Thèmes A B C D E F G H IJK L M N O PQ R S T UV WXYZ

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aborner
 

Donner des limites à une terre, un champ. (Voir arpenteur)

     
Ancien régime
  Expression forgée en 1789 par Alexis de Tocqueville dans son livre "L'ancien régime et la révolution". Si à l'origine elle qualifie un mode de gouvernement obsolète et exécré, elle perd peu à peu sa connotation négative pour simplement désigner les 3 siècles séparant la période féodale de la révolution.
     
Arpent
 

Etendue de terre, contenant ordinairement cent perches carrées de superficie en vigueur sous l'ancien régime dans plusieurs régions de France (Metz, Paris, Toulouse...) mais qui selon l'endroit pouvait avoir des équivalences différentes. L'arpent royal équivalait à 5 107 m²

     
Aubain
  Etranger non naturalisé soumis au droit d'aubaine
     
Ballivage
  Marque qu'on laisse sur chaque arpent de bois qu'on met en coupe
     
Banlieue
  Espace d’une lieue autour d’une ville (env. 4/5 km) où les autorités de la ville pouvaient faire valoir leurs droits ; c’est aussi une zone tampon, entre espace protégé et espace non protégé. On y trouve des agriculteurs, des maraîchers, des cabarets et la plupart des fournisseurs de la ville
     
Bleds
  Terme générique qui est utilisé pour désigner toutes les céréales et qui englobe parfois même les légumineuses. Le blé au sens actuel était souvent qualifié de "blé froment".
     
Carronnière
  Fabrique de "carrons" : briques et dalles en terre cuite que l'on rencontre en Bresse
     
Chalander
  Pour des terrains, être contigüs
     
Chènevière
  Terrain semé de chènevis ou chanvre. La chènevière était souvent à proximité de la maison, dans une petite parcelle au sol très fertile. Elle était abondamment fumée, profondément labourée et attentivement surveillée lorsque les graines étaient mûres, pour écarter les oiseaux.
     
Chômage
  Sous l'ancien régime, les fêtes chômées étaient très nombreuses. Colbert en supprima 17 mais sans pouvoir faire disparaître les abus. Il arriva même que des ouvriers se plaignent de cet état de fait, car les jours travaillés n'étaient pas assez nombreux pour assurer leur subsistance et payer leurs impôts.
     
Comice agricole
  Réunion, association de cultivateurs, d'éleveurs, de responsables locaux, en vue de favoriser le développement de l'agriculture
     
Commode
 

Terme qui, sous l'ancien régime désignait quelqu'un d'aisé, vivant sans difficulté financière.

     

Communaux

  Landes, friches, jachères ou bois utilisés collectivement par les villageois, en particulier pour la pâture du bétail.
C'est dans les communaux que les habitants les plus pauvres des villages trouvaient leurs moyens de subsistance même s'ils étaient soumis à des redevances seigneuriales, comme en Bourgogne où le seigneur prélève un droit de "bleyrie" (2 raz d'avoine et 2 poulets par an pour avoir droit de mener son bétail bovin paître et aisancer en communes".
     
Croît du bétail
  Augmentation d’un troupeau par les petits qui naissent chaque année
     
Dame
 

Le terme de "dame" ou "madame" fut d'abord réservé aux femmes nobles ou aux abbesses, les roturières étant appelées "demoiselle" ou "mademoiselle".
Etre "damée" signifiait avoir été appelée madame par le roi et conférait le droit de porter ce titre. A la cour, dames d'atour, d'honneur, du palais... étaient nombreuses.

     
Défends
 

Chose dont l'usage ou l'accès sont interdit. Sous l'ancien régime le terme s'applique plutôt aux bois et terres cultivées dont l'accès était en défends jusqu'à enlèvement de la récolte. Le service des eaux et forêts spécifiait les lieux défensables dont l'accès était interdit aux bestiaux.

     
Degrés
 

Les 4 grades décernés par les universités : Maitrise ès arts ; baccalauréat ; licence ; doctorat. Généralement il fallait 2 ans de philosophie pour atteindre le niveau maitrise, suivis de 3 ans de théologie pour le baccalauréat, deux ans pour la licence, et 4 thèses au doctorat même si selon les universités les usages pouvaient légèrement différer.

     
Dépouilles
  Fruits de la terre coupés et moissonnés
     
Disette
  La disette fut un phénomène assez courant dans la France d'ancien régime du fait de la faible production agricole et de la manière déplorable dont les grains étaient gérés.
     
Doctorat
  Grade le plus élevé qu'il eût été possible d'obtenir dans une faculté.
     
Domestique
  Sous l'ancien régime, il s'agit soit d'un homme faisant partie de la maison (familier du maître du logis), soit d'un homme qui reçoit des gages pour des fonctions d'ordre inférieur. Loin d'être méprisée, la domesticité de la première catégorie a quelque chose de noble et d'envié. Chez le roi et les grands seigneurs, écuyer, chambellan, échanson, page, précepteur sont des domestiques et leurs postes sont avidement recherchés.
Les choses sont un peu différentes pour la seconde catégorie car les domestiques sont parfois vus avec défiance par la police et plusieurs ordonnances tentent de réglementer la profession en leur interdisant de quitter un service sans lettre de congé sous peine d'être accusé de vagabondage ou en leur interdisant d'être armé en ville. Le vol domestique est puni de mort et en cas de grossièreté ou d'insolence envers le maître carcan et bannissement peuvent être prononcés.
     
Douzain
  Mesure pour les grains. Désigne aussi une petite pièce de monnaie valant 12 deniers
   
Elevage
  Même si les cultures céréalières étaient au coeur des préoccupations populaires et administratives, l'élevage revêtait également une grande importance notamment dans les pays de bocage ou de montagne. L'omniprésence du bail à cheptel atteste que les revenus d'appoint générés par quelques têtes de bétail complétaient souvent de maigres revenus agricoles et ce, que les exploitants soient journaliers ou laboureurs.
Des transhumances s'opéraient entre plaines et montages et c'est souvent grâce à elles que les troupeaux pouvaient s'alimenter, les ressources locales étant insuffisantes.
Au XVIe et XVIIe une mutation s'est opérée : si la diversité était jusque là de mise, les nombreuses restrictions (voir enclosure) qui sont apparues à ce moment (ordonnances des Eaux & Forêts limitant la présence des bêtes dans les bois, l'aliénation des communaux, les défrichements....) ont fait qu'une certaine spécialisation s'est mise en place tenant compte des particularités régionales, en plus des restrictions dues aux insuffisances fourragères.
En Picardie, Lorraine, Ile de France, pays d'openfield la vaine pâture était limitée à 2 ou 3 moutons par arpent d'exploitation. En Auvergne, il était interdit de faire pâturer l'été, plus de bêtes que l'on pouvait en accueillir l'hiver.
Boulonnais excepté,les régions qui élevaient de cheval (Normandie, Gascogne, Bretagne, Franche-Comté, Poitou, Limousin, Auvergne) ne l'employaient qu'accessoirement aux labours car tous les espoirs se portaient alors vers les bovins. A partir du XVIIIe ils servirent aux charrois, mais aussi attelés à la charrue où ils remplacèrent les boeufs.
L'âne fut particulièrement apprécié pour les courtes distances à partir du XVIIe siècle surtout dans les pays accidentés du sud et dans les vignobles tout comme les mulets peu coûteux à élever, qui présentaient des qualités de force, endurance et longévité.
Dans le Charolais, le Brionnais ou le Limousin, c'est la production de viande bovine qui suscita un actif commerce dès le XVIIe siècle tandis que l'élevage laitier se développa en Auvergne (Bleu, St Nectaire, fourme...) et en Savoie (gruyère...)
Le mouton était partout (pays bocagers, marais littoraux, garrigues méditerranéennes, montagnes, et même dans les openfields où parqués dans des enclos mobiles, ils assuraient la fertilisation des terres), et au XVIIIe siècle plusieurs bergeries nationales virent le jour. Il faut dire que les débouchés offerts étaient doubles : laine et viande, la laine alimentant une industrie textile naissante et surtout croissante.
Chèvres et porcs, très nombreux au moyen-âge, ont souffert de la fermeture des forêts et de la restriction de la glandée et à la fin du XVIIIe siècle les effectifs s'étaient considérablement réduits ne subsistant plus que pour un usage domestique.
La production d'animaux de basse-cour, modeste, alimentait surtout les marchés locaux ou ravitaillait les marchands-coquetiers, les abeilles produisaient cire et miel (sucre de l'époque), quant aux lapins ce n'est que bien plus tard (XIXe siècle) qu'ils firent l'objet d'un élevage domestique.
     
Emotion
  Révolte populaire
   
Enclosure
  Mouvement de clôture des champs visant à passer d’une agriculture communautaire (principe des 3 soles : blé, céréale de printemps, orge ou avoine, et jachère pour troupeaux) à une forme individuelle d’exploitation au bénéfice des grands propriétaires qui ont cherché à rentabiliser leurs exploitations, et à « clore » leurs terres pour les soustraire aux pratiques communes. A entraîné l’élimination progressive des paysans indépendants
   
Enfant trouvé
  Si l'abandon d'enfant -ou exposition- est considéré comme un crime par la législation, il n'en reste pas moins très fréquent sous l'ancien régime. On le dépose devant la porte d'un notable, d'une église, à Paris dans un tour, voire même simplement dans la rue afin qu'il soit recueilli.
En campagne, ces enfants trouvés sont en principe à la charge du seigneur haut justicier du lieu mais cette loi est bien mal respectée et ce sont souvent les paroisses qui héritent du fardeau.
Au 17e siècle, un souci humaniste voit le jour et des établissements spécialisés apparaissent imitant celui ouvert en 1638 par Vincent de Paul.
Légitimes ou illégitimes, tous les enfants sont concernés par l'abandon y compris chez les bourgeois, et si nombre d'entre eux semblent l'être avec l'intention (réelle ou pas) de "le reprendre" plus tard (on laisse une marque permettant de l'identifier), cette intention sera rarement suivie d'effet, le taux de mortalité étant extrèmement élevé.
     
Exploitation agricole
 

En fonction de sa taille, l'exploitation agricole ne revêtait pas toujours la même signification. Le chemin était long entre l'exploitation partielle, souvent complément de revenu pour un artisan rural ou un journalier, et le gros laboureur des exploitations d'openfield du nord de la France. Entre les deux, une multitude de cas se présentaient
* petites exploitations (souvent de moins de 1 ha) sans attelage,
* exploitations familiales de moins de 20 ha qui formaient une catégorie intermédiaire et où l'on retrouvait la plupart des laboureurs (elles disposaient d'outils de production mais recouraient peu à la main d'oeuvre étrangère, "borderie" de l'ouest et du centre, "closerie" angevine, "locature" berrichonne... domaines pyrénéens exploités en faire valoir direct comme la "ousta" du Gévaudan, ou la "casa" du Capcir en faisaient partie,
* grandes exploitations qui recouraient à du personnel salarié et qui étaient fortement impliquées dans l'économie régionale mobilisant un capital important et diversifié. ("métairies" de l'ouest et du centre, "cense" du nord, "ferme céréalière" de l'Ile de France, "domaine" du Languedoc, de Lorraine ou de Bourgogne.
*Dans le centre, ce sont des communautés familiales parfois appelées frérêches qui tenaient les exploitations importantes du Bourbonnais, Nivernais et Auvergne.

     
Faculté
 

Une université se composait le plus souvent de 4 facultés : droit, médecine, arts et théologie.

   
Feu
  Ménage, foyer, famille. Ensemble des personnes vivant autrefois autour du même feu. Il regroupe tous ceux qui vivent dans un même foyer : père, mère, enfants ascendants, collatéraux, domestiques. Par convention, les veuves et les personnes vivant avec elles, ou les femmes seules sont dénombrées pour un demi-feu. On a souvent tenté de déterminer le nombre moyen de personnes composant le feu, afin de pouvoir dénombrer les habitants d'une localité ou d'une région et le coefficient multiplicateur varie en général de 4,5 et 5,5, même s'il faut ensuite tenir compte des brusques périodes de déclin ou d'essor démographique qui peuvent ponctuellement faire varier ce coefficient.
     
Forges
 

Les forges, apparues dès le moyen-âge et très grosses consommatrices en bois se multiplient dès le 16e siècle. Sous François Ier, l'on en recense presque 500 et les "maîtres des forges" commencent un peu partout à se retrouver en haut de l'échelle sociale.
La forge, installée au bord d'une rivière là où le bois était disponible en grandes quantités se décomposait en 3 ateliers distincts :
* le haut fourneau pour la production de la fonte
* la forge pour sa transformation en fer
* la fonderie pour découper le fer en fonction des besoins de consommation
Chaque année, la forge produisait entre 200 à 250 tonnes de fonte pour une consommation d'environ 90 hectares de bois et les 13 millions d'hectares de forêt du 16e siècle se sont réduits à 6 millions en 1825. Depuis François Ier, les rois ont successivement pris des mesures conservatoires à l'égard des forêts visant à protéger les forêts existantes et futures mais c'est Colbert avec sa grande loi des Eaux et forêts qui prit les mesures les plus décisives. (voir aussi futaie & sidérurgie)

     
Fouet
 

Peine prononcée contre des personnes de basse condition, souvent des femmes car les hommes étaient envoyés aux galères. Le fouet se donnait par le bourreau sur la place publique.

   
Four banal
 

Propriété du seigneur souvent affermée à des boulangers appelés "fourniers".

   
Frérèche
  Communauté qui rassemblait une famille au sens large du terme (parents, enfants, frères, soeurs, cousins....) ou une association contractuelle d'individus vivant sous le même toit avec pour objectif de tirer leurs moyens de subsistance d'une exploitation agricole.
     
Froment
 

Le froment, lorsqu’il ne qualifiait pas les grains de blé séparés de la tige après battage, était, vers 1760, l’avoine fourragère appelée aussi "avoine élevée"

     
Futaie
  Sous l'ancien régime la futaie se définit en fonction de l'âge du bois. Elle est
* haute à 100 ans au XVIe siècle, 120 ans au XVIIe siècle, plus encore au XVIIIe siècle
* moyenne entre 80 et 100 ans
* basse entre 50 et 80
et à partir du XVIIe siècle, la réglementation concerne aussi bien le domaine du roi que les forêts privées.
(voir aussi Eaux et forêts)
     

Galère

  La galère est également un bâtiment long, plat et manoeuvré à la rame en usage en Méditerranée.
La marine royale a toujours fait grand usage de galériens. En 1564, une ordonnance interdit de condamner aux galères pour moins de 10 ans et Colbert n'hésitait pas à faire pression sur les tribunaux pour obtenir de nombreuses condamnations. Il est également fait grand usage d'esclaves noirs, de vagabonds, déserteurs, huguenots...
     

Gens sans aveu

  Individus ne disposant pas de personnes respectables capables de se porter garantes pour eux : clochard, vagabond.
   
Grains
  Ensemble des céréales produites sous l'ancien régime tandis que les "bleds" ne désignent que les céréales panifiables. La part des grains dans l'alimentation des ménages est considérable et le pain peut représenter plus de la moitié de leur salaire. Ils constituent souvent une véritable obsession pour les populations qui craignent les disettes et famines, et pour le pouvoir royal qui lui, craint les révoltes frumentaires si fréquentes sous l'ancien régime.
     
Grangeage
 

Manière de donner une terre à bail en prenant pour rente la moitié des fruits.

     

Horsain

  Individu non natif de la ville où il réside
   
Indiennes
  Etoffes de coton peintes ou imprimées de couleurs variées fabriquées en Inde. Au XVIe siècle, elles ont connu un énorme succès.
     
Journal
 

Etendue de terre qu'un homme peut travailler dans la journée. Cette quantité variait considérablement d'un lieu à un autre.

     
Libelle
 

Court imprimé le plus souvent critique à l’égard des autorités. Nombreux pendant les guerres de religion, la minorité de Louis XIII, la Fronde… (mazarinades)

     
Lieue
 

Distance d’environ 4/5 km que pouvait couvrir un paysan en une journée

     
Livre de raison
 

Registre ou cahier dans lequel un particulier ou plusieurs personnages d'une même famille ont inscrit des comptes personnels et des mentions, parfois fort diverses, se rapportant à leurs intérêts économiques, à leur vie domestique ou à leur vie de famille

   
Livre
 

Monnaie de compte (fictive) qui servait dans les transactions commerciales et dont la valeur a varié suivant les temps et les lieux.
1 livre = 20 sols (sous) tournois et un sol = 12 deniers ; soit 1 livre = 240 deniers tournois

     
Livre noir
  (ou mortuaire) dans un établissement hospitalier, rôle des personnes décédées
     
Manse
 

Exploitation agricole familiale qui se compose d'une habitation et des dépendances nécessaires pour vivre

     
Meix
  Terme bourguignon pour "manse", ("mas" en provençal). En Bourgogne, le meix est une unité d'exploitation ou le domaine d'une famille. Il comprend bâtiments, cours, jardins, arbres, passages, quelquefois pré, vigne et culture.
   
Mendicité
 

Du fait de l'extrème misère, de la contrebande, de l'assiette arbitraire des impôts, nombre de familles étaient fréquemment ruinées et contraintes de recourir à la mendicité, l'un des pires fléaux de l'ancien régime. De nombreux édits l'interdisent, en 1700 il est interdit de faire l'aumône dans les rues et les églises sous peine de 50 livres d'amende, mais aucune mesure n'est efficace et les rangs des mendiants grossissent sans cesse. Circulant souvent en bandes, ils se livrent alors à des violences sur une population terrorisée.

     
Méteil
 

Mélange de seigle et de froment semé dans le même champ.

     

Monnaie

 

Aux XVIe et XVIIe siècles, la monnaie réelle (à ne pas confondre avec la monnaie de compte) fut d'abord l'écu puis à partir du XVIIe siècle, le louis (toutes deux en or). L'écu (parfois appelé louis d'argent) devint alors une subdivision du louis d'or. D'autres subdivision très nombreuses se cotoyaient : sou, liard, deniers, sol, obole, pistole...
Toutefois, cette monnaie, pour être utilisée par tous doit avoir une correspondance et c'est le roi qui fixait le rapport entre la monnaie de compte et la monnaie réelle. Sur toute la fin du XVIe siècle la valeur de l'écu d'or (monnaie réelle) fut fixée à 3 livres. Au XVIIIe siècle, le louis fut fixé à 24 livres, et l'écu à 6 livres tournois. L'écu passa donc de 3 à 6 livres.
De 1689 à 1715, la monnaie subit 43 variations et le louis d'or varia de 11 à 20 livres. Law (1671-1729), dont l'objectif était de dégoûter le public de la monnaie métallique la soumit à des changements perpétuels de valeurs (pour la période allant de septembre 1719 à décembre 1720 on note 28 fixations différentes pour l'or et 35 pour l'argent). La ruine frappa les possesseurs de revenus fixes et il fallut attendre 1738 pour qu'une certaine stabilité vit le jour.

     

Mortuaire (livre noir)

 

Dans un établissement hospitalier, rôle des personnes décédées

   
Moulin
  Un moulin est avant tout "une machine à faire tourner les meules" ce qui explique que sous l'ancien régime, même si les moulins à blé étaient les plus nombreux, il en existait bien d'autres types (à papier, à ciment, à fer...). Ils se sont multipliés au bord des rivières, l'eau leur fournissant l'énergie nécessaire pour tourner et ils constituèrent, avant la vapeur, la principale source d'énergie (avec le bois).
   
Moulin banal
 

Machine servant à piler ou broyer des grains qui dépendait du seigneur. Tous ceux habitant dans l'étendue de la seigneurie étaient obligés de venir y moudre leur blé.

     
Muid
 

Mesure de capacité. Le muid de Paris équivalait à 268,22 litres, mais à 685 litres dans l'Hérault, 297 litres à Cahors et en Bourgogne, 250 litres dans l'Aisne...

   
Nourrice
  Depuis l'antiquité, nourrir un enfant relève des tâches domestiques et les femmes de la haute société confient leur bébé à des nourrices chargées de s'occuper de ce "petit animal".
A partir du 17e siècle, la mise en nourrice se répand dans toutes les couches sociales et les enfants sont, le plus souvent, placés à la campagne dans des conditions de transport et d'entretien déplorables ce qui explique la mortalité extrèmement importante de ces enfants.
A Paris, au 18e siècle des bureaux des nourrices sont créés : des registres sont tenus, des meneurs sont chargés d'emmener les enfants et les nourrices subissent des contrôles.
Il faudra attendre l'Emile de Rousseau, à la fin du 18e siècle pour faire prendre conscience de l'absurdité de la méthode et assister à un retour en force de l'allaitement maternel.
     
Novales
 

Terres nouvellement défrichées et mises en labour.

     

Pacage

  Droit de faire pâturer le gros bétail en forêt
     
Paysannerie
  Si la paysannerie de l'ancien régime était particulièrement défavorisée en quelques provinces (Marche, Auvergne, Forez...) dans d'autres elle accusait une prospérité de plus en plus marquée (d'ailleurs, la propriété rurale progresse considérablement au XVIIIe siècle). L'agriculture se développe, les marécages sont drainés un peu partout, le rendement agricole augmente, l'élevage bovin progresse, et certaines provinces s'enrichissent grâce à leur agriculture, comme la Provence qui exporte son huile d'olive.
Certes, la différence entre le notable du village et le journalier demeure mais l'on trouve de plus en plus de petits propriétaires, même si les revenus de ces quelques parcelles ne les dispense souvent pas d'également travailler la terre d'autrui pour faire vivre leur famille.
L'habitat se transforme et les maisons sont alors souvent reconstruites en pierre y gagnant en sécurité mais surtout en confort. Commerce et artisanat se développent encourageant des échanges sur des distances beaucoup plus grandes qu'auparavent.
     
Peste
  Avec la famine, la peste est l'une des principales causes de surmortalité de l'ancien régime. Du milieu du XIVe siècle jusqu'à la fin du XVIIe siècle les épidémies se succèdent faisant pour le seul XVIIe siècle plus de 3 millions de morts. Au XVIIIe siècle, pour une raison inconnue les épidémies se font plus rares.
Mise en quarantaine, fuite, vaines tentatives de protection sanitaire furent les seuls moyens connus pour tenter de rester à l'écart de la maladie, mesures dont le peu d'efficacité fut attribuée à un châtiment de Dieu. Pour les masses populaires, prier et faire pénitence, devinrent alors les seuls moyens de se soustraire à l'épidémie.
     
Plat pays
 

Expression en usage sous l'ancien-régime pour désigner les campagnes par opposition aux villes

     
Puîné
 

Tout enfant né après l'aîné, à l'exception du benjamin.

   
Quadrivium
 

Groupe des quatre arts libéraux enseignés à l'université : arithmétique, géométrie, musique, astronomie. Voir aussi trivium

     

Révoltes (ou "émotions")

 

Richelieu, pour financer la guerre contre l'Espagne avait fait tripler le montant de la taille. Il s'en est suivi plusieurs révoltes paysannes :
* des croquants (1624-1637)
* des nu-pieds de Normandie (1639)
* du papier timbré en Bretagne (1675) qui fut la dernière car les paysans qui représentaient 80 % de la population s'étaient habitués à l'impôt royal et accueillait avec bienveillance la paix et la sécurité qui régnaient dans le royaume après les troubles de la Fronde.

     

Roturier

 

Tous ceux qui n'étaient ni nobles ni ecclésiastiques

     
Soiture
 

En Bourgogne, étendue de pré qu'un homme peut faucher en un jour équivalent au journal, terme réservé aux terres labourables.

   

Sol

 

Monnaie valant un vingtième de livres. Les sols pour livre étaient pour la livre d'ancien régime ce que sont aujourd'hui les centimes.

     
Son
 

Résidu de la mouture des grains, principalement composé de débris de l’écorce

   
Sorcellerie
  La croyance au commerce avec les démons par incantations, envoûtements, sortilèges ou maléfices était très répandue au XVIIe siècle et encore au XVIIIe. La répression de la sorcellerie fut une préoccupation constante de la justice de l'ancien régime, et les magistrats se sont souvent (et sincèrement) cru investis d'une mission divine afin de purger la terre de tous ces sorciers d'autant plus qu'ils étaient certains que leurs fonctions les progégeaient des attaques du mal.
Dans tout le royaume (et plus particulièrement en Lorraine, Alsace et Franche-Comté) la répression fut un des principaux soucis de la justice et les victimes furent innombrables. Dans ces procès, il était difficile de savoir qui, de la férocité ou de la stupidité, l'emportait. En 1632, un curé est brûlé vif pour avoir dit que le crime de sorcellerie n'existe pas.
   

Sou

 

Pièce de monnaie de compte valant 12 deniers et le vingtième d’une livre

   

Soudure

 

Période qui précède une récolte

     

Tiers état

  La troisième classe de la société par opposition au clergé et à la noblesse. Equivalait souvent à la bourgeoisie.
     
Torchis
 

Mortier de terre contenant 20 à 30 % d’argile mélangée à de la paille d’orge ou d’avoine

   

Tour

 

Sorte d'armoire ronde et tournant sur un pivot posée dans l'épaisseur d'un mur, qui sert aux religieuses pour faire passer ce qu'elles reçoivent du dehors, ou ce qu'elles y envoient. On s'en sert aussi dans certains hospices notamment pour y déposer les enfants exposés (abandonnés)

     
Trémois
 

Céréales semées en mars (appelées aussi pour cette raison les "mars") et arrivées à maturité au bout de 3 mois, notamment l'avoine et l'orge.

     
Université
 

Corporation enseignante au sens large qui incluait outre les enseignants, des libraires, enlumineurs, écrivains, bedeaux, avocats et procureurs, des religieux et notamment ceux des 4 ordres mendiants (Cordeliers, Carmes, Augustins & Jacobins)...
Sous l'ancien régime la France comptait des universités d'importance très inégale, Paris (1200) étant la plus ancienne, la plus grande et la plus prestigieuse. Venaient ensuite Toulouse (1228), Montpellier (1289 - droit & médecine seulement), Orléans (1312 - que le droit), Perpignan (1349), Angers & Orange (1364), Aix (1409), Poitiers (1431), Caen (1436), Bordeaux (1472), Valence (1454), Nantes (1460), Rennes (1460), Bourges (1463), Reims (1548), Douai (1563), Besançon (1564), Strasbourg (1566), Pau & Dijon (1722 - droit seulement), Nancy (1769)
L'université de Paris, comportait 4 facultés :
* arts & lettres (la plus importante, car son grade de Maître ès Arts ouvrait la porte de toutes les autres et permettant l'accès au grade de bachelier, licencié puis docteur.
* théologie (8 ans pour aller jusqu'au doctorat)
* droit (4 ans pour aller jusqu'au doctorat)
* médecine (6 ans pour aller jusqu'au doctorat)
A la tête de l'université était le recteur élu par un corps électoral universitaire tous les 3 mois et choisi parmi les maîtres ès arts. L'élection était ensuite confirmée par le roi car cette dignité conférait d'énormes privilèges notamment celui d'être présent aux mariages royaux aux côtés des princes de sang, de siéger au Parlement à côté des ducs, de prendre le pas sur les évêques..

   

Usoir

  Particularité Lorraine où les rues étaient très larges avec un axe de circulation bordé de bandes de terre longeant les façades qui sont elles, sans arbre ni jardin. Cet espace libre appartenait généralement à la commune mais était réservé à l'usage des riverains qui s'en servait de dégagement, place à tout faire, lieu pour entreposer les outils ou le fumier.
   
Vaine pâture
 

Droit accordé aux habitants de la paroisse de faire paître leurs animaux sur les communaux, les parcelles en jachère ou cultivées une fois la moisson faite

   

Ventre jaune

 

De Bresse. Jaune pour la soupe de « gaudes » (à base de farine de maïs grillé) que le Bressan avait l’habitude de faire. Ventre pour l’habitude qu’avaient les bressans de cacher leur argent ou or dans leur ceinture

     

Vernaculaire

 

Du latin « vernaculus » indigène, domestique. = du pays, propre au pays. Une langue vernaculaire n’est parlée qu’à l’intérieur d’une communauté. Un bâtiment vernaculaire est celui qui appartient à un type communément répandu dans une zone donnée, à une époque donnée.