Thèmes A B C D E F G H IJK L M N O PQ R S T UV WXYZ

 

 

 

 

 

 

 

 

Affineur
  Action de rendre les métaux précieux plus purs et plus fins. A plusieurs reprises des offices d'affineurs furent créés.
   
Afforageur
  Officier chargé de fixer le prix du vin
     

Agent de change

  Les agents de change faisaient commerce des effets royaux et publics. Un arrêt du conseil de 1595 fixe leur nombre à 8 pour Paris, 12 à Lyon, 4 à Rouen et Marseille, 3 à Tours, La Rochelle et Bordeaux. et leur interdit d'exercer la profession sans lettres de provision du roi.
En 1638 la charge ne vaut encore que 1 500 livres mais en 1705 Louis XIV remplace ces 36 offices par 20 autres valant chacun 60 000 livres. Seuls une dizaine de candidats se présentèrent. Les années suivantes furent une succession de créations, suppressions, nominations par commission...mais globalement leur nombre augmente. Lorsque la Bourse de Paris fut créée en 1724, leurs fonctions furent strictement réglementées : toute transaction boursière faite sans leur ministère est nulle.
     
Amiral (grand)
  Charge qui donnait autorité et juridiction, au civil comme au criminel, sur les côtes, flottes et armées de mer. Il s'agissait de l'une des grandes charges de la couronne et à chaque nouvelle annexion de provinces maritimes (Provence, Bretagne, Guyenne) un amiral y fut nommé. Celui de Provence, était nommé "Amiral des mers du Levant". Richelieu, pour qui le domaine maritime était de toute première importance acheta la charge de Grand Amiral puis racheta également peu à peu toutes celles des petites amirautés telles que Brest, Belle-île, Le Havre... pour ensuite, sous le titre de "Chef et surintendant de la navigation et du commerce de France" prendre l'autorité suprême sur les hommes et choses de la mer
   
Annelage
  Droit dû aux mesureurs de bois
     
Apothicaire
 

Unie à la corporation des épiciers, la corporation des apothicaires faisait pourtant très mauvais ménage avec elle car le sucre, très rare au moyen-âge, était considéré comme un médicament. Ce sont les épiciers qui étaient chargés de fournir aux apothicaires la plupart des ingrédients nécessaires à la préparation de leurs remèdes, se chargeant également d'importer les marchandises parfois de très loin. D'où de nombreux conflits découlant de ce monopole et conduisant les apothicaires à revendiquer les mêmes droits.
La séparation des deux corporations s'est faite par un édit de 1776 et reconnaîssait le besoin de "prévenir du danger qui peut résulter du débit médicinal des compositions chimiques, galéniques ou pharmaceutiques, confié à des marchands jusqu'à présent autorisés à faire commerce, sans être obligés d'en connaître les propriétés".

     
Apprenti
  Le plus bas de degré dans la hiérarchie corporative. L'apprentissage avait pour but de former de bons ouvriers, d'en contrôler le nombre, et d'apporter une aide peu onéreuse aux compagnons et maîtres
     

Arpenteur

  Profession très répandue dans la France d'ancien régime qui consistait à mesurer les terres (arpenter). Par un édit de 1554, chaque bailliage ou sénéchaussée devait créer 6 offices d'arpenteur dépendant du "Grand arpenteur de France" (charge supprimée en 1683) et en 1762, un autre créait 2 charges d'arpenteurs par bailliage et en chaque autre ville.
   
Aumonier de France (grand)
  Premier dignitaire ecclésiastique de la cour, il dirige toute la maison ecclésiastique du Roi. Il est gouverneur-né de l'Ordre du St Esprit, et dispose de différentes bourses dans les collèges parisiens.
     
Avocat
  La profession d'avocat nécessitait d'être licencié en droit civil ou canonique et de prêter serment. Les avocats généraux du Parlement, les avocats du roi des autres tribunaux était érigés en offices et prenaient rang après les procureurs généraux.
     
Bailli
  La fonction de bailli, homme d'épée et agent royal a été créée au 13e siècle pour contrôler la gestion locale des prévôts. D'abord inspecteurs itinérants, ils quittent bientôt la cour du roi et s'installent dans leur ressort d'inspection. A la fin du moyen âge, la fonction de bailli était très importante puisqu'il exerçait alors tous les pouvoirs politiques, administratifs, financiers, judiciaires et militaires. Il surveillait les agents locaux, centralisait les recettes et rendait compte de sa gestion à la Chambre des Comptes.
Au fil du temps, pour faire face à la multiplication et la complexité croissante des affaires il devint nécessaire de recruter d'autres fonctionnaires plus spécialisés (gouverneurs, maîtres des Eaux & Forêts, receveurs, trésoriers...), ce qui finalement a considérablement restreint ses attributions.
Au 18e siècle, le peu de pouvoir qu'il lui restait est transféré aux gouverneurs.
     
Bannerets
  Nom quelquefois donné aux juges des justices seigneuriales de Provence.
   
Banquier de la cour
  Officier chargé de procurer au Trésor les avances dont il avait continuellement besoin. Le poste fut supprimé sous le ministère Turgot.
   
Barbiers-perruquiers
  Corporation qui se détacha des barbiers-chirurgiens en 1637 et qui avait pour enseigne un bassin blanc (tandis que les barbiers-chirurgiens avaient un bassin jaune). L'usage de la perruque et les besoins en toilette occasionnés par la mode expliquent l'importance et la richesse de cette corporation.
   
Barbiers-chirurgiens
  Corporation qui se détacha des barbiers-perruquiers en 1637 et qui avait pour enseigne un bassin jaune (tandis que les barbiers-perruquiers avaient un bassin blanc).
Les médecins qui au moyen-âge ne pouvaient verser le sang (seuls les clercs étaient hommes d'étude et l'église le leur interdisait) voyaient d'un très mauvais oeil cette corporation. Les barbiers-chirurgiens ne pouvaient être bacheliers, licenciés ou docteurs, mais seulement "aspirant" ou "maître". Pourtant, la chirurgie était souvent exercée avec art et connaissait même quelques succès malgré les connaissances rudimentaires de l'époque.
Progressivement les chirurgiens se sont détachés des barbiers et en 1699 leur indépendance vis-à-vis de la faculté de médecine fut proclamée même s'ils étaient toujours tenus par arrêt du Parlement, de porter honneur et respect aux médecins. En 1731, la création de l'Académie de chirurgie permit à la profession de s'affranchir complètement de la médecine et par une ordonnance de 1743, la scission chirurgie/barberie s'opèra officiellement en exigeant des chirurgiers un diplôme de Maître es arts et en interdisant aux barbiers l'art de guérir.
Enfin, en 1756, un arrêt du conseil leur donne les titre et privilèges de notables bourgeois, le droit d'être pourvu en offices municipaux, l'exemption de corvées, du vingtième d'industrie et quelques autres charges publiques.
     
Basoche
  Communauté de clercs dépendant des cours de justice, principalement composée de jeunes juristes (procureurs & clercs de notaires) encore en apprentissage et qui arpentaient les Palais de Justice
     
Bâtellerie
 

Sous l'ancien régime, les voies navigables fourmillent de bâteliers. Ils constituent un maillon indispensable au commerce intérieur car à cette époque, les routes étant pratiquement inexistantes il n'existe pas d'autres alternative à la voie d'eau. Hommes à mauvaise réputation, les bâteliers n'en exercent pas moins un métier difficile sans cesse obligés de se plier aux caprices des fleuves (qu'il s'agisse de crues, sécheresse, vents), ou de tenir compte des autres utilisateurs des fleuves tels les meuniers ou les pêcheurs avec lesquels les conflits sont nombreux.
Outre le bâtelier lui-même, la bâtellerie est un milieu qui demande beaucoup de bras, tant pour la conduite des bâteaux que pour le chargement ou le déchargement, le hâlage fréquent... le matériel coûte cher, s'use vite mais se doit pourtant d'être performant afin de répondre aux sollicitations de clients exigeants. Responsable de la marchandise durant le transport, c'est au voiturier d'exercer une surveillance constante sur celle-ci en essayant de la préserver autant que faire se peut des nombreux périls qui la guettent.

     
Bourreau
  L'office de bourreau était souvent mal considéré et il devait être domicilié à l'extérieur de la ville où il exerçait. Il jouissait de certains droits particuliers, dont celui de havage.
A Bourges, au 18e siècle un bourreau était payé 5 l. pour attacher au carcan, 7 l pour fouetter et marquer, 10 l pour couper ou percer la langue, 20 l pour pendre, 30 l pour rouer ou décapiter... Ces tarifs pouvaient varier d'une région à une autre.
     
Brassier
  Paysan qui n'avait, pour travailler ses terres, que la force de ses bras. (le laboureur disposait d'un attelage). Il ne possède pratiquement pas de terre et loue ses services auprès de plus riches que lui.
     
Brevet de retenue
  Privilège accordé à un officier de se voir rembourser par son successeur tout ou partie de la valeur de sa charge.
     
Buvette
  La charge de "buvetier du palais" d'abord créée à la Grand'chambre fut peu à peu étendue aux autres chambres du parlement et Cours Souveraines. Il semble qu'elle ait joué un grand rôle dans la vie judiciaire d'alors et que l'abus d'alcool ait dicté nombre de jugements.
     
Cabaret, cabaretier
  Sous l'ancien régime, il y avait 3 sortes de cabarets :
* à pot et à pinte (ne vendait qu'à boire)
* à pot et assiette (restauration)
* et ceux qui logeaient.Des règlements de police avaient fixé leurs obligations de manière très précise : interdiction de donner à boire et à manger les dimanches et jours de fêtes pendant la messe et les vêpres, refuser les gens mariés, leurs enfants et domestiques s'ils habitent à moins d'une lieue, ne recevoir personne après 20 heures l'hiver, 22 heures l'été... mais ces règlements n'étaient que peu suivis et les cabarets étaient souvent accusés d'être des lieux de débauche accueillant tout ce que les routes pouvaient connaître de brigands.
Soumis à d'importants droits d'Aides sur les boissons, les cabaretiers pouvaient souscrire un abonnement auprès de la ferme
   
Cadet-gentilhomme
 

En 1682, des compagnies de cadets-gentilhommes voient le jour à l'initiative de Louvois. Créées à Besançon, Brisach, Cambrai, Givet, Longwy, Metz, Strasbourg, Tournai, Valenciennes. Les jeunes recrues devaient être âgées de 15 à 24 ans ils devaient être soit nobles, soit de la haute bourgeoisie si leur famille avait les moyens d'entretenir une charge d'officier.
Quelques années plus tard ces compagnies furent supprimées, mais rétablies en 1726, cette fois à Bayonne, Caen, Cambrai, Metz, Perpignan et Strasbourg

     
Caissier de Sceaux et Poissy
  Sceaux et Poissy étaient les deux principaux marchés approvisionnant Paris en bétail. Dès 1690, des officiers "trésoriers de la bourse des marchands de Sceaux et Poissy" ont servi d'intermédiaire entre les marchands de bestiaux parisiens et les bouchers. Ces jurés vendeurs recevaient un sou par livre des bestiaux qui se consommaient à Paris. Si l'objectif avoué fut d'améliorer l'approvisionnement et de permettre aux marchands d'être rapidement payés, l'objectif inavoué eut la fâcheuse conséquence de faire augmenter le prix de la viande dans la capitale. Ce droit fut supprimé en 1743 mais rapidement rétabli l'Etat ayant besoin de fonds pour faire face aux dépenses de guerre
   
centième denier des offices
  Taxe annuelle se montant à 1 % de la valeur d'un office, établie à la place de la paulette en 1771
     
Cerquemeneur
  Expert-juré chargé de fixer les limites des héritages. Le cerquemenage était le droit qu'on lui payait pour ses déplacements et service.
     
CChambellan (grand)
  Grand officier de la couronne commandant à tous les officiers de la chambre et de la garde-robe du roi.
Très important depuis les origines de la monarchie française, à la fin de l'ancien régime il n'avait plus qu'un rôle de cérémonie.
     
Chancelier
  Le Chancelier de France était depuis 1627 le premier des grands officiers de la couronne. Inamovible, chef de la justice, des conseils du roi, président de tous les tribunaux, porte-parole du roi dans les lits de justice, il n'était justiciable que du roi. Pour marquer que la justice ne cesse jamais il ne prenait pas le deuil du roi et n'assistait pas à ses obsèques.
L'une de ses fonctions les plus importantes était d'apposer le sceau de l'état dont il avait la garde sur les édits bien qu'il y eut parfois simultanément un chancelier et un garde des sceaux, le premier l'emportant en dignité, le second en pouvoir réel.
Toutes les lettres patentes étant soumises au chancelier et revêtues du grand sceau, le contrôle ne s'exerçait pas seulement sur la forme mais également sur le fond : dans le cas où il estimait que la décision du roi était contraire aux ordonnances, aux traditions ou simplement à l'intérêt du royaume. Son devoir était alors de formuler des des remontrances au roi. D'ailleurs, le roi souvent sollicité par des courtisans avides cède souvent à leurs sollicitations dans le seul but que le chancelier refuse d'obéir.
En tant que superintendant de la justice le chancelier est également chef de la magistrature et conciliateur entre le roi et les cours souveraines tout comme il participe à l'administration générale du royaume en jouant un rôle très important dans les conseils même si au quotidien ce rôle incombe davantage aux secrétaires d'état
Du Chancelier dépendait également le bureau de la librairie où il nommait les censeurs, donnait permissions et privilèges pour imprimer et avait sous son autorité les Universités, collèges et académies.
   
Changeur
  L'office de changeur consistait à recevoir et changer les monnaies étrangères ou démonétisées. Créé en 1555, il fut tour à tour supprimé, rétabli, et en 1696, un édit institua 300 changeurs en titre d'office héréditaire.
     
Charge
  Mot passe-partout équivalent de "fonction". Certaines charges étaient des offices (souvent vénaux), d'autres des dignités ou des commissions.
   
Charges anoblissantes
  Charges importantes conférant la noblesse à leur titulaire, soit immédiatement (premier degré), soit après un certain nombre d'années d'exercice ou de générations passées à excercer la même fonction. Les secrétaires du roi, les fonctions municipales (noblesse de cloche), les magistrats, maîtres de requête, trésoriers de France (noblesse de robe) étaient des charges anoblissantes.
     

Chauffe-cire

  Officiers de la chancellerie chargés de préparer la cire pour sceller les actes royaux auprès du chancelier ou garde des sceaux.
   
Chef d'escadre
  Officier général de la mer équivalent au Maréchal de camp des armées de terre. C'est sous Louis XIII que l'office est créé en 1627 d'abord à Brest (Bretagne), Brouage (Guyenne) et au Havre (Normandie). Officiers d'épée ils partagent leur autorité avec un commissaire général, officier de plume. En 1635, un chef d'escadre est nommé en Provence, puis en Aunis, Flandre (Dunkerque), en Languedoc, Picardie, Poitou-Saintonge, Roussillon
     
Chevalier d'honneur
  A l'origine, gentilhomme attaché à la personne du roi ou de la reine mais un édit de 1691 créa des offices de Chevalier d'honneur auprès des Présidiaux pour participer aux séances épée au côté aussitôt après les lieutenants généraux et avant les conseillers. L'édit invoque la raison qu'il y a des gentilhommes dont l'âge ou l'état de santé ne permet pas de servir dans l'armée et qui néanmoins voudraient être de quelque utilité au bien de la justice. Il eut été plus simple de dire que le fisc avait surtout besoin de vendre des charges et que celle-ci n'avait pas encore été créée.
   

Chevauchée

  Visites de contrôle effectuées à cheval que certains officiers du roi devaient effectuer pour satisfaire aux devoirs de leur charge. Les chevauchées des maîtres de requête ont peu à peu permis aux intendants de s'établir en province.
   
Chirurgien
  Initialement intégrés à la communauté des barbiers car tenus éloignés par la communauté des médecins, les débuts du métier de chirurgien furent des plus humbles. Les barbiers-chirurgiens ne pouvaient être bacheliers, licenciés ou docteurs, mais seulement "aspirant" ou "maître". Pourtant, la chirurgie était souvent exercée avec art et connaissait même quelques succès malgré les connaissances rudimentaires de l'époque.
Progressivement, les chirurgiens se sont détachés des barbiers pour s'élever dans la hiérarchie et en 1699, leur indépendance vis-à-vis de la faculté de médecine fut proclamée même s'ils étaient toujours tenus par arrêt du Parlement, de porter honneur et respect aux médecins. En 1731, la création de l'Académie de chirurgie permit à la profession de s'affranchir complètement de la médecine et par une ordonnance de 1743, la scission chirurgie/barberie s'opéra officiellement en exigeant des chirurgiens un diplôme de Maître es arts et en interdisant aux barbiers l'art de guérir.
Enfin, en 1756, un arrêt du conseil leur donne les titre et privilèges de notables bourgeois, le droit d'être pourvu en offices municipaux, l'exemption de corvées, du vingtième d'industrie et quelques autres charges publiques
     

Collecteur

  Habitant chargé (à tour de rôle) d'établir l'assiette et le recouvrement de la taille dans leur paroisse. Il était élu lors d'une assemblée de la paroisse, ou à défaut nommé d'office par l'intendant car la charge était tellement redoutée que les personnes aisées n'hésitaient pas à quitter les campagnes pour y échapper
L'exemption de collecte (accordée aux septuagénaires, infirmes, pères de 8 enfants, marguilliers et syndic pendant leur temps de service, maître d'école, médecin, sacristain et maître de poste...) était encore plus enviée que l'exemption de taille car la fonction rendait le collecteur odieux, l'empêchait pendant environ 2 ans (la taille ne rentre jamais dans l'année courante) de vaquer à ses propres affaires et surtout parce que les responsabilités qui pesaient sur lui, énormes, lui permettaient rarement d'échapper aux saisies voire même à l'emprisonnement.
     
Colporteur
  Le métier de colporteur, toujours suspect, était soumis à une réglementation très stricte. Depuis 1723, ils devaient savoir lire et écrire et être munis d'une permission du lieutenant général de police. Pour ne pas concurrencer les libraires, ils ne pouvaient avoir ni magasin, ni boutique, ni apprenti et ne pouvaient vendre que les édits, des almanachs et des petits livres n'ayant pas plus de 8 feuilles. Pour les autres objets, il y avait toutes sortes de marchands ambulants souvent mal vus des communautés de marchands des villes, des colporteurs de loteries, charlatans, montreurs d'ours et autres animaux....
   
Comédien
  Un fort préjugé était ressenti à l'égard des comédiens. Louis XIII, tenta de les gommer par une déclaration de 1641 dans laquelle il demandait à ce que les comédiens ne soient pas inquiétés ni blâmés à condition qu'ils respectent la loi, soient honnêtes, et n'usent pas de paroles pouvant blesser l'honnêteté publique. Malgré tout, les censures ecclésiastiques étaient toujours d'actualité et les derniers sacrements pouvaient être refusés aux comédiens. De peur d'être inquiétés ils se mariaient souvent en faisant état de la profession de musicien.
     
Commandant
  Adjoint au gouverneur qui prit parfois toute l'autorité dans certaines provinces, la partageant avec l'intendant dont les fonctions avaient moins d'éclat mais étaient plus importantes.
     

Commensaux

  Le titre très convoité de Commensal du roi n'était donné qu'aux officiers et domestiques de la maison du roi et des maisons royales. Etaient donc commensaux les grands officiers de la couronne, maîtres d'hôtel, gentilhommes servants, valets de chambre, aumônier, officiers de la fauconnerie, ouveterie, gardes du corps....mais aussi les officiers des cours souveraines, les avocats au conseil, les trésoriers de France et officiers des bureaux des finances...et les centaines de commensaux de second et troisième rang, tels les médecins ordinaires, huissiers, marchands suivant la cour...
Leurs privilèges étaient importants : droit de committimus, exemption de logement des gens de guerre, de tutelle et curatelle, de corvées, collecte, droit de gros, exemptions de taille...
     
Commis
  Terme qui s'applique plus particulièrement aux employés de la ferme générale et à ceux de la régie des domaines et des aides. Les plus impopulaires étaient ceux de la gabelle et des aides. Les commis devaient avoir 20 ans, prêter serment et être de religion catholique car leurs procès-verbaux faisaient foi et ils avaient le droit d'être armés. Ils étaient exempts de taille et de logement de gens de guerre. Derrière ce titre, semblant bien modeste aujourd'hui, se trouvaient en réalité des administrateurs de haut-rang, gens de plume ayant souvent pignon sur rue dans leur ville ou région.
   
Commissaire
  Contrairement à l'officier, un commissaire est un agent chargé par le roi d'une mission temporaire et révocable. nommé par lettre patente, longue et détaillée car elle comportent l'énumération précise et limitative des pouvoirs du commissaire. La commission s'éteignait par décès du commissaire.
   
Commissaire au Châtelet
  Officiers de police qui remplissaient à peu près les fonctions des commissaires de police : surveillance des hôtels, marchés, réception des plaintes des victimes de vol, injures... ils apposaient les scellés après décès...
   
Commission
 

Pouvoir, par laquelle il le prie de mettre à exécution quelque mandement, décret ou appointement de justice dans l'étendue de sa juridiction

   
Compagnonnage
  Une fois son apprentissage terminé l'apprenti entrait en compagnonnage pour une durée de 1 à 6 ans. Le compagnon travaillait en tant que salarié chez un maître pour une durée préalablement fixée et attestée dans un livret dont le port était obligatoire depuis 1781. Pour les fils de maîtres, la durée était réduite et souvent même les apprentis pouvaient passer maîtres sans avoir été compagnons. La réception en tant que maître se faisait suite à la réalisation d'un "chef-d'oeuvre".
     
Concierge du Palais
  Le concierge, ultérieurement appelé le "bailli du Palais" était un officier qui exerçait sa juridiction à l'intérieur du palais. Il y connaissait les crimes et délits, les contrats et les marchés qui s'y passaient.
     
Connétable
  Chef suprême de l'armée en l'absence du roi. Son avis devait être pris pour tout ce qui concernait la guerre et ses droits étaient considérables. Il avait la propriété des armures restées sur le champ de bataille et de tout ce qui se trouvait dans les villes et forteresses conquises, sauf l'or et les prisonniers qui étaient au roi ainsi que les objets en métal qui étaient au grand maître de l'artillerie. Il disposait de son propre tribunal, la Connétablie où il jugeait les délits des gens de guerre.
Richelieu supprima cette dignité bien trop puissante à la mort du dernier Connétable de Lesdiguières en 1627.
     
Conseiller à brevet
  Grands officiers de la couronne, gouverneurs de province, lieutenants généraux, premiers présidents des cours souveraines, présidents à mortier du parlement de Paris... autant de hauts personnages auxquels le roi a conféré un pouvoir honorifique de "conseiller du roi en ses conseils" même s'ils n'ont plus accès aux conseils depuis 1673.
   
Conseiller d'état
  Les vrais conseillers d'état qui ont séance aux conseils incluent des membres de droit :
* des ducs & pairs juges-nés de tous les tribunaux suprêmes mais que Louis XIV a cantonnés au Conseil privé où l'on fait du contentieux et non de la politique
* des ministres d'état, secrétaires d'état et contrôleur général des finances
* les intendants des finances
et des membres titulaires : personnel fixe et actif du conseil qui n'ont pas le droit, mais le devoir de siéger. Ils sont au nombre de 24 conseillers tutélaires de robe recrutés parmi les maîtres de requête, les intendants de province et la haute magistrature, 3 conseillers d'église (archevêque ou évêque), et 3 conseillers d'épée (aristocratie militaire) nommés par lettres patentes à une charge de dignité.
   
Conseiller du roi
  Titre de peu de signification très largement utilisé par le pouvoir royal qui le vendait de manière à parer quelque office d'un titre honorifique. Etaient conseillers du roi tous les officiers des cours souveraines, des présidiaux, des bailliages et sénéchaussées, les trésoriers de France, les notaires et les commissaires au Châtelet, ainsi que quantité de trésoriers, receveurs, payeurs... Le terme de conseiller du roi ne doit pas être confondu avec ceux de conseiller d'état ou secrétaire du roi.
     
Contrôleur
  Officiers dont le titre a été surexploité par la fiscalité royale qui y voyait un moyen efficace de faire rentrer l'argent dans les caisses de l'état. Il y eut pléthore de contrôleurs... contrôleurs des eaux et forêts, contrôleurs généraux des domaines et bois, contrôleurs des guerres, contrôleur des monnaies de France, de rentes (contrôlaient les payeurs de rente), contrôleurs généraux des gabelles du Dauphiné, des gabelles du Languedoc, des greniers à sel du Languedoc qui exerçaient un droit d'inspection sur le débit du sel dans ces pays de petite gabelle.
La ferme avait des contrôleurs des aides, des contrôleurs sédentaires et ambulants des domaines, des contrôleurs généraux des fermes, du vingtième...
   
Contrôleur général des finances
 

Commission (à ce niveau on évitait de créér des offices) créée par Colbert en 1661 après que la surintendance des finances ait disparue. Le contrôleur général des finances était à la tête de l'administration financière mais également de l'agriculture, l'industrie, les ponts et chaussées, le commerce, et toute l'administration intérieure du royaume. Sa correspondance avec les intendants faisait de lui une sorte de ministre de l'intérieur. Au 18e siècle, son prestige diminua peu à peu jusqu'à sa suppression à la révolution.

   
Corps
  Ce que l'on appelle aujourd'hui "corporation". Jusqu'à la révolution il existe des corps royaux, provinciaux, coutumiers, municipaux, professionnels, savants, médicaux...qui imposaient leurs lois, leurs règles, rites, usages à la justice, à la vie économique, et... au pouvoir royal. Les corporations étaient vraiment "intermédiaire" entre le roi et l'individu qu'elles encadrait et protégeait. Elles n'avaient pas besoin de résister au pouvoir royal, tant ce dernier les ménageait.
     
Dégradation
 

Enlever son office ou sa dignité à quelqu'un. Elle concernait indifféremment nobles ou ecclésiastiques.

     
Ecuyer de France (grand)
  Charge de la Maison du roi érigée en office sous Henri III. Le Grand Ecuyer de France gérait les écuries et haras du roi, en réglait les dépenses et était chargé de l'instruction des jeunes
     
Epices
  voir "gages"
     
Expéditions (notes des)
 

Abrégé portatif des livres de factures ; registre quotidien des expéditions avec date, noms des marchands, nombre de pièces, qualité….

     

Gabelou

  Officier de la ferme générale employé à la gabelle
   
Gages
 

Rémunération attachée à une charge ou un office qui était généralement très modique.
Il faut distinguer les gages des appointements qui sont des pensions ou gratifications extraordinaires que le Roi accorde chaque année par brevet, tandis que les gages des officiers sont fixés par édit à la création de l'office et sont acquis une fois pour toutes.
Avec le développement de la vénalité des charges, les gages ont eu tendance à représenter l'intérêt du capital, sorte de fruit de l'office plutôt que la récompence d'un service et d'un travail.
Pour les officiers, les gages ne représentaient qu'une partie de leur rémunération (devenus symboliques au 18e siècle) car ils percevaient en parallèle des droits sur les affaires qu'ils traitaient. Plus leur nombre était important, plus leur revenu augmentait.
Ces droits, pour les officiers de Parlement s'appelaient "épices" tandis que ceux des Chambres des Comptes touchaient des "taxations"
Pour les domestiques, logés et nourris, les gages pouvaient être une rémunération annuelle, mais souvent ils n'étaient versés qu'au décès du maître par testament.

   
Gages (augmentation de)
 

Sous l'ancien régime il s'agissait du contraire de ce que l'on entend aujourd'hui. Une augmentation de gages était un moyen de contraindre un officier à verser un supplément de finances au roi, car "augmenté" il était alors contraint de verser le capital correspondant dans les caisses de l'état.

     

Garde-note

 

Officier qui ne passe pas les actes et contrats, mais qui en conserve les notes et minutes

     
Garde des sceaux
  Grand officier de la couronne commis par le roi pour assurer la garde des sceaux de France et le scellement des édits et lettres royales lorsque le chancelier (dont c'était la fonction première) était absent.
Sous Henri II, il se vit attribuer tous les honneurs et prérogatives du chancelier contre l'avis du Parlement qui n'enregistra l'édit que contraint et forcé.
La fonction fut souvent intermittente du fait du caractère particulier et politique du poste qui résultait du degré de disgrâce dans lequel se trouvait le chancelier.
   
Généalogiste
  Sous l'ancien régime, la vérification des quartiers de noblesse avait une importance capitale car des preuves étaient exigées lors de l'obtention de certaines charges, pour l'entrée dans certains ordres, la présentation à la cour, pour monter dans le carrosse du roi....(voir Maréchal d'armes)
     
Général des finances
  Travaillant souvent en partenariat avec les Trésoriers de France, les Généraux des finances étaient en charge des ressources fiscales du roi (finances extraordinaires) et s'occupaient des relations avec les officiers des greniers à sel, les receveurs généraux des finances, de tailles et d'octrois. Lorsqu'en 1577 les bureaux des finances furent créés les deux fonctions y furent regroupées.
     
Gens du roi
  Magistrats chargés du ministère public, avocats, procureurs généraux dans les Parlements et autres cours souveraines ainsi que leurs substituts dans les tribunaux inférieurs. Leurs charges étaient vénales
   
Gouverneur de place
  Officier militaire qui commandait pour le roi des places, villes ou châteaux et les troupes qui y étaient en garnison. Il jouissait de la même autorité que les gouverneurs de province.
     
Gradué
  Tous les individus pourvus d'un grade obtenu dans une université : baccalauréat, licence ou doctorat en théologie, droit ou médecine ; Maîtrise ès arts.
   
Grand Maître de France
 

Grand officier de la couronne, chef et surintendant général de la maison du roi. En 1789, la charge appartenait au Prince de Condé.

   
Grand Maître de l'Artillerie
  De Louis XI à 1755, il fut le chef et l'administrateur suprême de l'artillerie qui ne dépendait pas du secrétaire d'état à la guerre. Il vendait lui-même les charges à ses officiers et avait sa justice particulière au bailliage de l'Arsenal. Dans toute ville prise, les objets métalliques devenaient sa propriété. En 1755, les 7 régiments d'artillerie
     
Huissier
 

Ministres de la justice inférieure chargés de signifier les sentences, de procéder aux saisies de biens....

     
Incorporation
 

Dans les corporations, registre dans lequel on note les réceptions à la maîtrise

     
Inscription
 

Livre contenant les inscriptions des apprentis dans un corps de métier

   
Inspecteur des corps de troupe
  Créés en 1668 pour inspecter les troupes royales à l'exception de la Maison du roi. Choisis parmi les maréchaux de camp et les brigadiers, les inspecteurs devaient informer le Ministre de la qualité des troupes et des chevaux, s'assurer que les hommes remplissaient bien leurs obligations, juger s'il y avait lieu de remplacer armes et uniformes, et s'assurer que les officiers suivaient leurs directives.
     
Inspecteurs des manufactures
  Créés en 1670 pour la draperie, ils sont 21 en 1671 et 38 en 1715. En 1738, leurs compétences s'étendent à la papeterie et la toilerie et en 1754 ils sont 64.
Placés sous l'autorité des intendants, ils s'assurent du bon respect des réglementations mises en place par Colbert.
     
Intendant
  Représentant du pouvoir royal dans une province et principal rouage administratif des 17e et 18e siècles. Issus des maîtres de requête, dont la fonction s'est peu à peu sédentarisée, ils sont apparus pour la première fois en Bourgogne en 1592.
Après une période d'adaptation au cours de laquelle leurs missions sont restées temporaires et limitées les intendants ont alors réuni les pouvoirs de justice, de police et de finances. Ils ne se bornait plus à surveiller les autres officiers, mais les avaient remplacés. D'inspecteur, il devient administrateur et le pouvoir royal reprend le pouvoir dans les provinces.
Sous Richelieu, ils ont pour mission de "connaître de toutes injustices et oppressions que les sujets du roi pourraient souffrir des officiers et ministres de la justice par corruption, négligence, ignorance ou autre..."
Bien sûr, ils sont détestés des cours souveraines et de la noblesse et l 'un des plus grands désirs de la Fronde fut de s'en débarrasser.
Mais c'est sous Colbert que la fonction a pris vraiment pris toute sa dimension. Les intendants sont alors devenus les agents les plus dévoués du pouvoir royal, nommant eux mêmes leurs subdélégués. Leurs attributions sont alors quasiment illimitées :
* finances et répartition des impôts (droits domaniaux, taille...)
* agriculture, industrie, ponts & chaussées, arts & métiers, commerce & marchés, police & ordre public, approvisionnements, état sanitaire, moralité publique & assistance, recrutement des troupes, logements des gens de guerre, milices, étapes, soldes, affaires ecclésiastiques, collèges, librairie, universités, administration municipale.... tout les concerne et ils s'occupent de tout.
* justice : ils représentent la justice royale et sont au-dessus des tribunaux ordinaires que la justice ordinaire néglige (crimes & violences des gentilshommes ne restent pas impunis), ils entrent dans les tribunaux comme bon leur semble car ils sont chargés d'informer le roi de tous les abus qui s'y commettent.
* ils animent l'économie provinciale en embellissant les villes, en veillant à l'amélioration de l'agriculture et- de l'élevage, à l'introduction de cultures nouvelles, au bon fonctionnement des manufactures royales....
* Au 18e siècle, ils s'efforcent de trouver des solutions aux problèmes de disettes, maladie et pauvreté, ils créent des ateliers de charité pour les chômeurs, améliorent les conditions de vie dans les prisons et les hôpitaux...
Sous Louis XVI, la monarchie est souvent discréditée. Hommes du roi, les intendants subissent de plein fouet ce discrédit, car malgré l'importance de leur tâche et leurs compétences, aucune assemblée représentative n'est là pour rendre compte de leur travail ou appuyer leurs efforts. C'est cette énorme lacune qui poussera Louis XVI et son administration à créer les Assemblées provinciales de 1787.

Law dira d'eux : "vous n'avez ni Parlements, ni Etats ni gouverneurs, je dirais presque ni roi ni ministres : ce sont 30 maîtres des requêtes commis aux provinces de qui dépendent le bonheur ou le malheur de ces provinces, leur abondance ou leur stérilité".

     
Intendant du commerce
  Au début du XVIIIe siècle la monarchie a créé le Conseil du commerce, commission extraordinaire du Conseil du roi où siégeaient en plus des membres du Conseil 12 députés des principales places commerciales et a multiplié les Chambres de commerce et juridictions consulaires.
Créés par commission en 1708 (plus tard érigées en office), les fonctions des intendants du commerce seront d'animer les bureaux de commerce mais le poste n'est guère attrayant et ils disparaitront rapidement.
   
Intendant des finances
  Poste équivalent au "directeur" dans un ministère. Leur nombre varia selon les époques mais c'est en 1696 que leur charge est érigée en office. Leur administration financière se répartissait de la manière suivante : fermes & aides, domaines, ponts & chaussées, hôpitaux, prisons, municipalités, messageries, taille, capitation, vingtième, pays d'Etats, régie des poudres et salpêtres, Compagnie des Indes, commerce, étapes, Trésor royal.
En 1777 Necker supprime les offices mais conserve les fonctions.
   

Intendant des eaux et fontaines de France

  Charge instituée en 1623 devenue vénale en 1636. L'intendant des eaux et fontaines se chargeait de la conservation des sources, aqueducs, canaux, etc...
   
Intendant de la marine
 

S'occupent des marchés de la marine, des comptes, de la police des ports... Ils ne doivent pas être confondus avec les intendants des armées royales qui s'occupaient des litiges entre officiers et avaient sous leur direction les commissaires de la marine.

   
Journalier
 

Ouvrier agricole qui n'a d'autres possessions que ses bras et sa force. Il est employé à la journée par différentes catégories de propriétaires terrestres

   
Juge d'armes
 

Charge créée par Louis XIII en 1615 pour satisfaire la noblesse et régler les contestations résultant des usurpations d'armoiries. Cette charge faisait suite à celle de "Maréchal d'armes".

   
Juges extraordinaires
  Nom donné aux magistrats composant les juridictions d'exception :
* maîtres des ports pour les traites
* trésoriers de France pour le domaine et la voirie
* gruyers pour les eaux et forêts
* amirautés pour les affaires de la mer....
     
Juge mage
  Dans le sud, désignait les lieutenants généraux chargés des fonctions administratives des sénéchaussées depuis la fin du 16e siècle jusqu'à la fin du 17e siècle.
Le juge mage, spécialiste en droit était en quelque sorte le technicien du sénéchal qui lui, appartenant à la haute noblesse a peu à peu délaissé ses attributions judiciaires pour se consacrer à l'administration et au domaine militaire, la fonction de sénéchal étant souvent cumulée avec celle de gouverneur
   
Jurande
 

Corps de métiers exerçant l’autorité supérieure dans les corporations. Les membres d'une jurande sont unis par un serment les obligeant à se soumettre collectivement aux mêmes règles de travail dont les conditions sont fixées par des statuts agréés et si besoin modifiés par le pouvoir royal.

   

Laboureur

 

 


Dans certaines régions, le laboureur désigne un paysan aisé.
   

Langueyeurs

 

Officiers chargés de s'assurer si les porcs mis en vente étaient en bonne santé.

   
Lieutenant général
 

Terme aussi bien civil que militaire.
Dans le premier cas, il s'agissait des lieutenants généraux de bailliages, véritables chefs de ces tribunaux ; Ils étaient aussi appelés "juges mages" dans le sud.
Dans le second, ils étaient officiers généraux.

   
Lieutenant général de police
 

Charge créée en 1667. Les attributions du lieutenant général de police rejoignaient celles des intendants pour les villes. A Paris, il partageait l'administration de la ville avec le Prévôt des marchands mais avait plus grand pouvoir. Chargé de gérer l'ordre public au sens large, il s'occupait de l'approvisionnement en blé, du contrôle des métiers, de la surveillance des imprimeurs...
Une lieutenance avait été créée auprès de chaque présidial, bailliage, sénéchaussée ou autre siège royal

   
Maître des ports
 

Officiers de justice établis pour gérer les droits des traites. Il y avait des maîtrises générales et des lieutenances.

   
Maître de quai
 

Officier préposé à la police des ports de commerce sous la responsabilité des gouverneurs locaux ou de l'Amiral de France

   
Maître des requêtes
 

Les maîtres des requêtes sont des fonctionnaires du roi chargés au XVIe siècle de tournées d'inspection (chevauchées) dans les provinces. Ces tournées permettent de maintenir sous contrôle les administrations locales des pays d'élection qui isolées pourraient montrer quelques velléités d'indépendance.

   

Manouvrier

 

Ouvrier, ouvrière qui travaille de ses mains et à la journée. Il n'a ni charrue, ni attelage suffisant. En général, il possède quelques parcelles, une petite maison, un petit jardin, quelques moutons et quelques poules, et il peut produire une partie des grains dont il a besoin. Il se situe donc au-dessus du pur journalier qui n'a que ses bras. Mais il doit travailler une grande partie de son temps, en particulier au moment des grands travaux d'été et d'automne (fenaison, moisson, vendanges, labours, semailles), pour le compte des laboureurs qui ont besoin d'une importante main-d'oeuvre saisonnière

   

Manufactures

 

La définition de la manufacture de l'ancien régime correspondrait aujourd'hui au terme d'usine puisqu'il s'agit de l'endroit où plusieurs ouvriers ou artisans sont rassemblés en vue de produire des marchandises de même nature. On distinguait les
* manufactures du roi (appartenaient à l'état). La plus célèbre fut celle des Gobelins qui outre ses tapisseries fabriquait meubles et objets d'art.
* manufactures royales (contrôlées par l'état). Avaient acquis des privilèges (monopoles & avantages fiscaux) par lettres patentes en échange d'une réglementation imposée. (manufacture textile de Van Robais à Abbeville qui occupait 1800 ouvriers)
* manufactures privilégiées (contrôlées par l'état). Leur statut était identique aux précédentes, seul le titre changeait.

   
Marchand suivant la cour
  Fournisseurs du roi dispensés de toute obligation corporative. Ils assurent l'approvisionnement des résidences royales et hauts dignitaires. Appartenant à une centaine de métiers différents, ils sont fiscalement privilégiés et ne dépendent que du seul Prévôt de l'Hôtel.
   
Maréchal d'armes
 

Charge créée par Charles VIII en 1498 pour "écrire, peindre et blasonner" dans les répertoires publics le nom et les armes de toutes les personnes autorisées à en porter. En 1615, Louis XIII pour satisfaire la noblesse crée une charge de juge d'armes pour régler les contestations résultant des usurpations d'armoiries.

   
Maréchal de France
 

Primitivement, ce titre désignait un officier de l'écurie du roi mais sous l'ancien régime il s'agit de la plus haute dignité à laquelle il était possible de s'élever dans l'armée. Le Maréchal de France était cousin du roi et on lui devait le titre de "Monseigneur".

     
Matriculaire
 

Celui dont le nom est dans la matricule. Ce mot se trouve dans la Déclaration du 31 Mars 1674. enregistrée au Parlement le 16 Avril suivant, concernant les quatre cents Procureurs du Parlement.
Les Procureurs Matriculaires, étaient des Procureurs qui étaient reçus sans provisions du Roi ; mais seulement par matricule : c'est-à-dire, qu'après avoir été trouvés capables, ils étaint reçus & inscrits dans un Registre des Procureurs, &;avaient par ce moyen le pouvoir d'éxercer leurs offices sans avoir eu de provisions du Roi.
Autrefois on a appellé Matriculaires, ceux qui étaient chargés de conserver les biens des Églises, sur-tout les dixmes.

     
Médecin
 

A la fin de l'ancien régime le corps des médecins avaient encore une place dans la hiérarchie sociale, un peu plus élevée que les chirurgiens. En 1765 ils sont assimilés aux avocats et bourgeois vivant noblement tandis que les chirurgiens ont le même rang que les négociants en gros.
Leurs privilèges étaient importants : exemption de tutelle et curatelle, de collecte (la venue du médecin chez un taillable, au lieu de réconforter le malade ne lui causerait au contraire que de l'effroi...) et ce, même si les populations ne les apprécient que très moyennement, les accusant souvent "d'estropier les hommes dans les campagnes, d'enlever un père, une mère à de malheureux enfants".

   
Ménétrier
 

Joueur de violon ou d'autre instrument qui fait danser dans les villages. A Paris, ils formaient une corporation importante et avaient une autorité qui s'étendait à tout le royaume.Toutefois, l'Académie royale fondée en 1661 les évinça peu à peu, surtout lorsqu'ils revendiquèrent le monopole de l'enseignement de la danse et la musique. La corporation disparut en 1776.

   
Mercier
 

Importante corporation vendant un peu de tout, notamment des produits de luxe (broderies, draps d'or et d'argent, pierres précieuses....) Ils étaient l'un des 6 grands corps de marchands.

   

Mercuriales

 

* Relevé périodique sur un marché des prix des céréales et autres denrées comestibles.
* Discours devant les chambres d'un Parlement où le procureur général rappelait ses devoirs à la compagnie et les choses à éviter.

Messier

 

Gardien des moissons, des récoltes

   
Mesureur
  Les offices de mesureurs de grains sont très nombreux sur les quais, ports et marchés et formaient à Paris une corporation importante.
 

 

Métayer
  Locataire d'une exploitation dont le loyer consiste en une part de la récolte.
   
Métiers
  Sous l'ancien régime, on distingue les métiers libres et les métiers jurés.
Les premiers sont ouverts à tous et dominent au XVIe siècle. Le règlement est fixé par le seigneur ou la municipalité. (= corporations lyonnaises)
Les seconds sont des communautés dans lesquelles on entre en prêtant serment et qui ont leur règlement propre. (= communautés parisiennes)
Hiérarchisés, ces métiers sont protégés par les pouvoirs publics et s'organisent en confréries aussi bien d'ouvriers que de maîtres..
   

Ministre d'état

 

Haut personnage de l'état qui avait entrée au conseil d'en haut qu'il soit ou non, chef de département ministériel (tout personnage appelé par le roi à y siéger était désormais qualifié du titre de ministre d'état jusqu'à la fin de sa vie)

   
Ministre principal
  ou "premier ministre".
Le principal ministre d'état, homme de confiance du roi jouait le rôle d'intermédiaire entre le roi et les autres ministres qui sont en quelque sorte ses subordonnés.
Sully sous Henri IV, Richelieu sous Louis XIII, Mazarin pendant la minorité de Louis XIV... ont assumé cette fonction. A la mort de Mazarin, le roi âgé de 22 ans décida de personnellement gouverner et garda cette fonction jusqu'à sa mort. Colbert, fut souvent à tort qualifié de premier ministre car s'il exerçait des pouvoirs extrèmement étendus à travers tout le royaume, il n'eut jamais la moindre autorité sur les autres ministres d'état.
Les périodes suivantes oscillèrent toujours entre présence et absence de premier ministre comme si la prise de pouvoir de Louis XIV avait en quelque sorte moralement obligé ses successeurs à agir de même. Lorsqu'il y eut un ministre principal ses fonctions ne furent jamais aussi bien définies que sous Sully, Richelieu et Mazarin.
   
Notaire
 

Officier public établi pour recevoir des actes et contrats, personne chargée par l'état de la rédaction, de l'authentification et de la conservation des conventions conclues entre des particuliers. Ils devaient être de religion catholique, attester de leur bonne vie & moeurs et subir un examen au Châtelet de Paris.
Les notaires royaux institués dans les justices royales ne pouvaient instrumenter hors du ressort de celles-ci, et seuls les notaires du Châtelet de Paris avaient le privilège d'oeuvrer dans toute la France. Les notaires d'Orléans et Montpellier le pouvaient également, sauf à Paris.
Il y eut également des notaires apostoliques établis dans les évêchés et archevêchés qui furent réunis aux notaires royaux dès le début du XVIIIe siècle quant aux notaires seigneuriaux, ils ne pouvaient instrumenter que dans le ressort de leur seigneurie et à la condition que les coutumes locales mentionnent leur présence.

Les fonctions notariales ont compté parmi celles qui servirent le plus de prétexte à création d'offices. Elles furent divisées et multipliées à outrance et des certificateurs d'actes (parfois ne sachant ni lire ni écrire), des contrôleurs de greffes des villes, des commissaires greffiers aux inventaires, huissiers priseurs de meubles, syndics garde scel, notaires syndics pour signer en second contrats et actes, notaires de greniers à sel, notaires arpenteurs... furent créés.

   

Notaires du Châtelet de Paris

 

Communauté des notaires parisiens qui vit en complète autarcie et première communauté du royaume tant par le nombre de ses membres que par ses privilèges.

   
Office
 

Sous l'ancien régime, les fonctions publiques étaient établies soit :
* par commission pour les plus importantes (intendant, secrétaires d'état...)
* exercées en titre d'offices, l'office étant inamovible, vénal et héréditaire sous réserve d'acquitter les taxes correspondantes
Ces offices, judiciaires, de finance, municipaux, commerciaux.... devinrent extrèmement nombreux et leur vente la source de revenus la plus importante du gouvernement. Ils eurent également pour conséquence de priver l'état du pouvoir de recruter lui-même ses fonctionnaires et de développer bien au-delà du nécessaire le fonctionnariat bien français que l'on connaît aujourd'hui. A la fin de l'ancien régime ils représentaient environ 98 % des charges de justice, 80 % de celles de finance.
Dès le XVIe siècle, les états commencent à se plaindre de la multiplication des offices (Henri III, par exemple, crée des vendeurs de marée, des contrôleurs de foin....) mais rien n'arrêtera l'invasion surtout pendant les guerres où les besoins d'argent étaient particulièrement élevés ; toute l'ingéniosité fiscale se déploie alors et double, voire triple les offices existants. Parfois, sous Louis XIII et Louis XIV, des lots entiers seront vendus en gros à des sous-traitants, qui les revendront au détail. On voit apparaître des dizaines de fonctions absurdes et inutiles et le pays se remplit de parasites vivant aux dépens des véritables travailleurs. Municipalités et ports ont été parmi les principales victimes et l'on trouvait dans ces derniers des visiteurs de foin, vendeurs de porcs, langueyeurs de porcs, vendeurs de vin, jaugeurs de vin, rouleurs de tonneaux, contrôleurs de poissons, essayeurs-visiteurs d'eau-de-vie, contrôleurs de beurre et fromage, vendeurs d'huîtres et d'écailles.... rien qu'à Paris, de 1689 à 1715, 2460 offices furent créés dans les ports et halles.
Parfois, certains offices ne seront créés que dans le seul but d'en vendre l'abolition et tout était mis en oeuvre des promesses jusqu'aux menaces pour trouver acquéreur. Au XVIIe et début XVIIIe, ce ne fut pas difficile. Il fut dit "Toutes les fois que le roi créa un office, Dieu créa un sot pour l'acheter" mais sur la fin du XVIIIe siècle la vente devint difficile voire même impossible : leur surnombre, le manque de parole et les pratiques douteuses du gouvernement, comme par exemple l'augmentation de gages, firent que leur intérêt déclina.
Ces offices constituaient une part non négligeable de la fortune des particuliers et ils furent rapidement considérés comme des biens immeubles susceptibles d'être achetés et vendus, mais également hypothéqués ou cédés par succession...

     

Officier 

 

Tout titulaire d'un office civil, d'une charge militaire ou d'un grade.

   

Ouvriers (livre des)

 

Livre dans lequel on note les salaires, mais aussi le travail confié aux ouvriers

     
Partisan
 

Financier qui prenait en charge la levée d'un impôt ou droit quelconque et le levait généralement avec une avidité qui en faisait un objet de haine et des bénéfices qui en faisait un objet d'envie. (synonyme de traitant)

   

Prévôt des marchands

  Seules les villes de Paris et Lyon avaient un Prévôt des marchands nommé par le roi pour 6 ans à partir d'une liste de 3 noms proposés par un conseil de notables de la ville. A Paris, il partageait la gestion de la capitale avec le lieutenant de police, le Parlement et le Châtelet. Il s'occupait plus particulièrement de la navigation fluviale, de l'entretien des quais, des ponts, des fontaines, de l'approvisionnement en blé par voie d'eau, des fêtes. L'administration dans laquelle il exerçait était le Bureau de la ville.
   

Prévôt (Grand Prévôt de France)

 

Officier d'épée, prévôt de l'hôtel du roi exerçant une juridiction importante relative à la sûreté et à la subsistance de la cour et des endroits où le roi résidait. Il avait sous ses ordres une compagnie de 68 gardes et 25 officiers ou sous officiers, tandis que 65 autres gardes servaient auprès des intendants dans les provinces.

   

Prévôt des maréchaux

 

Juge militaire,établi par François Ier pour juger sans appel les crimes et délits des vagabonds, déserteurs, mendiants, repris de justice, auteurs de vols avec effraction, émeutes populaires, faux-monnayeurs... De chacun des Prévôt des maréchaux dépendait une maréchaussée.
En 1554, Henri II avait supprimé leur juridiction pour l'attribuer aux présidiaux et bailliages selon leurs compétences respectives, mais il rétablit rapidement les offices supprimés.
Les intendants critiquent souvent la négligence ou les malversations des Prévôts des maréchaux et il a même été dit qu'ils étaient plus à craindre que les bandits qu'ils étaient chargés de juger.

   

Prévôt de Paris

 

Notable aux attributions surtout honorifiques placé à la direction du Châtelet.

   
Priseur
  Charge extrèmement impopulaire créée en 1556 dans toutes les villes et bourgs du royaume qui consistait a avoir l'exclusivité des prisées, expropriations et ventes de meubles qu'elles soient volontaires ou ordonnées par la justice contre une rémunération de leurs services élevée accompagnée de frais de déplacement...
En 1789, des cahiers de doléances leur reprochent d'absorber tout l'actif des petites successions tant leurs frais sont importants. L'un d'eux dira même "On voit ces hommes, l'horreur de l'humanité, se transporter chez des orphelins pour en inventorier les effets, s'arroger 50 sols par lieue de voyage..."
   

Procureur

 

Officier public qu’on a ensuite nommé « avoué ». Très tôt la charge devint vénale ce qui conduisit à la multiplier à outrance. En 1620 un édit constate que leur nombre est si excessif qu'ils ne peuvent plus gagner leur vie sans avoir recours à d'autres expédients, y compris parfois à la malhonnêteté. Ils étaient souvent accusés de provoquer et faire durer les procès.
Pour devenir procureur, il fallait, outre l'achat de la charge, avoir travaillé 10 ans chez un procureur, avoir satisfait à un examen de capacité, avoir 25 ans, et justifier de sa bonne moralité.

   

Procureur du roi (ou général)

 

Officier partageant avec les avocats du roi ou les avocats généraux les fonctions du ministère public devant les tribunaux.

   

Procureur fiscal 

 

Officier qui dans les juridictions seigneuriales de haute justice représentait le seigneur en défendait ses droits et intérêts. C’est le personnage le plus important de ces petits tribunaux

   
Receveur
 

Toutes les administrations financières avaient leurs receveurs, souvent en nombre important car les caisses étaient généralement multipliées à l'excès.
La ferme générale avait les siens, mais aussi les aides, les domaines, les gabelles, les traites...
Dans les pays d'élection, le receveur des tailles, agissant localement, percevait les impositions directes (en y ajoutant leurs propres taxes) et transmettaient cette recette aux receveur général.
Clergé (pour ses décimes), et pays d'état (pour leurs subsides) avaient également leurs receveurs.

   

Receveur général des finances

 

Collecteur de l'impôt direct dans sa circonscription, la généralité établi par François Ier en 1542. Au XVIIIe siècle, il y avait 24 recettes générales (20 généralités des pays d'élections + Flandre, Lorraine, Alsace, et Franche-Comté) et 48 receveurs généraux.

   

Recruteur

  Le recrutement dans l'armée s'effectuait sur la base - théorique - du volontariat mais en réalité les pratiques auxquelles les recruteurs se livraient ont figuré parmi les pires abus de l'ancien régime. Enlèvement, ruse, mensonge, tout était bon pour remplir les armées du roi, surtout pendant les grandes guerres de la fin du règne de Louis XIV.
Au XVIIIe siècle quelques tentatives eurent lieu visant à lutter contre les abus du racolage et un engagement ne pouvait plus se faire que passé devant le recruteur en uniforme, signé et avec déclaration qu'il était librement contracté. Si la recrue ne savait signer, le contrat ne pouvait être validé qu'en présence de 2 témoins. Toute violence fut interdite.
     

Regrattier

 

Marchand qui vend au détail légumes, fruits, épices, et surtout sel. Le grenier à sel ne peut fournir de petites quantités ; le regrattier s'y approvisionne et revend dans la limite d'une livre et demie, le sel à ceux dont les besoins sont peu importants. Le prix est souvent bien plus élevé qu'au grenier à sel.
Au XVIIe siècle, les regrattiers occupaient souvent une charge vénale et de nombreux abus furent commis jusqu'en 1770 date à laquelle l'adjudicataire du bail des gabelles obtint seul le droit de nommer les regrattiers.

   
Résignation
 

Les propriétaires d'un office pouvaient le résigner (le transmettre) à qui ils voulaient à condition de survivre 40 jours à cette résignation. La paulette fut créée en 1604 pour permettre de racheter cette nécessité de survie de 40 jours.

     

Résolution

 

Registre contenant les délibérations d'un corps de métier

   
Sage-femme
 

Profession qui exigeait d'avoir suivi une formation, d'être de religion catholique, de savoir baptiser (ondoiement) et d'être de bonne vie et moeurs. Elles étaient soumises à l'approbation de l'évêque (ou du curé) et juraient à leur entrée dans la profession de procurer le salut, tant spirituel que temporel à la mère et l'enfant. Malgré tout, les sage-femmes (surtout en campagne) étaient vivement décriées du fait de leur ignorance et maladresse et beaucoup refusaient assistance aux malheureuses incapables de payer leurs prestations.

     
Salaires
 

Au début du XVIIIe siècle le salaire des ouvriers agricoles est d'environ 7 à 10 sous mais dans certaines régions il peut être beaucoup plus élevé. Au cours du siècle, une inflation galopante gonfle tous les prix y compris le niveau les salaires et dès 1722, les journaliers demandent 20 ou 25 sols par jour. L'escalade se poursuivra jusqu'à la révolution.

   

Salpêtrier

 

Les ateliers des salpêtriers devaient fournir les quantités de salpêtre nécessaires à la fabrication des poudres et bénéficiaient pour cela de grands privilèges notamment celui de pouvoir entrer dans toutes les maisons et caves où pouvait se trouver du salpêtre sans que les habitants ne puissent s'y opposer.

     

Savonnette à vilain

 

Expression méprisante désignant une charge anoblissante

   
Secrétaires d'état (origines)
 

Très tôt, le roi a eu besoin d'un bon secrétaire, fonction d'abord remplie par le chancelier bientôt assisté par des "notaires". Ces derniers qui s'occupaient des "secrets du roi" ont pris le nom de secrétaires du roi.
De plus en plus nombreux, ils se sont spécialisés dans différents domaines au sommet desquels on trouvait les secrétaires des finances, postes qui exigeaient compétences et probité.
L'étape suivante fut de facilier leurs relations avec le roi en supprimant l'intermédiaire du chancelier. De subalternes ils deviennent secrétaires personnels du roi.
A partir de 1547, ils entrent au conseil dotés d'une simple voix consultative. A cette époque les conseils ne sont qu'une assemblée de gens de guerre et de nobles sans réelles compétences tandis que les secrétaires, compétents et bien informés des affaires, sont de plus en plus souvent sollicités.
Plus tard, pour faire face au volume à traiter, le roi leur permet de signer en commandement (délégation de signature). Le secrétaire est alors seul juge de ce qu'il peut faire seul ou soumettre au roi.
En 1588, confronté à l'ambiguïté de la situation, le roi annule les dispositions précédences en interdisant aux secrétaires d'ouvrir son courrier et signer ses lettres. Toutefois, la tâche reposant intégralement sur lui étant écrasante cette disposition ne dure pas : très vite il rend la signature à ses secrétaires tout en les obligeant à lui prêter directement et non plus au chancelier comme l'exigeait la tradition.
Au nombre de 4 sous Louis XIV la répartition des affaires entre eux eut d'abord une base géographique, le courrier ayant joué là un rôle prédominant. En 1547, les 4 secrétaires se sont partagé le territoire en fonction des régions traversées pour atteindre les agents du roi basés à l'étranger :
* Normandie, Picardie et Angleterre
* Provence, Languedoc, Guyenne et Espagne & Portugal
* Champagne, Bourgogne et Allemagne
* Dauphiné, Piémont et Levant
Pour le service personnel du roi qui n'exigeait pas de courriers la répartition se faisait par roulement entre secrétaires. Ce système primitif fonctionnait bien mais rapidement les bienfaits de la spécialisation apparurent (il était plus facile de toujours confier le même type d'affaires à la même personne). En 1570, tout ce qui touche à la maison du roi et à la gendarmerie est confié à un secrétaire, tandis que la R.P.R. est confiée à un autre.
Après une brève période au cours de laquelle les secrétaires ont perdu de leurs prérogatives, ils reviennent en force sous Louis XIV, le roi ayant décidé de s'appuyer sur eux pour mener son gouvernement personnel l'objectif étant de répartir le pouvoir entre plusieurs personnes qui seraient sous sa coupe. Il veilla à ce que ses secrétaires d'état appartiennent à la noblesse de robe tout en cherchant à éloigner sa noblesse d'épée des affaires.

   

Secrétaires d'état (fonctions)

 

Les secrétaires d'état travaillent directement avec le roi et participent aux conseils. Chaque jour le roi leur donne audience, ils exposent les affaires, proposent des solutions tandis que le roi décide. A la mort de Louis XIV ils seront pour un temps écartés du pouvoir mais les réformes des conseils ayant échoué, dès 1718 on leur restitue leurs attributions et les choses reprennent leur cours normal.
Les 4 grands groupes d'affaires sont :
* la maison du roi, les affaires religieuses
* les affaires étrangères
* la guerre, surveillance des postes
* la marine, le commerce extérieur
Les secrétaires sont des professionnels de la haute administration.
Sous Louis XIV, leur seul objectif était de bien travailler et de satisfaire le roi. Sous Louis XV et Louis XVI, ils doivent en plus lutter pour conserver leur indépendance traditionnelle, et passer beaucoup de temps dans les salons afin de se ménager des alliés. Ils sont donc de plus en plus débordés et incapables de gérer les affaires personnellement comme Louis XIV l'exigeait d'eux.
Au XVIIIe siècle, leurs bureaux se multiplient, bureaux dans lesquels on ouvre les lettres, étudie les dossiers et prépare les décisions. Le secrétaire n'a plus qu'à prendre ses dossiers, y jeter un oeil avant de les présenter au roi. C'est ainsi qu'est né le règne de la bureaucratie : le roi s'en remet à son secrétaire d'état, qui s'en remet à son premier commis, qui lui-même s'en est probablement remis à un autre subalterne....

     
Sergent
 

Autrefois, officier de justice chargé des fonctions inférieures comme signifier les assignations, faire les saisies ou procéder aux arrestations.
En Normandie, la sergenterie était l'office du sergent et occupait une place importante dans la société même si on l'accusait souvent de faire naître des procès ruineux pour le peuple mais très profitables le sergent.

   
Sergent-messier
 

Homme commis à la garde des vignes quand le raisin commence à mûrir. Voir messerie

   

Six corps

 

Grandes corporations privilégiées de la capitale : merciers, épiciers, drapiers, changeurs, orfèvres et pelletiers.
A la fin du moyen-âge leur importance les distinguaient de la masse des autres corporations et elles constituaient en quelque sorte une élite professionnelle consultée pour tout ce qui touchait au commerce.

   

Subdélégué

 

Jusqu'en 1704, les subdélégués sont les hommes de confiance des intendants qui confrontés à des charges de plus en plus importantes, les nomment et révoquent à leur gré. Chacun a alors la charge d'une partie de la généralité.
Leurs fonctions exactes, définies par un édit de 1704, sont de recevoir et transmettre avec avis les requêtes adressées aux intendants, faire parvenir les ordres destinés aux maires, échevins, consuls et syndics des communautés, veiller à leur bonne exécution, assister ces communautés dans la collecte des tailles et autres impositions...

     
Surintendance des finances
 

C'est en 1561 que la surintendance des Finances est créée pour désigner le personnage placé à la tête du département des finances. Il avait autorité sur les trésoriers de France, les généraux des finances, les trésoriers de l'épargne qui centralisaient toutes les sources de revenus.
Sully le devient en 1598 et Nicolas Fouquet, le dernier, en 1659. C'est sa disgrâce qui amena la suppression de la surintendance.

     
Talmelier
 

Avant et pendant une grande partie du Moyen Age, les boulangers, pour faire du pain, étaient obligés de tamiser la mouture grossière provenant du blé, de l'orge, du seigle, etc. De là vient le nom de talmelier ou talemelier

   
Taxation
  voir "gages"
   
Tourneur
  Quelques fermiers généraux, appelés tourneurs, étaient à tour de rôle chargés de faire des tournées en province.
   
Traitant
 

Personne ayant obtenu, contre paiement, le droit de lever un impôt, droit ou créance à son profit. Leur nom provenait du traité conclu dans ce but. (synonyme : partisan)

   

Trésorier de France

 

Officier exerçant des les Cours du Trésor, puis à partir de 1577 dans les bureaux des finances. Il avait compétence en matière de tailles, domaine (droits féodaux ou seigneuriaux, de la remise des aveux et dénombrements) et voirie. La charge était une noblesse graduelle (anoblissait au second degré), sauf celle du bureau de Paris qui était au premier degré (20 ans ou mort en charge).

   

Trésorier général

 

Les pays d'état, et plus particulièrement les 3 plus importants (Bretagne, Languedoc et Provence) avaient à la tête de leur administration financière des trésoriers généraux dont le rôle était de servir de banquiers à leur province, mais aussi au roi et à nombre de particuliers.

   
Valet
 

T. n. m. Il y a plusieurs sortes de valets. Premier Valet de Chambre du Roi, est un Officier considérable de sa Maison qui couche aux pieds de son lit, qui est toujours dans sa chambre, qui garde sa cassette, &c. Il y a quatre premiers Valets de chambre.
Valets de chambre, sont ceux qui aident à habiller le Roi, & qui servent aux offices de sa chambre. Il y en a 32, servant 8 par quartier. Il y a d'autres Officiers chez le Roi qui se donnent le titre de Valets de chambre ; comme les Barbiers, Perruquiers, les Tailleurs, Tapissiers, Horlogers, &c. Les Particuliers ont aussi des valets de chambre qui sont valets, qui ne portent point de couleurs.
Valets de garderobe, sont des Officiers qui ont soin des habits & du linge de la personne du Roi, ou des Princes, qui servent à leur garderobe. Il y a seize valets de garderobe qui servent quatre par quartier, outre un valet de garderobe ordinaire, dont la charge a été créée en 1667. & quatre premiers valets de garderobe qui servent aussi par quartier.
Valet de pied, sont des valets qui servent à pied, & qui portent les livrées. Il y a 42 grands & quinze petits valets de pied chez le Roi, de la petite & de la grande Écurie. Les laquais chez les Princes se font appeller valets de pied.

   

Vénalité des charges

 

Conséquence directe des grands besoins d'argent du Trésor royal, la vénalité des charges est le fait de mettre en vente les fonctions publiques (offices). Elle s'est d'abord développée sous Louis XII qui passa son règne à l'interdire mais à la pratiquer, suivi par François Ier qui à la faveur des guerres d'Italie en fit un usage plus large mais il fallut véritablement attendre le règne de Louis XIV pour que le système prenne des proportions considérables et représente une part importante du budget de l'état. La vénalité des charges fut abolie en 1789 lors de la nuit du 4 août.

   

Verdier

 

Officier des eaux et forêts qui avaient sous leur garde et juridiction une certaine étendue de bois et forêt appelée verderie et qui étaient hiérarchiquement placés sous le maître des eaux et forêts, mais au-dessus des gruyers qui disposaient d'une circonscription moins étendue.

   
Vétérance
  Droit pour un ancien officier ayant exercé un certain temps son office de continuer à jouir, après l'avoir quitté, de ses honneurs et prérogatives. En 1669, le délai d'exercice requis était de 20 ans ; en 1704, un nouvel édit abaissa cette durée à 15 ans moyennant finance, avant de l'établir à 20 ans pour les officiers de justice et 25 ans pour ceux de la maison du roi
   
Vicomte
 

Nom de dignité sans autorité, & sans Jurisdiction. Celui qui a une Terre ou Seigneurie érigée sous le titre de Vicomte.
Vicomte, est aussi en plusieurs lieux, & sur tout en Normandie, un homme de robe qui juge les procès entre roturiers en première instance ; c'est la même chose que les Prevôts, les Viguiers, ou Châtelains dans les autres Provinces. Les Comtes étoient autrefois ou Gouverneurs de Provinces, ou Gouverneurs des villes. Ils avoient tout ensemble le commandement des armes, l'exercice de la Justice, & le maniement des Finances. Mais comme ils étoient plustôt gens d'épée, que gens de lettres, ils se déchargeoient des petites affaires sur des Lieutenans qu'on appella Vicomtes. Ils étoient aussi quelquefois commis par les Rois, ou par les Ducs pour tenir la place des Comtes, dans les villes où il n'y a point de Comtes, & où les Ducs ne pouvoient résider. Il y a des Vicomtes de moindre espèce, à qui on ne donna point le pouvoir de juger définitivement les causes capitales & criminelles, & ils n'avoient proprement que la moyenne Justice, ou Jurisdiction d'une Seigneurie Vicomtière, qui a la connoissance des sentiers, voies & chemins, du cours des eaux, de quelques délits & des simples querelles. En Picardie on appelle encore la moyenne Justice, la Justice Vicomtière ; & l'on définit le Vicomtier comme celui qui a la moyenne Justice. Ceux-là ne sont point qualifiés Vicomtes ; mais seulement Seigneurs Vicomtiers. A l'égard des Vicomtes qui rendoient la Justice en la place des Comtes, ils n'étoient pas révètus de tous les pouvoirs des Comtes. Il y avoit deux séances : l'une que l'on appelloit plaids, ou jours ordinaires ; c'étoit là que se vuidoient les affaires ordinaires : l'autre que l'on appelloit assises, ou grands plaids. Le Comte les tenoit en personne, & on y jugeoit les plus importantes.