à l'exception des élections de Lyon, St Etienne, Montbrison, Mâcon, Bar sur Seine, Auxerre, Tonnerre, Vézelay, Joigny.

   

Sommier

 

Gros registre, dossier de documents financiers, juridiques ou comptables 

   

Somptuaires (édits)

 

Procédé souvent en usage au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle pour réduire le luxe des vêtements, de la table et de la domesticité chez les nobles et la bourgeoisie l'objectif étant de ne pas rendre le royaume tributaire de l'étranger en matière d'étoffes d'or, d'argent et de soie (notamment l'Italie), limiter les dépenses excessives, et tenter de maintenir l'écart entre les classes en ne permettant pas au peuple d'accéder aux mêmes outils d'ostentation que les nobles.
Par exemple, un édit de 1639 interdit de porter des étoffes d'or et d'argent, des perles, broderies, charmarrures, noeuds de soie, boutons d'or et d'argent et défend de faire porter aux laquais et cochers tout vêtement de soie ou de velours sous peine de 1500 livres d'amende. Ces édits somptuaires ont toutefois peu été suivis.

   

Subdélégation

  Subdivision administrative au sein d’une généralité. En 1704, un édit fait de la subdélégation des offices vénaux en en créant dans chaque chef-lieu d'élection et dans chaque évêché ou bailliage des pays d'états. En 1707, s'y ajoutent même des greffiers de subdélégués mais cette mesure, purement fiscale est éphémère. Dès 1715, on revient au système antérieur.
   
subvention
 

Taxe d'aides instituée en 1640 sur les boissons qui s'ajoute au quatrième ou huitième et elle-même augmentée en 1657 d'un supplément appelé sol pour livre.

   
Subvention
  En Alsace, imposition qui correspond à une taille réelle d'après un cadastre. Elle permettait d'acquitter les abonnements à la capitation, au vingtième, aux différents autres droits royaux tout en assurant les revenus de la province (épics du Rhin, Ponts & chaussées, fourrages...)
     
Suisses (cent)
 

C'est une Compagnie de Cent-Suisses établie en 1481. par Louïs XI. pour la garde du Roi. Ce nom est singulier aussi-bien que pluriel. Les Cent-Suisses de la garde du Roi ont un Capitaine Colonel, deux Lieutenans, l'un François & l'autre Suisse. Aux jours de céremonie le Capitaine & les Lieutenans des Cent-Suisses sont vêtus de satin blanc avec de la toile d'argent dans les entailleures ; & les Suisses ont des habits de velours. Un Cent-Suisse jouit des mêmes priviléges qu'un François naturel ; il n'est point sujet au droit d'aubeine ; il a exemption de taille pour lui, sa veuve, ses enfans.

   

Surtaux

 

Les procès en surtaux étaient ceux intentés à une paroisse par un taillable s'estimant injustement taxé. Ils étaient fréquents et ruineux.

   
Survivance
  Faculté de succéder à l'office de quelqu'un après son décès. La pratique était très répandue et les offices à survivance, à la différence des offices ordinaires n'étaient pas soumis à la paulette ni au prêt mais seulement à un droit de mutations lors de la transmission de l'office.
   

Table de marbre

 

Détruite par un incendie en 1618, la table de marbre était à l'origine une table remplissant toute la longueur de la grande salle du palais sur laquelle le Connétable, l'amiral et le grand maître des eaux et forêts avaient jadis exercé leur juridiction. Par la suite, en parlant simplement de table de marbre, le terme s'est appliqué à la grande maîtrise des eaux et forêts. Il y avait aussi des tables de marbre aux parlements de Toulouse, Bordeaux, Aix, Dijon, Grenoble, Rennes, Rouen, Tournai qui jugeaient tant à l'ordinaire qu'au souverain les affaires d'eaux et forêts, chasse et pêche.

     
Taille
  Etablie au seul profit du roi en 1439 pour pourvoir aux besoins de l’armée permanente il s'agit d'un impôt direct payable par tous les roturiers qui, ne supportant pas la charge physique de la défense militaire du royaume (impôt du sang de la noblesse), s’en acquittent personnellement. La commission de la taille établit le brevet de la taille, c'est à dire la répartit entre les élections ou les provinces pour les pays d'états, avant que les paroisses ne la répartissent entre les habitants (rôle de la taille) et qu'elle ne soit ensuite levée par les collecteurs.
Le clergé, à qui sa vocation interdit de combattre ne paie pas cet impôt. Peu à peu détachée du service militaire effectif, l'exemption de taille devint un privilège accordé par le roi et lié, non seulement à l'état nobiliaire ou ecclésiastique mais aussi à de multiples offices. Le nombre excessif de ces privilégiés augmenta d'autant la charge financières des plus pauvres et les contestations étaient nombreuses. Entre 1515 et 1559, elle fut multipliée par 3, et ne cessa ensuite d'augmenter.
   

Taille  personnelle

 

Dans les pays d’élections, taxe financière assise de façon proportionnelle sur l’ensemble des revenus estimés tant bien que mal par les collecteurs avec toutes les injustices que cela pouvait comporter, car le sentiment qui les guidait souvent était de trouver des contribuables solvables qui pourraient le cas échéant payer pour les non solvables.

   

Taille réelle 

 

Dans les pays d’états et quelques pays d’élections, la taille est dite « réelle » c'est à dire un impôt foncier uniquement acquitté sur les terres classées comme roturières et non sur les personnes. Les terres dites nobles et les revenus autres que fonciers n'y sont pas assujettis. Des cadastres rudimentaires, les compoix, permettent de suivre les biens de propriétaire en propriétaire. Les pays de taille réelle étaient le Languedoc, le Dauphiné, l'Artois, la Flandre, le Hainaut et la Provence. S'y ajoutaient les pays d'élections d'Auch, Montauban, Agen, Condom...

   

Tarif

 

* Fixation des droits dus dans un bureau de contrôle ou douane pour l'enregistrement d'un acte ou le passage de marchandises.
* droits d'entrée que de nombreuses villes, dites "tarifées" obtinrent de lever pour acquitter le montant de leur taille.

   
Taxation
  voir "gages"
     
Terrier
  Registre contenant le dénombrement des particuliers qui relevaient d'une seigneurie avec leurs obligations, et leurs redevances. Sous l'ancien régime la grande difficulté était leur mise à jour. Des édits ont tenté de la réglementer en instituant dans certaines provinces une obligation de mise à jour tous les 20 ans (Auvergne, Bourbonnais, Lyonnais, Forez, Beaujolais, Mâconnais). A Paris, et dans les autres provinces la mise à jour ne devait s'effectuer que tous les 30 ans.
   

Tiers lods

 

Droits pour le roi ou les seigneurs haut justiciers de s'appropirer un tiers des lods et ventes dus lors des ventes de prés sous prétexte qu'ils fournissaient l'eau pour irriguer ces prés. Ces droits étaient en usage dans le Lyonnais, le Forez et le Dauphiné.

   

Timbre (droit de)

 

Impôt institué en 1655 qui établissait un droit de marque sur les papiers et parchemins sur lesquels devaient être écrits certains actes. Une ordonnance de 1680 fixa la liste des actes à dresser sur papier timbré : tous les actes judiciaires, notariés, quittances et acquits des droits du roi, passeports, congés, contraintes, diplômes, nominations, provisions, registres d'actes de baptême, mariage et sépultures.
Le parchemin timbré était lui réservé aux arrêts de jugements, contrats de vente, échange, constitutions, obligations, lettres de chancellerie...
Le nombre maximum de lignes par page était également déterminé. Flandre, Hainaut, Cambrésis, Artois, Alsace et Franche-Comté étaient exempts de droit de timbre.

   
Tonneau picard
  Droit d'Aides qui était appliqué à tout tonneau de vin entrant en Picardie
   
Tournelle
 

T. n. f. Chambre établie dans les Parlemens, composée des Conseillers tirés de la Grand'Chambre & des Enquêtes, & qui y vont servir tour à tour. A Paris on appelle la Tournelle Civile, une Chambre où l'on juge certaines affaires à l'Audience. Elle a été érigée en 1667. & en 1669. Elle est composée d'un Président à Mortier, de six Conseillers de la Grand'Chambre, & de quatre Conseillers de chacune des Chambres des Enquêtes qui y servent tour à tour de trois mois en trois mois. Par l'Édit de 1667. son pouvoir étoit limité à la somme de mille livres, ou à 50 livres de rente ; & par l'Édit de 1669. la Tournelle Civile peut juger en dernier ressort, & à l'Audience seulement, jusqu'à la somme de 3 000 liv. ou de 150 liv. de rente. Il falloit tous les ans une nouvelle commission pour cette Chambre ; mais depuis l'année 1697. ou 1698. on n'a point demandé cette commission. Ainsi la Tournelle Civile demeure en quelque sorte supprimée, & les affaires dont elle prenoit connoissance, retournent à la Grand'Chambre, ou aux Chambres des Enquêtes, selon leur nature.
La Tournelle Criminelle est celle où l'on juge les affaires du grand criminel ; c'est-à-dire, où il s'agit de bannissement, de galères, de mort, ou de quelque peine corporelle : car les Enquêtes connoissent du petit criminel ; c'est-à-dire, des crimes où il n'échet qu'une peine pécuniaire. Quand on dit absolument, qu'une affaire a été renvoyée à la Tournelle, on entend que c'est à la Tournelle Criminelle, & qu'il ne s'y agit pas seulement de simples dommages & intérêts, mais de quelque note infamante ou peine afflictive.
La Tournelle Criminelle connoît par appel en dernier ressort de toutes les affaires criminelles, excepté de celles des Gentilshommes & des Officiers privilégiés, dont le procès peut être seulement instruit à la Tournelle, mais ils ont le droit d'en évoquer le jugement à la Grand'Chambre. La Tournelle Criminelle est composée de quatre Présidens à Mortier, de six Conseillers Laïques de la Grand'Chambre, & deux de chacune des Chambres des Enquêtes. Ils y vont tour à tour de trois mois en trois mois, excepté ceux de la Grand'Chambre qui y servent six mois. Il y a aussi une Chambre de Tournelle Criminelle dans quelques autres Parlemens, comme à Rouen. On l'appelle Chambre de la Tournelle, parce que les Conseillers de la Grand'Chambre & des Enquêtes y vont tour à tour. D'autres disent qu'elle fut nommée Tournelle, parce qu'elle s'assembloit dans une tour qui sert présentement de buvette à Messieurs de la Grand'Chambre du Parlement de Paris.

   

Traite (droits de)

 

Droits de douane levé sur les marchandises à l’entrée ou à la sortie du royaume ou au passage de certaines provinces dans d’autres. Ils sont très nombreux à l’intérieur du pays avant leur abolition à la révolution (1790) et leur remplacement par un tarif unique et uniforme tant à l’entrée qu’à la sortie du territoire. Les traites compliquaient le commerce et augmentaient considérablement de prix des marchandises qui y étaient soumises.
On distiguait 3 catégories de provinces :
* les 5 grosses fermes qui constituaient un tout commerçant librement les unes avec les autres et avaient à leurs frontières (depuis Colbert) des droits uniformes
* les provinces dites étrangères, c'est à dire étrangères au tarif établi en 1664 par Colbert pour les 5 grosses fermes (Artois, Flandre, Bretagne, Guyenne, Saintonge, Languedoc, Provence Dauphiné, Lyonnais, soumises à des droits de sortie et d'entrée importants dans leurs relations avec les 5 grosses fermes ainsi qu'avec l'étranger effectif
* les provinces dites de l'étranger effectif qui regroupait les provinces récemment unies à la France, (Alsace, Lorraine et Franche-Comté) laissaient entrer en franchise, les traites étant dues à la limite de la France intérieure.
Certaines provinces percevaient des droits de traite à leur propre usage comme Provence et Languedoc, Charente, Saintonge, Aunis, Poitou, Bretagne, Anjou...
Le contentieux des traites était soumis à l'autorité des "maîtres des ports" ou "juges des traites foraines". En appel, ces affaires allaient à la Cour des aides.

   
Trésorier
 

T. n. m. Celui qui manie les deniers des Rois ou des Princes pour payer les Officiers, ou les dépenses qui lui sont ordonnées.
En France le Trésorier de l'Épargne, qu'on appelle maintenant Garde du Trésor Royal, fut établi par François I par dessus les seize Receveurs des Finances qu'il avoit érigés, & distribués en seize provinces : il occupoit la place du Receveur Géneral des Aides. Henri II créa un second Trésorier de l'Épargne, & Louis XIII un troisième. Ces Charges ont été supprimées par Édit de 1664. & l'on a établi deux Commissaires qu'on appelle Gardes du Trésor Royal, avec la qualité de Conseillers ès Conseils du Roi ; depuis les Commissions ont été établies en Charges. Il y a un grand nombre d'autres Officiers dans le Royaume qui portent la qualité de Trésoriers. Les Trésoriers de la Maison du Roi, des bâtimens, de l'Ordinaire, & ceux de l'Extraordinaire des Guerres, de la Marine, &c. Le Trésorier de la Vénerie & Fauconnerie, de l'Ecurie, des menues affaires & plaisirs de la Chambre du Roi, de l'Argenterie, des Aumônes. Louis XII avoit établi un seul Trésorier des parties casuelles en établissant la vénalité des Charges : on en avoit depuis créé deux autres : l'Ancien, l'Alternatif, le Triennal. Ces Trésoriers furent supprimés en 1664. & l'on a érigé en titre d'Office deux Receveurs des revenus casuels & deniers extraordinaires des gages.
Il y a aussi un grand Trésorier dans l'Ordre du Saint Esprit, & dans celui de S. Louis, Plusieurs Corps de Milices ont leurs Trésoriers particuliers, comme les Gardes, les Suisses, les Mousquetaires. Les Princes du Sang ont leurs Trésoriers & Argentiers. Il n'y a pas jusqu'à la Basoche des Clercs du Palais qui n'ait ses Trésoriers.

Trésorier de France, est un Officier d'un Bureau établi dans chaque Généralité, où l'on examine les états des Finances, & les comptes par un bref état. Il est sans aucune Jurisdiction contentieuse. Autrefois la recette du Trésor, qui n'étoit autre chose que le Domaine de la Couronne, appartenoit aux Baillis & Sénéchaux, chacun dans leur territoire. Il y avoit un Receveur Général, & un Contrôleur que l'on nommoit Clerc du Trésor. Pour ne point détourner les Baillis & Sénéchaux de l'administration de la Justice, l'on établit des Receveurs particuliers qui rendoient compte au Receveur Géneral, ou Ordinateur des Finances, qui fut ensuite appelle Changeur du Trésor. Il y avoit de plus un Officier de la Couronne qui étoit le Chef, ou Ordinateur des Finances : c'étoit le Grand Trésorier de France ; c'étoit à-peu-près comme est aujourd'hui le Surintendant ou Contrôleur des Finances. Il n'y avoit anciennement qu'un Trésorier Géneral. On en ajouta un second sous Philippe de Valois, & un troisième sous Charles V. On en augmenta le nombre après lui, & par une Ordonnance de 1388. il fut dit qu'à l'avenir ils seroient reduits au nombre de trois. Dans leur première institution, ils n'avoient point de Jurisdiction contentieuse. Vers l'année 1390. ils se formerent une Jurisdiction, & les uns furent préposés pour les Finances, & les autres pour le fait de la Justice. Mais par un Édit de 1407. il leur fut fait défenses de faire aucun acte de Jurisdiction contentieuse : en sorte que cette Jurisdiction qui s'étoit érigée elle-même, s'anéantit aussi d'elle-même. François I. érigea en leur place seize Receveurs Généraux ; & en 1553. Henri II. voulut qu'il y en eût dix-sept, distribués en dix sept provinces. On les appella Trésoriers Géneraux de France, tant parce qu'ils avoient succédé aux trois anciens Trésoriers Géneraux, dont la Charge s'étendoit par tout le Royaume, que parce qu'en eux fut réunie la Charge des Géneraux des Aides, qui étoient autrefois choisis par le peuple pour la direction des Aides.
C'est à cause de ces Trésoriers Géneraux qu'on a appellé Généralités les provinces, ou l'étendue de pays où sont établis des Bureaux de ces Trésoriers Généraux. Loyseau dit qu'il y avoit vingt Généralités de son temps. Il y en a vingt-trois présentement : six dans les Pays d'États, dix-sept dans les Pays d'Élection. Dans chacune de ces Généralités il y a une Compagnie ou Bureau de Trésoriers Généraux, qui ont conservé le nom de Généraux, bien que leur fonction soit renfermée dans le district de leur Province. Ainsi ce sont proprement des Trésoriers Provinciaux. Au reste les Trésoriers de France dans la Généralité de Paris n'ont point de jurisdiction contentieuse dans leur Bureau. Elle appartient à la Chambre du Trésor. Mais dans les autres Provinces qui ne sont point dans le ressort de la Chambre du Trésor, la jurisdiction contentieuse touchant le Domaine a été rendue aux Trésoriers de France par un Édit de l'an 1627. Les Trésoriers de France ont leur Bureau dans chaque Province, ou Généralité, composé d'un certain nombre de Présidens & Conseillers. Le Bureau des Trésoriers de France de la Généralité de Paris est composé de six Présidens & de dix-neuf Conseillers, &c. Ils jouissent des mêmes priviléges que ceux de la Chambre des Comptes, où ils ont séance, & voix délibérative, &c. Ces Officiers se disent aussi Grands-Voyers, parce qu'ils avoient soin des voies ou grands chemins.

     

Tribunal du point d'honneur

 

Juridiction chargée d'apaiser les querelles pouvant s'élever entre gentilshommes afin d'empêcher le duel.

   

Trop-bu (parfois "gros manquant")

 

Droit d'aides perçu sur les boissons consommées chez le récoltant au-delà d'une certaine quantité jugée en tant que "consommation personnelle normale". Au-delà, on les considérait vendues en fraude au détriment du droit de gros. Ce trop-bu figurait parmi les impôts les plus impopulaires. En 1762, les plaintes furent tellement vives qu'on a songé à le supprimer, mais les recettes étaient relativement modestes en comparaison de la virulence des plaintes enregistrées et la taxe permettait de décourager les fraudeurs.

   
 

A l'origine, il s'agissait du lieutenant pouvant remplacer un Comte mais ils s'affranchit de l'autorité comtale dès le moyen-âge et devint souvent haut-baron. A l'époque moderne, les vicomtes sont devenus seigneurs hiérarchiquement situés entre le Comte et le Baron.
Par contre, en Artois et en Flandre on désignait souvent sous ce nom les seigneurs ayant moyenne justice tandis qu'en Normandie, le mot de vicomte désignait des officiers royaux assez proches des prévôts rencontrés dans l'ensemble du royaume. Les vicomtés normands furent supprimés en grand nombre (avec les prévôtés et autres justices inférieures) en 1749 dans les villes où existaient bailliages ou sénéchaussées.

     

Ustensile

 

Fournitures dues à la troupe par les gens qui la logeaient et par extension, taxe remplaçant l'obligation du logement de troupes (nourriture, boisson, chauffage, etc). que la population était censé fournir aux troupes royales

   
VVicomte
  T. n. m. Nom de dignité sans autorité, & sans Jurisdiction. Celui qui a une Terre ou Seigneurie érigée sous le titre de Vicomte.
Vicomte, est aussi en plusieurs lieux, & sur tout en Normandie, un homme de robe qui juge les procès entre roturiers en première instance ; c'est la même chose que les Prevôts, les Viguiers, ou Châtelains dans les autres Provinces. Les Comtes étoient autrefois ou Gouverneurs de Provinces, ou Gouverneurs des villes. Ils avoient tout ensemble le commandement des armes, l'exercice de la Justice, & le maniement des Finances. Mais comme ils étoient plustôt gens d'épée, que gens de lettres, ils se déchargeoient des petites affaires sur des Lieutenans qu'on appella Vicomtes. Ils étoient aussi quelquefois commis par les Rois, ou par les Ducs pour tenir la place des Comtes, dans les villes où il n'y a point de Comtes, & où les Ducs ne pouvoient résider. Il y a des Vicomtes de moindre espèce, à qui on ne donna point le pouvoir de juger définitivement les causes capitales & criminelles, & ils n'avoient proprement que la moyenne Justice, ou Jurisdiction d'une Seigneurie Vicomtière, qui a la connoissance des sentiers, voies & chemins, du cours des eaux, de quelques délits & des simples querelles. En Picardie on appelle encore la moyenne Justice, la Justice Vicomtière ; & l'on définit le Vicomtier comme celui qui a la moyenne Justice. Ceux-là ne sont point qualifiés Vicomtes ; mais seulement Seigneurs Vicomtiers. A l'égard des Vicomtes qui rendoient la Justice en la place des Comtes, ils n'étoient pas révètus de tous les pouvoirs des Comtes. Il y avoit deux séances : l'une que l'on appelloit plaids, ou jours ordinaires ; c'étoit là que se vuidoient les affaires ordinaires : l'autre que l'on appelloit assises, ou grands plaids. Le Comte les tenoit en personne, & on y jugeoit les plus importantes.
   

Vingtième

 

Fait suite au dixième à partir de 1749. Il s'agit de la même taxe mais qui, diminuée de moitié passe d'un état temporaire à un état permanent (d'où la mise en place de contrôleurs des vingtièmes)
En 1751, le clergé en est dispensé.
C'est également le premier impôt à être établi sur différentes sources de revenus :
* les biens fonds
* les biens mobiliers (notamment les rentes)
* les produits des offices
* les revenus de l'industrie et du commerce

   

Vingtième d'industrie

 

Partie du vingtième qui frappait les revenus et salaires industriels et commerciaux.

   

Voirie

 

Jusqu'à Louis XVI cette administration a toujours été l'une des plus défectueuses de l'ancien régime. En 1599, Sully, nommé grand voyer de France s'occupa avec Henri IV de l'élargissement des chemins royaux, mais son autorité ne s'exerçait que dans les pays d'élections. En 1626, la charge de grand voyer fut supprimée, l'autorité sur les grands chemins passant aux bureaux des finances. Il fallut toutefois attendre le 18e siècle et la création des Ponts & Chaussées pour que de véritables progrès soient réalisés en ce domaine.